Après deux années exceptionnelles en 2010 et 2011, avec respectivement 8,5 et 8,7 millions de téléviseurs vendus, le marché français devrait désormais osciller autour de 7 millions d’unités par an, estime le Simavelec (Syndicat des industries de matériels audiovisuels).
La tendance moyenne des ventes de téléviseurs sur le marché français devrait désormais osciller autour de 7 millions d’unités par an, a estimé Philippe Citroën, président du Simavelec (Syndicat des industries de matériels audiovisuels), lors de la conférence de presse annuelle de l’organisation professionnelle.
La moyenne annuelle du marché était de 2,5 millions d’appareils vendus dans les années 1980, 3,5 millions dans les années 1990-2000 et 5 millions dans la première décennie de 2000. Les années 2010 et 2011, avec 8,5 et 8,7 millions de téléviseurs vendus (du fait de la conjonction du passage au tout numérique et à la généralisation des écrans plats) ont été exceptionnelles. Un foyer sur trois a acheté un téléviseur à écran plat au cours de ces dernières années. Aussi, le niveau des ventes devrait maintenant être inférieur de 20 % à ce sommet historique.
Dans le même temps, nous avons assisté à une chute spectaculaire des prix de vente au consommateur final. Alors qu’un téléviseur à tube cathodique de 32 pouces (80 cm) de diagonale se vendait autour de 15 000 francs (de l’ordre de 2000 euros), le modèle à écran plat de taille équivalente est vendu aujourd’hui à environ 500 euros (soit un prix divisé par 4). Ces évolutions rendent ce marché extrémement concurrentiel et il faut s’attendre à des repositionnements stratégiques (en terme de technologies ou d’appel à la sous-traitance), voire à l’abandon d’activités de la part de certains groupes audiovisuels.
En 2012, la conjoncture marquera un retour à la “normale“, avec des éléments négatifs (incertitude sur l’environnement économique) et des réalités positives (grandes compétitions sportives, appétence des consommateurs pour les nouvelles technologies et les nouveaux services). Philippe Citroën a précisé qu’il y aurait, de manière concomitante, un enrichissement des fonctions “ordinaires” de la télédiffusion, à travers une amélioration de la qualité de l’image (notamment avec l’arrivée des écrans Oled, un perfectionnement des traitements numériques et surtout la 3D qui commence à trouver sa place dans la diversité des contenus), une ergonomie simplifiée (via des télécommandes d’une grande convivialité, ainsi que par l’arrivée de commandes vocales et gestuelles) et une ouverture vers une autre expérience par la généralisation des téléviseurs connectés et le déploiement de la convergence pluri-média.
“Concernant les téléviseurs connectés, de nombreuses questions restent encore sans réponse, l’univers de la complémentarité broadcast/broadband n’en étant qu’à ses débuts ; le manque de visibilité sur la maturité des contenus, notamment à travers HbbTV (standard technologique de télévision porté par différents pays européens), les incertitudes sur la neutralité du net – et sur les débits –, devront être levés pour assurer le développement de cet espace. Nous passons d’un marché régulé à un marché complétement dérégulé”, a souligné le président du Simavelec.
Sur la convergence plurimédia, Philippe Citroën a précisé qu’avec bientôt nettement plus de 200 millions d’écrans en interaction (téléviseurs, tablettes, smartphones… sans compter les terminaux audio), les potentialités de nouveaux services devenaient considérables.
C’est en tenant compte de tous ces éléments qu’il convient dorénavant de poser la question du financement de la création, estime le Simavelec. Le traitement “administratif” de la copie privée, tel qu’il est aujourd’hui mené, est fondé sur une économie basée sur d’anciens modèles (le prix en francs d’une location d’un DVD en magasin), alors que nous en sommes à l’ère de la vidéo à la demande via un décodeur Internet (incluant un disque dur de grande capacité). “La capacité de stockage des nouveaux supports a augmenté de manière exponentielle, mais les utilisateurs disposent toujours du même temps limité pour visionner les programmes qu’ils enregistrent. Les constructeurs (et donc ensuite les consommateurs) paient trop de taxes sur la copie privée, 100 millions d’euros de trop par an !”, précise Philippe Citroën.
Enfin, évoquant l’environnement, le président du Simavelec a rappelé l’amélioration des performances, tant pour ce qui concerne le recyclage, que pour ce qui a trait à la consommation d’énergie des appareils (en l’espace de deux ans, la profession est passée d’un marquage B/C à un marquage A/B et a donné naissance à des classes environnementales A+ et A++).