Si les 140 millions d’euros disponibles permettent d’amorcer les projets sans attendre, ils ne seront pas suffisants pour généraliser la fibre. InfraNum a réalisé un décompte des projets à date et estime que ce sont de l’ordre de 500 millions d’euros supplémentaires qui seront nécessaires pour couvrir les 2,7 millions de prises restant à faire au total.
Le 18 septembre dernier, lors de l’université d’été du très haut débit, Julien Denormandie, ministre chargé des relations avec les collectivités territoriales, avait annoncé la réouverture prochaine du guichet pour « les 25 départements ayant besoin d’un accompagnement de l’Etat » en promettant l’engagement dès le Projet de loi de finances 2020 d’une partie (encore à déterminer) du budget nécessaire au respect des engagements gouvernementaux.
Ainsi, le 16 octobre, le gouvernement a annoncé officiellement la réouverture du guichet France THD, avec une bonne surprise en prime : un reliquat de 140 millions d’euros, issu de l’enveloppe de 3,3 milliards d’euros initialement prévue pour la vague précédente, est immédiatement disponible pour les projets de réseaux d’initiative publique phase 3.
La fédération InfraNum(*), qui se mobilise sur ce sujet depuis presque 2 ans aux côtés des collectivités et de leurs associations représentatives, se félicite de cette réouverture. Cependant, en vue de la généralisation de la fibre, si les 140 millions d’euros disponibles permettent d’amorcer les projets sans attendre, ils ne seront pas suffisants pour généraliser la fibre. En lien avec les associations de collectivités, InfraNum a réalisé un décompte des projets à date et estime que ce sont de l’ordre de 500 millions d’euros supplémentaires qui seront nécessaires pour couvrir les 2,7 millions de prises restant à faire au total.
“Si, comme l’a indiqué Julien Denormandie lors de l’université d’été du très haut débit, le guichet continuera d’être abondé dans le futur, l’Etat doit s’engager dès aujourd’hui pour soutenir les projets de déploiement”, estime la fédération InfraNum. C’est pourquoi, dans le cadre des discussions autour du projet de loi de finances pour 2020, la fédération InfraNum rejoint la mobilisation des associations de collectivités et appelle les parlementaires à soutenir les amendements visant à doter le guichet France THD de nouveaux financements.
Grace à l’ambition des collectivités, des opérateurs, et à la mobilisation de l’ensemble de l’écosystème des infrastructures numériques, la France pourrait être en haut des classements européens en matière d’accès à la fibre optique. “La filière s’inscrit ainsi dans la volonté gouvernementale d’atteindre non seulement le très haut débit pour tous en 2022 mais, également celle d’aboutir à la société du gigabit en 2025”, ajoute la fédération dans un communiqué.
(*) Créée le 6 décembre 2012 pour accompagner le Plan France Très Haut Débit, la fédération InfraNum (ex-FIRIP), regroupe plus de 200 entreprises représentatives de l’ensemble des métiers de la filière des infrastructures du numérique (bureaux d’études, opérateurs, intégrateurs, équipementiers, fournisseurs de services, etc.). Partenaire industriel de tous les territoires connectés ou à connecter, elle soutient l’aménagement numérique et le développement des usages sur les territoires en misant sur une infrastructure neutre, ouverte et mutualisée. Parmi ses thèmes d’actions prioritaires, au-delà du déploiement du THD : les smart territoires et la gouvernance de la donnée ; l’emploi et la promotion des métiers du déploiement de la fibre ; la valorisation et la promotion à l’étranger du modèle des réseaux à la française.