Smic ne représente actuellement que 5% du marché mondial de la fonderie de puces, mais le fondeur estime que les mesures de restructions commerciales récentes, en particulier de la part des Etats-Unis, ont créé une opportunité majeure.
Le fondeur chinois Smic, déjà côté à la bourse de Hong-Kong, prévoit de lever 46,29 milliards de yuans (6,5 milliards de dollars) lors de son introduction à la bourse de Shanghai. Le cours de l’action Smic a été fixée à 27,46 yuans (3,89 $). Le fondeur cherche à constituer un trésor de guerre compte tenu des tensions commerciales internationales croissantes envers les producteurs chinois, et a l’intention d’accroître ses parts de marché grâce aux fonds levés. L’entreprise ne représente actuellement que 5% du marché mondial de la fonderie de puces, mais elle estime que les mesures de restructions commerciales récentes, en particulier de la part des Etats-Unis, ont créé une opportunité majeure pour son expansion.
Le département américain du Commerce a,en effet, récemment délivré un mandat qui a obligé TSMC à mettre fin à sa relation avec Huawei. Par la suite, ce dernier aurait approché Smic pour qu’il produise des composants pour ses stations de base et ses smartphones. Comme Huawei a d’importants besoins, la sécurisation de ses approvisionnements changerait la donne pour Smic.
Cependant, la société basée à Shanghai est confrontée à un obstacle majeur concernant la fabrication de chipsets pour Huawei : il ne maîtrise pas à ce jour la production de puces en technologie 7 nm. Bien que Smic soit la plus grande fonderie de Chine, elle n’a pas l’expertise de fabrication de pointe d’entreprises comme TSMC ou Intel. Mais si la vente de ses actions se déroule bien, l’entreprise devrait disposer de suffisamment de capital pour acquérir de nombreux équipements de pointe.
En raison de la guerre commerciale sino-américaine et de la pandémie de coronavirus, divers pays ont travaillé pour renforcer leurs industries nationales des semi-conducteurs. L’Inde et Taïwan ont lancé des programmes d’incitation pour attirer les fabricants de puces étrangers, et Washington envisage une législation qui fournirait 47,8 milliards de dollars de financement pour la relance de son industrie des composants. La Chine s’est efforcée, quant à elle, d’améliorer son indépendance en microélectronique en allouant des fonds à des fabricants locaux comme Smic.
Ainsi, Pékin s’est engagé à dépenser 161 milliards de dollars sur 10 ans pour développer son industrie des semi-conducteurs à travers des fabricants de puces locaux et en approuvant les introductions en bourse. Les autorités chinoises ont approuvé la vente d’actions de Smic en seulement 19 jours. En outre, le Fonds national chinois d’investissement dans l’industrie des circuits intégrés prévoit d’acheter pour 3,5 milliards de yuans (495,3 millions de dollars) dans le cadre de la prochaine offre d’actions du fabricant de puces.
Avec le soutien du gouvernement chinois et des contrats ultra-lucratifs à l’avenir, Smic pourrait devenir à court terme un acteur important de l’industrie mondiale des semi-conducteurs.