Couverture ElectroniqueS n°127

LE FONDS DE MODERNISATION DE LA FILIÈRE AUTOMOBILE, QUI VISE À AIDER LES ENTREPRISES À GAGNER EN COMPÉTITIVITÉ, VIENT DE RETENIR 30 NOUVEAUX PROJETS, PORTANT À 85 LE NOMBRE DE PROJETS SOUTENUS. PAR AILLEURS, LE FONDS AVENIR AUTOMOBILE 2 CONCERNANT LES SOUS-TRAITANTS A ÉTÉ CRÉÉ PAR PSA, RENAULT ET BPIFRANCE. Le Comité stratégique de la filière automobile s'est réuni le 6 novembre dernier afin de faire un point d'étape sur les mesures du plan de soutien au secteur présenté le 26 mai dernier, renforcées dans le cadre de France Relance. Il s'agit de lutter contre la crise du Covid-19 qui menace, selon les constructeurs, quelque 60 000 emplois dans la filière, soit 15 % du total des emplois du secteur en France. Ce soutien a permis à la France d'être le seul pays d'Europe dont la demande automobile est restée positive au mois de juin 2020, avec une nette augmentation sur les véhicules électriques et hybrides rechargeables. Les ventes de ce type de véhicules sur lesquelles les mesures de soutien ont été en partie axées sont ainsi en nette augmentation. Au 31 octobre, 80 000 véhicules électriques et 50 000 véhicules hybrides rechargeables ont été immatriculés. Depuis le début de l'année, leur part de marché a été multipliée par plus de trois et demi par rapport à 2019. Ils représentent au total 9,8 % du marché des véhicules particuliers (6 % pour les véhicules électriques et 3,8 % pour les véhicules hybrides rechargeables), contre seulement 2,7 % sur les dix premiers mois de 2019 (1,9 % et 0,8 % respectivement). Depuis le début de l'année, la part de marché des véhicules électriques et hybrides a été multipliée par plus de trois et demi par rapport à 2019. Ils représentent au total 9,8 % du marché des véhicules particuliers. 100 000 BORNES DE RECHARGE EN 2021 L'objectif de 100 000 bornes de recharge disponibles en France est désormais fixé à 2021 (au lieu de 2022 initialement). Le programme Advenir permettra une prise en charge jusqu'à 60 % du coût des bornes ouvertes au public, soit une aide comprise entre 2 000 à 9 000 € (au lieu de 1 000 € à 2 000 € actuellement). Une enveloppe de 100 millions d'euros est également déployée pour l'installation de stations de recharge rapide dans la quasi-totalité des aires de service du réseau d'autoroutes et des routes nationales, permettant ainsi des déplacements longue distance en véhicule électrique sur tout le territoire. Un groupe de travail interministériel, sous l'égide du ministère de la Transition écologique et associant étroitement la filière, sera mis en place pour suivre la réalisation de ces objectifs et se réunira sur une base mensuelle. Les constructeurs français PSA et Renault se sont accordés avec Bpifrance pour créer le fond Fonds Avenir Automobile 2 (FAA 2) auquel l'État participera également directement. Il sera structuré en deux enveloppes, une principale dédiée aux investissements directs dans les entreprises de la filière automobile et une enveloppe qui ciblera des fonds d'investissement privés ayant la volonté d'investir dans l'automobile. L'ambition du FAA 2 est d'accompagner une quinzaine de groupes au cours des prochaines années. Le FAA 2, d'un montant maximal de 525 millions d'euros, est désormais opérationnel pour renforcer les fonds propres des sous-traitants automobiles dans leurs projets de croissance, d'innovation et de diversification. Il réalisera son premier investissement dès 2020, dans l'entreprise familiale Coretec, un intégrateur de lignes de production robotisées qui emploie environ 360 personnes. Depuis sa création en 2002, Coretec est devenu un acteur majeur de la filière automobile française et européenne et compte parmi ses clients de nombreux équipementiers et constructeurs automobiles. Le FAA 2 aura une durée totale de quinze ans et sa période d'investissement sera de cinq ans. Il s'inscrira directement dans la continuité du Fonds Avenir Automobile (FAA), lancé en 2009. Il s'appuiera sur l'expérience acquise par l'équipe de gestion du FAA et sur ses modalités d'investissement qui ont contribué à bâtir une industrie de premier rang, forte de plus de 70 000 salariés en France. Les constructeurs français PSA et Renault se sont accordés avec Bpifrance pour créer le fonds FAA 2 auquel l'État participera également directement. 