Couverture ElectroniqueS n°127

L'ORIGINE PRÉVU POUR CETTE ANNÉE, LE ÉPLOIEMENT EFFECTIF DE LA 5G EN FRANCE SERA RAISEMBLABLEMENT REPOUSSÉ, AU MINIMUM À 'AN PROCHAIN. AUCUNE DÉCISION N'A PU ÊTRE PRISE OUR LE MOMENT CONCERNANT L'ATTRIBUTION DES RÉQUENCES AUX OPÉRATEURS. La cinquième génération de communications mobiles (5G) se présente comme une génération de rupture, celle qui ne s'intéresse plus uniquement au monde des opérateurs mobiles grand public, mais qui ouvre de nouvelles perspectives et permet la cohabitation d'applications et usages extrêmement diversifiés, unifiés au sein d'une même technologie. La 5G doit permettre un saut de performances en termes de débit (censé être multiplié par dix), de délai de transmission (censé être divisé par dix) et de fiabilité de la communication. Elle devrait être un véritable « facilitateur » de la numérisation de la société, en autorisant le développement de nouveaux usages : réalité virtuelle, véhicule autonome et connecté, ville intelligente (contrôle du trafic routier, optimisation énergétique), industrie du futur (pilotage à distance des outils industriels, connectivité des machines), etc. REPORT DU CHOIX DES OPÉRATEURS EN JUILLET OU SEPTEMBRE Initialement prévu pour cette année, le déploiement effectif de la 5G en France sera vraisemblablement repoussé, au minimum à l'an prochain. Le calendrier avait pourtant été respecté jusqu'à la veille du confinement dû à la crise du Covid-19. Les quatre principaux opérateurs français, Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR, avaient déposé leur dossier de candidature pour l'attribution des fréquences de la bande 3,4-3,8 GHz en France métropolitaine avant la date limite du 25 février et l'Arcep devait ensuite décider de l'attribution des fréquences aux opérateurs le 21 avril dernier. Mais suite aux mesures de confinement, aucune décision n'a pu être prise pour le moment. Auditionné par les sénateurs, Sébastien Soriano, président de l'Arcep, a assuré que l'attribution des enchères 5G était désormais fixée à la fin du mois de juillet ou en septembre 2020, a rapporté l'AFP. « Nous réfléchissons à deux calendriers : l'un fin juillet, et l'autre en septembre », explique Sébastien Soriano. Fin avril, il était donc encore impossible de s'arrêter sur un nouveau calendrier officiel. « Cela dépendra de la vitesse de sortie de confinement », précise le président de l'Arcep. Au-delà de la France, c'est toute l'Europe qui va prendre du retard dans le déploiement de la 5G. Ericsson, l'un des principaux acteurs impliqués dans les infrastructures 5G avec Nokia et Huawei, déplore un ralentissement des investissements en matière de 5G en Europe. Une situation que la société suédoise juge préjudiciable pour l'ensemble de l'économie du Vieux Continent, car la nouvelle génération de réseau mobile s'apprêtait à révolutionner la production industrielle avec, par exemple, la communication de robots ou d'équipements d'assemblage dans les usines automobiles ou chez les sous-traitants. Par conséquent, il est inévitable que les opérateurs reportent de plusieurs mois le lancement des premières offres 5G en France. Orange et Bouygues Télécom, qui avaient prévu de lancer les premiers forfaits 5G dans le courant de l'été, les reporteront probablement au début de l'année prochaine au plus tôt, et la situation devrait être similaire dans les autres pays d'Europe. L'un des enseignements de la pandémie du Covid-19 aura été de montrer l'intérêt de cette nouvelle génération de réseau mobile, puisque l'utilisation des moyens de communication a été décuplée pendant le confinement avec le recours massif au télétravail et aux services de vidéo à la demande. UNE CONSOMMATION D'ÉNERGIE BIEN MAÎTRISÉE C'est une nouvelle révolution industrielle qui se prépare avec la 5G. Elle sera un élément clé de la transformation de la société et de l'économie, comprenant l'ensemble des services (transports, énergie, santé ou médias, par exemple) et des modes de production. De plus, pour la première fois dans l'histoire des communications mobiles, la 5G n'augmentera pas la consommation d'énergie alors qu'elle va quadrupler le trafic de données. La maîtrise de cet aspect à forts enjeux de coût et environnementaux découle en partie de la norme adoptée pour la 5G. Le reste vient de l'effort des équipementiers télécoms. Concernant les engagements des opérateurs, l'Arcep a défini un mécanisme inédit visant à ce que ces derniers s'engagent à répondre aux « demandes raisonnables » qui émaneront des acteurs économiques (entreprises, collectivités, administrations, etc.), en leur apportant des offres adaptées en termes de couverture et de performances, voire, si l'opérateur le préfère, en leur confiant localement ses fréquences. L'Arcep prévoit également des engagements visant à améliorer la couverture à l'intérieur des bâtiments à usage professionnel ou commercial et à faciliter la couverture multi-opérateur. À la suite de l'appel d'offres lancé début 2019 pour la sélection de ses fournisseurs d'équipement 5G, et au terme de plusieurs mois de tests, Orange a sélectionné deux équipementiers, fournisseurs d'infrastructures 5G : il s'agit de Nokia et Ericsson. Partenaires industriels de longue date du groupe Orange, ils fourniront un ensemble de produits et services permettant le déploiement du réseau 5G sur l'ensemble du territoire français. USAGES INDUSTRIELS L'accord inclut les antennes ainsi que des services professionnels associés. Le partenariat avec Nokia se concentre sur les régions ouest et sud-est, zones sur lesquelles la société Nokia est déjà fournisseur de 2G/3G/4G sur le réseau mobile (RAN). Le partenariat avec Ericsson se concentre, quant à lui, sur les régions Île-de-France, nord-est et sud-ouest, zones sur lesquelles la société Ericsson est déjà fournisseur de réseaux 2G/3G/4G sur le réseau mobile (RAN). La 5G se distingue des précédentes technologies de communication mobiles car elle vise, dès sa conception, à intégrer un nombre de cas d'usages inédit : ainsi, les communications téléphoniques et l'accès à l'Internet par les individus seront complétés par les usages industriels, notamment pour l'Internet des objets ou certains usages critiques – dans les secteurs de la santé, les voitures autonomes ou l'industrie manufacturière. Les forts besoins en connectivité des entreprises et des particuliers associés à l'intégration de ces nouveaux usages nécessitent l'ouverture d'une gamme des fréquences inédite en couverture terrestre (utilisation de fréquences dites millimétriques) et une évolution de l'architecture des réseaux mobiles (déploiement des petites antennes et emploi d'antennes intelligentes). Outre l'identification et l'harmonisation de nouvelles bandes de fréquences 5G, il faudra accompagner le déploiement des nouvelles antennes, organiser la concertation avec l'ensemble des acteurs, expérimenter et entretenir la confiance du public dans ces nouvelles technologies, notamment grâce à l'adaptation des protocoles de mesures d'exposition. Enfin, le peu de place disponible dans le spectre des fréquences exige que soient examinées des possibilités de cohabitation avec les usages existants, très variés en nature mais tout aussi nécessaires au bon fonctionnement du quotidien : satellites d'observation de la Terre ou de télécommunications, radars de l'aviation civile, systèmes militaires, stations de radioastronomie ou encore faisceaux hertziens, qui assurent l'alimentation continue en données des réseaux fixes et mobiles.

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