L’Agence innovation défense (AID) du ministère des Armées a lancé un appel à projets pour accompagner des solutions innovantes, technologiques, organisationnelles, pour lutter contre la Covid-19 (respirateurs, tests, moteurs de recherche). Dans ce cadre, 37 projets ont été financés pour un montant global de 10 M€.
Ouvert du 19 mars au 12 avril 2020, un appel à projets de l’AID (Agence innovation défense), doté d’un budget de dix millions d’euros, a été affecté pour l’amorçage et la pré-industrialisation de 37 projets pour lutter contre la Covid-19. Neuf mois plus tard, lors du Digital Forum innovation défense (DFID) qui s’est tenu la semaine dernière, de nombreux projets ont été présentés. Tous ont trouvé une utilité auprès de différents acteurs publics ou privés. « L’agence innovation défense démontre ainsi sa capacité à agir vite et de manière concrète avec des projets au service des Français », a souligné la ministre des Armées, Florence Parly.
Cet appel à projets constitue une démonstration des nouvelles méthodes agiles instaurées par l’Agence innovation défense (AID). Près de 2600 propositions ont été instruites dans des délais très courts grâce à la mobilisation d’experts techniques et opérationnels du ministère des Armées, du monde académique et industriel.
Les projets sont portés par des start-up, des PME, des laboratoires, des grands groupes, des personnels du ministère des Armées ou de la gendarmerie nationale. Le financement porte sur la préparation de l’industrialisation, les expérimentations finales ou la validation par la preuve de concept (dont les études cliniques).
La concrétisation de ces projets a notamment vu le jour grâce à la connaissance mutuelle des écosystèmes militaires et civils. Les dispositifs déjà existants de soutien à l’innovation civilo-militaire permettent, depuis des années, de tisser un lien solide entre entreprises et ministère des Armées : Régime d’appui pour l’innovation duale (Rapid) ou encore Accompagnement spécifique des travaux de recherche et d’innovation défense (Astrid).
Dispositifs de diagnostic, procédés de décontamination, outils de gestion de crise, adaptation du matériel médical : le périmètre très ouvert de l’appel à projets a permis de soutenir des thématiques très variées mais toutes indispensables à la lutte contre la Covid-19. Près de la moitié des projets est terminée. La phase de développement des autres projets se poursuit.
Grâce aux capacités d’accélération de l’innovation de l’AID, certains produits sont à présent disponibles pour lutter contre la crise sanitaire. Le respirateur MakAir du collectif Makers for Life, de l’université et du CHU de Nantes est notamment en phase II d’essai clinique.
Citons également le projet Point of care (notifié le 16 mai 2020 ) de Loop Dee Science associée au CHU de Rouen et ELDIM qui consistait à développer et valider un test de détection moléculaire SARS-CoV-2 chez l’humain par prélèvement nasopharyngé. Le boitier développé permet de réaliser des tests, en dehors d’un laboratoire, avec un résultat en 30 minutes. Le produit est marqué CE et référencé sur la plateforme Covid-19 du ministère des Solidarités et de la Santé.
Parmi les autres projets, figurent Covid-Box (lancé le 18 mai 2020) de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale qui a permis de concevoir et d’équiper un laboratoire mobile autonome, prêt à l’emploi et facilement transportable par voie routière, maritime et aérienne, en support des hôpitaux et systèmes de santé locaux, pour des tests moléculaires rapides et à haut débit. Il a notamment été utilisé à l’aéroport de Roissy.
WaKEDCo (lancé le 24 avril 2020) du secrétariat général pour l’administration, du service de santé des armées et du centre de conduite informatique de l’armée de Terre, a quant à lui permis de développer une plateforme pour soutenir les chercheurs et le corps médical dans la lutte contre la Covid-19 grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Il permet d’améliorer le temps de traitement de la documentation scientifique et des essais cliniques sur ce virus. L’outil est intégré depuis mi-avril à la plateforme Covid-19 du ministère des Solidarités et de la Santé.