Les directeurs d’école d’ingénieurs rappellent notamment l’importance des coopérations entre les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises.
La crise du Covid-19 a eu des répercussions immédiates sur les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, qui ont dû organiser l’ensemble de leurs enseignements et activités à distance. Ce défi leur a permis de réaliser pleinement l’importance de parachever une transformation numérique profonde de leurs établissements, et de repenser leurs modes de fonctionnement, non seulement à court terme en cas de nouvelle vague, mais aussi à moyen et long terme dans un contexte radicalement transformé.
Alors que l’Etat s’engage fortement en soutien auprès de nombreux secteurs économiques, la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs), qui représente les 200 écoles d’ingénieurs de France accréditées, plaide pour que le secteur de l‘enseignement supérieur et de la recherche soit au coeur de la relance économique de la nation avec un investissement sur le capital humain de demain.
Pour mener à bien ces transformations, indispensables non seulement au maintien du rang de la France en matière de production industrielle, de développements technologiques et de cadres nécessaires et principalement formés dans les formations d’ingénieurs, l’Etat devrait accompagner une véritable transformation numérique et écologique des établissements, estime la CDEFI.
Cette relance de l’enseignement supérieur et de la recherche au service de l’économie et de la société dans son ensemble devra prendre appui sur quatre axes principaux : l’agilité et la coopération pour favoriser une transformation numérique et environnementale ; une stratégie affirmée pour l’enseignement supérieur et la recherche intégrant les questions de souveraineté et de dynamique européenne ; l’innovation et l’accompagnement des entreprises dans leur transformation et leurs transitions ; l’expérience usager sur les campus pour investir dans le potentiel humain.
Les directeurs d’école d’ingénieurs rappellent notamment l’importance des coopérations entre les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises. Ces coopérations, qui doivent être soutenues, concernent l’ensemble des prérogatives des établissements, principalement en matière de formation (apprentissage, formation continue, etc.) et de recherche partenariale.
Elles proposent d’augmenter l’aide aux employeurs d’apprentis et de la rendre éligible à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, et pour tous les niveaux de qualification (en rouvrant notamment la possibilité de l’aide unique à l’embauche pour un contrat d’apprentissage dans le supérieur), d’accroître les financements dédiés à la formation continue, et de soutenir les formations en apprentissage en difficulté financière.
Pour valoriser l’acquisition de compétences tout au long de la vie, elles souhaitent permettre de nouveau l’utilisation des fonds de la formation professionnelle (formation tout au long de la vie) par les entreprises de plus de 50 salariés, utiliser le levier de la formation tout au long de la vie pour accompagner les salariés des entreprises dans la transition économique, numérique et écologique, au travers de formations adaptées portées par les établissements d’enseignement supérieur, accélérer la dynamique d’alternance
Autre proposition de la CDEFI : affecter des moyens spécifiques pour accélérer le continuum formation, innovation et recherche, financer des recherches dites « exploratoires » pour renforcer la confiance avec les partenaires industriels, particulièrement lorsqu’il s’agit de PME, augmenter le plafond du crédit d’impôt recherche, augmenter l’encadrement technique pérenne des laboratoires, financer le fonctionnement et l’encadrement humain et technique des plateformes technologiques (IRT, ITE, Carnot, etc.), soutenir les enseignants-chercheurs qui s’engagent dans l’accompagnement d’une entreprise en associant les étudiants. Il doit être possible de déroger aux référentiels en vigueur si nécessaire et de continuer à flexibiliser les règles de création d’entreprise dans les établissements publics (décharge, détachement, cumul, etc.).
Enfin, elles proposent de pérenniser, augmenter et simplifier les aides aux start-up en cours de création, d’amplifier un dispositif de type chèques-innovation pour amorcer la valorisation de la recherche, de renforcer le financement des projets scientifiques et technologiques en étape de pré-maturation et de soutenir, via les aides spécifiques, la recherche finalisée conduisant à des innovations et ayant des impacts industriels rapides.
L’ensemble des propositions de la CDEIF peut être consultée sur ce lien.