Les restrictions annoncées en mai empêchaient déjà des sociétés telles que TSMC de fabriquer et de fournir à Huawei des puces conçues par HiSilicon, une filiale de la société chinoise. Les nouvelles mesures américaines étendent désormais cette interdiction à tous les concepteurs de puces, comme MediaTek à Taiwan.
Les Etats-Unis ont coupé l’accès de Huawei aux circuits avancés essentiels à la fabrication de smartphones et d’équipements 5G, ce qui pourrait aller jusqu’à mettre en danger la survie de l’entreprise chinoise. Le département américain du commerce a en effet annoncé des sanctions qui empêchent toute société étrangère de semi-conducteurs de vendre à Huawei des puces développées ou produites à l’aide de logiciels ou de technologies américaines, sans obtenir au préalable une licence pour le faire.
Les restrictions annoncées en mai empêchaient déjà des sociétés telles que TSMC de fabriquer et de fournir à Huawei des puces conçues par HiSilicon, une filiale de la société chinoise. Les nouvelles mesures américaines étendent désormais cette interdiction à tous les concepteurs de puces, comme MediaTek à Taiwan.
Agissant ainsi, le président Donald Trump fait monter la pression sur Pékin, alors que les Etats-Unis et la Chine se disputent le contrôle des technologies de pointe de l’avenir. Washington a longtemps justifié, sans fournir de preuve, que les produits Huawei menaçaient la sécurité nationale car ils pourraient être utilisés à des fins d’espionnage à l’encontre des Etats-Unis. Huawei a nié à plusieurs reprises ces accusations.
“Nous avons subi environ 12 milliards de dollars de pertes de revenus en 2019 et nous pourrions en subir à nouveau, mais nous sommes déterminés à résister à long terme, et nous avons les capacités et les ressources pour nous adapter au fil du temps”, a déclaré Andy Purdy, l’un des responsables de Huawei USA.
Huawei s’appuie sur des semi-conducteurs fabriqués à l’étranger pour ses équipements de télécommunications 5G et pour ses smartphones.
Il s’agit sans aucun doute d’un coup dur pour Huawei mais aussi pour les fabricants de semi-conducteurs américains. “Ces fortes restrictions sur les ventes de puces vont perturber considérablement l’industrie américaine des semi-conducteurs”, a déclaré John Neuffer, président de la SIA (Semiconductor Industry Association), l’organisation professionnelle américaine de l’industrie des semi-conducteurs. “Les ventes de puces à la Chine stimulent la recherche et l’innovation dans le domaine des semi-conducteurs aux Etats-Unis, ce qui est essentiel pour la force économique et la sécurité nationale de l’Amérique”, a ajouté John Neuffer dans un communiqué.
Qualcomm aurait fait pression sur le gouvernement américain pour qu’il lui accorde une licence pour vendre des puces à Huawei, en faisant valoir que Huawei génère des milliards de dollars de ventes pour Qualcomm et aide au développement des revenus de l’entreprise américaine, selon le Wall Street Journal. Micron, autre fabricant de puces américain, avait obtenu une licence pour fournir des mémoires pour les smartphones de Huawei, après que la société chinoise se soit vu interdire d’acheter des technologies et des produits américains l’année dernière. Et cette société pourrait donc de nouveau demander une nouvelle autorisation.
D’autres dégâts colatéraux sont également à attendre, cette fois pour Apple. Il est en effet à craindre que les iPhone en Chine ne seront plus autorisés à installer WeChat ou WeiXin (la version chinoise de l’application). Cela rendrait les appareils Apple beaucoup moins attrayants en Chine, où WeiXin est très utilisée.