La Commission européenne a déclaré dans un communiqué vouloir faire de l’Europe le pôle mondial d‘une intelligence artificielle digne de confiance.
C’est une première mondiale. La Commission européenne vient de dévoiler un réglement pour encadrer les usages à risque de l’intelligence artificielle. Il avait été précédé d’une consultation publique qui avait donné lieu à plus de 1200 réponses d’entités distinctes. La proposition de la Commission va maintenant faire l’objet de discussions au Parlement européen et au niveau des Etats membres de l’Union européenne.
Avocats, entreprises et lobbyistes avertissent déjà sur les défis posés par une législation autour de technologies dont les capacités progressent sans cesse et dans un fort contexte de concurrence face à la Chine et aux Etats-Unis, où ces cadres réglementaires n’existent pas ou pas encore, souligne notre confrère “Les Echos”.
La Commission s’engage à faire preuve de lucidité et à différencier les usages de l’intelligence artificielle en fonction du niveau de risque : déverrouiller son smartphone via la reconnaissance faciale ne pose pas les mêmes questions éthiques et morales qu’un système de vidéosurveillance ayant recours à cette technologie. Les discussions promettent d’être longues sur ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.
La Commission a déclaré dans un communiqué vouloir faire de l’Europe le pôle mondial d‘une intelligence artificielle digne de confiance. “La combinaison du tout premier cadre juridique sur l’IA et d’un nouveau plan coordonné avec les États membres garantira la sécurité et les droits fondamentaux des citoyens et des entreprises, tout en renforçant l’adoption de l’IA, les investissements et l’innovation dans l’ensemble de l’Union européenne. Cette approche sera complétée par de nouvelles règles concernant les machines, qui visent à accroître la confiance des utilisateurs dans la nouvelle génération polyvalente de produits en adaptant les dispositions relatives à la sécurité”.
« En matière d’intelligence artificielle, la confiance n’est pas un luxe mais une nécessité absolue. En adoptant ces règles qui feront date, l’Union européenne prend l’initiative d’élaborer de nouvelles normes mondiales qui garantiront que l’IA soit digne de confiance. En établissant des normes, nous pouvons ouvrir la voie à une technologie éthique dans le monde entier, tout en préservant la compétitivité de l’Union européenne. À l’épreuve du temps et propices à l’innovation, nos règles s’appliqueront lorsque c’est strictement nécessaire : quand la sécurité et les droits fondamentaux des citoyens de l’Union sont en jeu », a déclaré Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l’ère du numérique.
« L’IA est un moyen, et non une fin. Elle existe depuis plusieurs décennies, mais ses capacités se sont considérablement développées avec l’accroissement de la puissance de calcul. Cela offre un énorme potentiel dans des secteurs aussi divers que la santé, les transports, l’énergie, l’agriculture, le tourisme ou la cybersécurité. Cela comporte aussi un certain nombre de risques. Les propositions présentées aujourd’hui visent à conforter la position de l’Europe en tant que pôle mondial d’excellence dans le domaine de l’IA, du laboratoire au marché, à faire en sorte que, en Europe, l’IA respecte nos valeurs et nos règles et à exploiter son potentiel à des fins industrielles », a pour sa part ajouté Thierry Breton, commissaire chargé du marché intérieur.