150 M€ D'ICI FIN 2020 POUR SOUTENIR LA R&D Par ailleurs, plus de 150 millions d'euros seront engagés d'ici la fin de l'année 2020 pour soutenir la R&D de la filière, dont 120 millions d'euros pour développer la production de composants stratégiques des véhicules électriques et hybrides rechargeables. 27 projets, sur plus de 80 reçus, avaient été sélectionnés le 2 juillet dernier par le Comité d'orientation de la recherche automobile et mobilité (Coram). Ils seront financés par l'État dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA), en contrepartie d'engagements et d'investissements des industriels en France. Ce soutien vient s'ajouter aux 680 millions d'euros débloqués sur trois ans pour permettre l'émergence de l'usine de batteries de nouvelle génération («Gigafactory») portée conjointement par PSA et Saft. L'organisation mise en place avec le Coram en 2020 sera pérennisée en 2021 pour soutenir les projets les plus structurants de la filière, avec une capacité d'intervention permettant de financer les dossiers de qualité, à l'instar de ce qui a été fait en 2020. Doté de 200 millions d'euros en 2020 et de 600 millions sur trois ans, le fonds de soutien aux investissements de modernisation de la filière automobile vise, quant à lui, à aider les entreprises à gagner en compétitivité par une accélération des investissements d'automatisation et de numérisation de leurs procédés industriels. Suite à l'Appel à manifestation d'intérêt (AMI) lancé auprès des entreprises de la filière du 23 juin au 31 juillet dernier, près de 800 projets ont été recensés. Depuis le 22 octobre, 30 nouveaux projets automobiles ont été retenus. Ces derniers totalisent 56,2 millions d'euros d'investissement productif et seront soutenus à hauteur de 24,3 millions d'euros Au total, 85 projets ont été retenus pour un montant d'aides de plus de 70 millions d'euros. Parmi ces 85 projets, nombreux sont ceux qui concernent l'électronique, les automatismes, la robotique et les batteries. En voici dix exemples : - ABL (Caen, Calvados), spécialisé dans la fabrication de projecteurs et phares de travail à Led à destination des véhicules industriels et off-road. Son projet Lean4Led vise à moderniser ses procédés de fabrication dans une démarche de lean manufacturing et d'optimisation des différentes composantes du processus de production. Le fonds de soutien aux investissements de modernisation de la filière automobile vise à aider les entreprises à gagner en compétitivité par une accélération des investissements d'automatisation et de numérisation de leurs procédés industriels. DES CIRCUITS IMPRIMÉS POUR BATTERIES DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES - Bree (Puiseaux, Loiret), filiale du groupe Elvia PCB spécialisée dans la fabrication de circuits imprimés nus. Son projet Prodige a pour ambition de développer la production de pré-séries et de séries de circuits imprimés de batteries de véhicules électriques, pour fournir Automotive Cells Company (ACC), société commune entre PSA et Saft en charge de développer les « Gigafactories » de « l'Airbus des batteries ». Ce projet doit se concrétiser par la reconversion d'une friche industrielle ou la réalisation d'un nouveau bâtiment, à proximité du site actuel de l'usine, accueillant une ligne de production industrielle 4.0, qui entraînera, une fois les volumes de série atteints, le recrutement de 31 salariés sur le site. Ce projet vise également à augmenter l'efficacité énergétique des bâtiments de l'usine. - Edixia Automation (Vern-sur-Seiche, Ille-et-Vilaine), spécialisé dans les équipements de contrôles visuels automatiques sur ligne de fabrication. Baptisé Regenn, le projet sélectionné consiste à développer et déployer une plateforme modulaire de systèmes d'inspection de surface et de vérification de la conformité des assemblages à partir des technologies de vision artificielle. Les marchés visés sont ceux des PME/ETI des secteurs industriels ou les petites séries de grands groupes dont les processus de production nécessitent des contrôles de fabrication à 100 % avec des contraintes de traçabilité et de