Inciter à une relocalisation de la production en France, généraliser l’actionnariat parmi les salariés, créer un crédit impôt-innovation et favoriser le développement des écotechnologies sont quelques-unes des pistes proposées par le ministre de l’Industrie.
C’est dans une salle comble, avec un discours fleuve de près d’une heure et demi et avec, parfois, des phrases très fortes que le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, a lancé les Etats Généraux de l’Industrie, à Bercy. Des Etats Généraux qui devront permettre au président de la République de prendre les bonnes décisions pour relancer une politique industrielle en France.
Le ministre a tout d’abord souhaité dresser l’état des lieux et faire un certain nombre de constats. “Notre industrie est en perte de compétitivité. Pour renverser la tendance, nous devons développer une stratégie basée sur l’innovation. L’Etat a ainsi décidé d’affecter 1,5 milliard d’euros sur 3 ans (2009-2011) aux pôles de compétitivité avec, au coeur de cette dynamique, un fort soutien dans le domaine de la R&D”, a-t-il rappelé.
Christian Estrosi a ensuite levé le voile sur quelques-unes des propositions qu’il compte faire pour préparer le futur de notre industrie.
Première mesure : “étudier les moyens financiers et fiscaux incitant à la relocalisation de la production et la R&D dans notre pays. Cela pourrait prendre la forme, par exemple, de primes à la relocalisation financées par l’Etat, variables en fonction des montants des investissements et du volume d’emplois recréés.
Deuxième mesure : “inciter les PME/ PMI de moins de 100 salariés à développer le modèle de l’entreprise du futur dans lequel les salariés détiendraient une majorité du capital.
Troisième mesure : “aider les entreprises et la recherche à être plus performants sur le “D” de la R&D. Les centres de R & D doivent rester ici. Les meilleurs doivent venir et rester chez nous ! C’est la raison pour laquelle, je veux aussi que l’on réfléchisse à la mise en place d’un “crédit d’impôt innovation”, qui viendrait compléter l’actuel Crédit d’impôt recherche”. Ce nouveau dispositif aurait l’avantage de couvrir des dépenses que les entreprises, notamment les PME, considèrent souvent comme des dépenses de R&D, mais qui ne sont pas prises en compte par le CIR, aujourd’hui plus axé sur la recherche fondamentale.
Quatrième mesure : “développer les écotechnologies qui représentent un potentiel de 50 milliards d’euros d’activité à horizon 2020 et 280 000 nouveaux emplois, en particulier à travers l’utilisation des technologies du numérique”.
Nous reviendrons sur le lancement des Etats Généraux de l’Industrie dans l’édition papier d'”Electronique International” du 29 octobre 2009. Si vous souhaitez vous abonner, vous pouvez le faire en ligne sur le site : www.abo-electroniqueinternational.com.