ESG et Siemens ont participé en Allemagne à un projet visant à explorer les possibilités offertes par l’architecture électronique, les moyens de communication et les technologies de l’information pour les voitures de demain. Une idée forte émerge : celle de simplifier les architectures électroniques actuelles devenues trop complexes. Depuis une trentaine d’années, l’industrie automobile a intégré dans les véhicules des systèmes faisant appel à toujours plus d’électronique jusqu’à atteindre aujourd’hui une extrême complexité. Certaines voitures récentes abritent jusqu’à une centaine de boitiers électroniques, avec des capteurs qui reçoivent et transmettent des informations au moyen de multiples bus de communication (LIN, CAN, MOST, FlexRay, Ethernet, etc.). Et cette complexité matérielle se double d’une compléxité exponentielle au niveau logiciel(10 millions de lignes de code de nos jours contre une centaine dans les années 1970).
Fort de ce constat, le projet de recherche allemand « eCar ICT System Architecture for Electromobility » visant à explorer les possibilités offertes par l’architecture électronique, les moyens de communication et les technologies de l’information pour les voitures de demain, prône une simplification de l’architecture électronique des véhicules du futur.
Selon les conclusions du rapport issu de ce projet et consultable en cliquant ici, “les architectures actuelles, trop complexes, sont devenues des freins, plus que des catalyseurs d’innovation. En revanche, l’électromobilité offre une opportunité unique de repenser totalement l’architecture électrique/électronique et de concevoir des véhicules avec plus de flexibilité et d’introduire plus rapidement des innovations. Ce qui permet d’ouvrir le marché à de nouveaux arrivants et de dynamiser le secteur“. Et le rapport de poursuivre ainsi : “A la manière de l’informatique (open source, cloud computing) et de l’aéronautique (architecture centralisée) qui ont su faire leur révolution culturelle, l’automobile doit elle aussi changer de modèle. Les partenaires du projet, dont ESG et Siemens, appellent ainsi à l’adoption d’une architecture simplifiée. En abandonnant les composants coûteux, et en remplaçant les pièces hydrauliques par des commandes « X by wire » (reliées par fil électrique), il est possible de réaliser des véhicules low cost – plus adaptés aux pays émergents – et offrant un très haut niveau de sécurité“.
Cette simplification s’accompagnerait alors d’une intégration davantage axée services – par exemple des services liés à la mobilité – avec des modules capables de se connecter à Internet. Et il n’est pas impossible, à l’horizon 2030, de “concrétiser le rêve d’une « e-Car » totalement connectée, avec gestion intelligente de l’énergie, qui proposerait des services à la carte et pourrait éventuellement rouler toute seule“, conclut le rapport.