Le comité de crise sur les délais de paiement maintient néanmoins sa vigilance vis a vis des tensions qui pourraient se multiplier avec la reprise des activités.
Depuis le 23 mars, le comité de crise sur les délais de paiement s’est réuni douze fois. Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises et Frédéric Visnovsky, médiateur national du crédit observent, à l’instar des organisations interprofessionnelles, une diminution des comportements anormaux signalés en matière des retards de paiement. Cette évolution s’explique en partie par l’action continue du comité de crise mais aussi par la baisse d’activité due aux mesures de confinement. Le comité de crise reste vigilant dans le contexte de reprise qui pourrait voir resurgir de nouvelles tensions.
Le comité de crise traite les signalements impliquant les entreprises qui ont un impact structurel dans leur secteur d’activité et dont les achats cumulés représentent plusieurs centaines de millions d’euros. Depuis sa mise en place, une quarantaine de cas ont été signalés dont les trois quarts ont d’ores et déjà donné lieu à des engagements de la part des entreprises concernées.
La précédente communication du comité de crise mettait en garde contre l’émergence de nouveaux comportements anormaux. Le travail du comité a permis de distinguer d’autres types de pratiques pour lesquelles des actions ont été mises en place : pression à la baisse des tarifs fournisseurs, retard dans la validation des bons de commande, livraisons forcées, absence de concertation avec le fournisseur sur les pratiques commerciales.
Les règlements effectués actuellement concernent en bonne partie les achats pendant la période de confinementi. L’activité ayant été très réduite à cette occasion, les paiements, et corrélativement les incidents de paiement sont actuellement moins nombreux, tant par rapport aux semaines précédentes que par rapport aux années passées. Pour autant la reprise des échanges avec les entrées en phases 1 puis 2 du déconfinement pourraient renouveler les difficultés de paiement interentreprises, tant que leur situation financière ne se sera pas stabilisée. Il convient donc de rester vigilant au cours des mois qui viennent, avec la consolidation attendue de la reprise. En parallèle, le nombre de sollicitations et de médiations adressées au Médiateur des entreprises reste à un niveau très élevé.