Le moment est venu pour les pouvoirs publics de décider (ou non) le déploiement généralisé des compteurs d’électricité et de gaz à hauteur de 35 millions d’unités pour les premiers et de 11 millions d’unités pour les seconds, à une échéance de huit ans.

Après la phase d’expérimentation des compteurs communicants, qui s’est déroulée au cours de ces deux dernières années, le moment est venu pour les pouvoirs publics de décider (ou non) leur déploiement généralisé dans toute la France, décision qui devrait intervenir dans les toutes prochaines semaines.

Le CRE (Commission de régulation de l’énergie) a déjà rendu cet été deux avis favorables, d’une part à propos de la généralisation du compteur communicant Linky d’ERDF (à hauteur de 35 millions d’unités d’ici 2019), et d’autre part du déploiement de compteurs “évolués” de GRDF (au nombre de 11 millions d’unités).

Les coûts du passage aux compteurs communicants sont estimés à 4 milliards d’euros pour les compteurs électriques et à 1,1 milliard d’euros pour les compteurs de gaz. La CRE recommande à ERDF de mettre gratuitement les données de consommation à disposition des usagers sur un site Internet dédié afin qu’ils puissent constamment suivre l’évolution de leur consommation et qu’ils soient à même de modifier leurs comportements le cas échéant.

Si le gouvernement donne son accord à l’installation généralisée de ces compteurs, ce qui irait dans le sens d’une modernisation du comptage d’électricité et de gaz, un appel d’offre européen devra être lancé et il faudra neuf à dix mois avant de passer les premières commandes aux fournisseurs sélectionnés. ERDF évalue le gain d’interventions évitées pour ses agents grâce au compteur Linky à 35 millions de kilomètres de déplacements évités par an, soit une réduction des gaz à effet de serre équivalente à 8000 tonnes de CO2.

Récemment, ces déploiements ont également fait l’objet de débats à l’Assemblée Nationale. Denis Jacquat, député de Moselle, a invité le gouvernement à accélérer le déploiement d’un réseau de distribution d’électricité “intelligent”, tandis que Chantal Robin-Rodrigo, députée des Hautes-Pyrénées, suggère de stopper purement et simplement l’installation des compteurs Linky ou d’en rendre gratuite l’installation (car le projet actuel consisterait, selon les associations de consommateurs, à demander une contribution aux usagers et donc un alourdissement de leur facture).