documentation des résultats utilisés à des fins d'amélioration continue ou de garantie. - Quiri (Duttlenheim, Bas-Rhin), spécialisé dans les pièces complexes pour le moment principalement sous-traitées en Allemagne. Le projet AMI Auto Quiri va lui permettre d'augmenter la capacité de production dans le cadre de projets d'usine 4.0 (équipements connectés, simulation et développements de nouveaux véhicules). En créant une cellule moderne, il vise à rapatrier la production de ces pièces complexes dans son usine française, à accroître la flexibilité de 30 % et à améliorer le bilan carbone tout en créant des emplois. - ISFM (Vélizy, Yvelines), constructeur de nouvelles mobilités, a développé une plateforme électrique robotisée utilisable pour le transport de personnes à la demande et pour la livraison du dernier kilomètre, sans aucune émission de CO . Cette plateforme est 2 déjà en expérimentation dans plusieurs villes françaises sous sa déclinaison de navettes autonomes appelées Milla POD. Son projet Impressive vise à investir dans un moyen de production moderne capable de produire 1 000 plateformes par an. Les automatismes et l'utilisation des robots ont fait l'objet de nombreux projets dans le cadre de la modernisation de l'outil industriel des entreprises de la filière automobile. - Prosyst (Templemars, Nord) développe et commercialise des produits et services dans le domaine des automatismes industriels. Le projet Strada4.0 s'inscrit dans le développement de l'industrie du futur : digitalisation produits/process et recueil des données pour piloter et optimiser la qualité produits et la performance des lignes de production. L'enjeu est de lever les verrous technologiques et d'organisation pour permettre le développement massif et pérenne de la démarche. Il interviendra dans un premier temps sur les futurs ateliers d'assemblage de batteries du groupe Renault, en vue d'un déploiement sur tous les sites du constructeur français, avec vocation à aller au-delà, vers l'ensemble de la filière automobile française. Ce projet doit aboutir à la création d'une quarantaine d'emplois. - Critt M2A (Bruay-la-Buissière, Pas-de-Calais) propose des prestations d'ingénierie, de mise au point et d'essais à haute valeur ajoutée. Il s'est imposé dans le monde du véhicule électrique et des batteries à travers son expertise et ses moyens d'essais et de caractérisation. Il s'est orienté stratégiquement sur la thématique énergétique des chaînes de traction et a vocation à être un acteur majeur de la réduction des émissions. Le projet Oecte permettra une optimisation énergétique et mécanique (réduction des coûts, des délais, fiabilité et augmentation de la durée de vie) de la chaîne de traction des véhicules électriques. Il deve-loppera de nouvelles méthodologies combinant modélisation et expérimentation. - E4V (Le Mans, Sarthe) conçoit et fabrique des batteries au lithium-ion-phosphate de fer, dans le but d'apporter des solutions fiables, sûres, performantes et durables aux constructeurs de véhicules électriques légers. Le projet E4V_Lev consiste à automatiser une partie de la production pour améliorer la capacité et la compétitivité du site, dans une démarche de relocalisation française et de développement de nouvelles gammes de produits. DÉVELOPPER ET GÉNÉRALISER L'UTILISATION DE ROBOTS - Sepro Robotique (La Roche-sur-Yon, Vendée) est spécialisé dans la robotique industrielle. Lauréat 2020 du label « Vitrine Industrie du Futur », il est le plus grand fabricant français de robots et le numéro deux mondial dans le domaine des robots dédiés aux presses d'injection. Le projet Gen 7 portera sur la digitalisation et l'amélioration de l'offre de produits et de services de l'entreprise pour accompagner ses clients dans leur transformation numérique et l'optimisation de leur outil industriel. - Comau (Castres, Tarn), filiale du groupe Fiat Chrysler Automobiles, est spécialisé dans la fabrication de systèmes et produits industriels avancés d'automatisation. Le projet Machines Usinage EV vise à améliorer la compétitivité de son offre en développant notamment un procédé d'usinage innovant basé sur l'utilisation de robots.

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