Nouveau record pour les demandes de brevets européens en 2019. Dans son baromètre “Patent Index 2019”, l’Office européen des brevets (OEB) annonce avoir reçu plus de 181000 demandes l’année dernière, soit 4% de plus qu’en 2018. Un record notamment atteint grâce à la forte progression des secteurs de la communication numérique (+19,6%) et de l’informatique (+10,2%).
Avec 10 163 demandes déposées en 2019, la France reste le 2e pays européen le plus innovant auprès de l’OEB (Office européen des brevets). Elle se positionne derrière l’Allemagne qui conserve la 1ère position (26805 demandes) et devant la Suisse (8249 demandes). Néanmoins, après une baisse de 1,4 % en 2018, la France enregistre un nouveau recul du nombre de demandes de brevets en 2019 (-2,9 %), notamment dans des secteurs tels que les transports ou la communication numérique.
La baisse dans ces domaines s’explique entre autres par un ralentissement des demandes de certains grands groupes français dont l’activité brevets était particulièrement forte, mais aussi par des changements au sein des entreprises elles-mêmes. Par exemple, Technicolor – auparavant 5e plus gros demandeur français – a vendu en 2018 ses activités de brevets et de licences et en 2019 ses activités de recherche et innovation à l’américain InterDigital. Ses demandes sont donc désormais enregistrées comme américaines.
Au classement général des pays déposant le plus de demandes de brevets à l’OEB, la France se voit ravir la 4e place par la Chine, très active dans la communication numérique. Malgré ce repli, la France reste à la pointe de l’innovation dans plusieurs secteurs. Elle enregistre une croissance de ses demandes de brevets dans six secteurs clés que sont les biotechnologies (+12,4%), les techniques de mesure (+9,1%), les pièces mécaniques (+7%), le génie chimique (+4,3%), la chimie fine organique (+4,2%) ou encore les technologies médicales (+1,8%).
« Cette année encore, la France s’affirme comme l’une des places fortes de l’innovation avec des contributions majeures dans des domaines clés pour positionner l’Europe à la pointe de la recherche mondiale », souligne António Campinos, président de l’OEB.
L’Île-de-France, championne française de l’innovation
Malgré une baisse de 2,9 %, l’Île-de-France est à nouveau la 2e région la plus innovante d’Europe avec 6516 demandes de brevets déposées à l’OEB en 2019. Elle se place juste derrière la Bavière qui connait elle aussi un repli (-3,2%, 7 969 demandes).
Même si le secteur des transports enregistre le plus de demandes de brevets en France en 2019 (999), il connaît une baisse de 6,7%. A l’échelle européenne, la France reste le 2e pays le plus innovant du secteur, derrière l’Allemagne (2138 demandes), notamment avec le CEA et Valeo. Deux entreprises françaises se positionnent dans le top 10 du secteur à l’OEB, malgré un recul par rapport aux résultats de 2018. Valeo est ainsi la 8e entreprise du secteur avec 147 demandes (4e en 2018) et Michelin la 9e (130 demandes, 7e en 2018). Le groupe PSA sort lui du top 10. Il était à la 6e place en 2018. Valeo qui était en 2018 l’entreprise la plus innovante de France, a vu le nombre total de ses demandes de brevets chuter en 2019 (539, -31,3%). Une baisse qui lui fait perdre la 1ère place sur le podium des entreprises françaises les plus actives auprès de l’OEB. Valeo quitte également le top 20 mondial des entreprises les plus innovantes tous secteurs confondus (18e en 2018, 37e place en 2019). Avec 597 demandes de brevets déposées à l’OEB en 2019 – autant que l’année dernière –, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), fer de lance de la recherche publique française, ravit à Valeo la place d’entreprise la plus active de France en matière de brevets européens.
A l’OEB, la communication numérique (+19,6%) est le secteur qui a connu la plus forte croissance en termes de demandes de brevets en 2019 (voir l’infographie : Les secteurs technologiques les plus actifs en 2019). Des demandes notamment boostées par le développement de technologies indispensables à la mise en place de la 5G. Avec une augmentation de plus de 65% des demandes de brevets dans le secteur de la communication numérique, les entreprises chinoises ont largement contribué à son essor. Tout comme les entreprises sud-coréennes (+36%) et américaines (+15%). Les trois plus grands demandeurs du secteur pour 2019 sont Huawei Ericsson et Qualcomm. Avec 3 524 demandes, Huawei est d’ailleurs le 1er demandeur de brevets européens, tous secteurs confondus.