Couverture ElectroniqueS n°127

Le vélo à assistance électrique connaît un engouement inattendu. En France, le nombre de VAE commercialisés devrait progresser de 24% par an, en moyenne, entre 2018 et 2025. L'offre est très diversifiée. Toutefois, le VAE est encore perfectible notamment au plan de l'autonomie de fonctionnement. Zoov –start-up française, créée en 2017 et présidée par Eric Carreel– estàl’origine d’un servicede partage de VAE proposés en libre-service dans lesvilles. En janvier dernier, Zoova levé 6millions d’euros. L evélo àassistance électrique (VAE) plaît. En 2018, dans l’Hexagone, quelque 338 000 VAE ont été commercialisés, soit 13% du nombre total de bicyclettes (2,7 millions). Compte tenu des composants électriques et électroniques qu’il intègre (moteur, batterie, électronique et visualisation…), le prix moyen du vélo àassistance électrique (1 585 euros) excède de beaucoup le prix moyen d’une bicyclette traditionnelle (337 e). Ce qui fait qu’en valeur, en2018, le marché français du VAEareprésenté 40% dumarché du vélo traditionnel (2,107 Mde). Et l’avenir du VAE s’annonce bien: après une croissance de 21 %ennombre d’unités, en 2018, en France, les prévisions font état d’une progression annuelle moyenne de 24 % entre 2018 et 2025, ce qui conduirait àlavente d’environ 1million de VAEen2025 dans notre pays. S’il intéresse d’abord les villes (80 %des ventes concernent des vélos électriques urbains), il suscite de plus en plus l’intérêt des amateurs de balades et des sportifs. Le fabricant français de vélos de course Look (basé àNevers, 58) aainsi recruté Bernard Hinault, cinq fois vainqueur du Tour de France, pour qu’il fasse la promotion de ses premiers VAE sportifs. Ne fabriquant que des VAE(28000 vendus en 2018), la jeune pousse vosgienne Moustache a, quant àelle, fait appel à Julien Absalon, double médaillé olympique de crosscountry (VTT), pour promouvoir les VTT àassistance électrique (VTTAE) qu’elle commence àcommercialiser. L’iWeech de la jeune pousse française Bellatrix estunVAE doté d’intelligenceartificiellequi adaptel’assistanceélectrique au profil de l’utilisateur, àpartir des trajets déjà effectués. En libre-service dans lesvilles Les entreprises françaises peuvent surfer sur cet engouement d’autant mieux que, conscients de l’intérêt environnemental et économique du VAE, les pouvoirs publics, les instances régionales et les municipalités proposent des aides àl’acquisition de ce type de véhicule. Outre le plan vélo des pouvoirs publics, les municipalités multiplient les primes àl’achat : cemois de juin, la commune d’Inzinzac-Lochrist (Morbihan) aoctroyé des subventions de 100e pour l’acquisition de VAEneufs;le1 er juin dernier, l’agence Périmouv’ de Périgueux adistribué des bons de réduction de 250 e pour l’achat de VAE… Dans le même esprit, une expérimentation vient de démarrer dans le VII e arrondissement de Paris, portant sur la mise àdisposition des utilisateurs de véhicules électriques (vélos…) de bornes de recharge –qui sont des boîtiers permettant le branchement àl’alimentation de l’éclairage public. La location de VAEenlibre-service dans les villes prend aussi de l’ampleur. Enavril dernier, Uber a déployé, à Paris, 500 vélos électriques Jump (vitesse maximale de 25km/h et autonomie de 50km). Début juin, l’entreprise américaine Bird aannoncé un nouveau vélo électrique destiné àêtre proposé en libre-service, le Bird Cruiser. Ce mini-vélo sera d’abord testé dans certaines villes américaines. Quant à Zoov –start-up française, créée en 2017 et présidée par Eric Carreel– àl’origine d’un service de partage de VAEproposés en libre-service dans les villes, elle alevé, en janvier dernier, 6Me. Cet argent lui permettra de poursuivre ses travaux –notamment sur la gestion intelligente de l’énergie et la maintenance prédictive– etdehâter son développement dans l’Hexagone. Zoov aréalisé un premier déploiement de sa solution (stations + 200 VAE) àSaclay. Plusieursconstructeurstablent sur l’esthétique pour tirer leur épingledujeu. Le VAEColeen se caractérise par un design mêlant vintage et minimalisme. Son prix: 5990 euros. Des profils de VAE très divers Nombre de start-up ont investi le domaine du vélo àassistance électrique. Nous nous contenterons de présenter sommairement les derniers VAE annoncés et/ou commercialisés. À noter que, compte tenu de la réglementation européenne, tous affichent une assistance électrique pour une vitesse maximale ne dépassant pas 25km/h. Conçu et fabriqué en France, le Vélo de la start-up Mad In France est un VAEd’allure sportive qui pèse 20 kg –dont 2,5kg pour la batterie. Il est équipé d’un freinage à disques hydraulique, inclut une batterie de 375 Wh et affiche une autonomie moyenne de 50km. Il yacinq niveaux d’assistance électrique et un écran LCD permet de visualiser le niveau de charge de la batterie, la vitesse instantanée, la distance parcourue… Le Vélo est commercialisé au prix de 1990e. Lajeune pousse française Bellatrix est, elle, àl’origine de l’iWeech, un VAEdoté d’intelligence artificielle (IA) qui adapte l’assistance électrique au profil de l’utilisateur, àpartir des trajets déjà effectués. L’iWeech pèse 18 kg, affiche une autonomie comprise entre 80 et 200km selon l’utilisation de l’assistance électrique. Équipé d’un moteur de 250 Wdélivrant un couple de 90Nm, il inclut un éclairage àdéclenchement automatique et un antivol sophistiqué. Sa commercialisation vient de débuter;ilest proposé au prix de 3850e. Quant àlastart-up belge Cowboy, créée par les fondateurs de l’ex Take It Easy –qui amis la clé sous la porte en 2016 - , elle est àl’origine d’un VAEdemême nom àl’allure de VTT. LeCowboy est commercialisé à un prix de l’ordre de 2000 euros. Plusieurs entreprises américaines viennent aussi d’annoncer des VAE. Fuell adébuté la vente de deux modèles dits Fluid-1 à autonomie annoncée de quelque 200km!Lepremier de ceux-ci est équipé d’un moteur de 250 Wetest proposé au prix de 2545e; lesecond inclut un moteur de 500 W. Le groupe General Motors débute luiaussi la vente de VAE, sous la marque Ariv avec le Meld (2800 e) etsaversion pliable, le Merge (3400e). Équipés d’un moteur de 250 W à couple 75Nm, ils affichent une autonomie moyenne de 60km. La différenciation par l’esthétique Plusieurs constructeurs tablent sur l’esthétique pour tirer leur épingle du jeu. La start-up française Jitensha présente ainsi le VAEE-Jitensha au style épuré, qualifiable de zen. Ce vélo est équipé d’un système de récupération de l’énergie cinétique permettant l’alimentation de la batterie lors des trajets. Le VAE Coleen de la start-up française de même nom se caractérise par un design mêlant vintage et minimalisme. Le moteur de 250 Wdéveloppe 50 Nm et la batterie de 48 Vpermet une autonomie de fonctionnement de 100 km. Son prix : 5990 e. Dans le haut de gamme, la société suisse Stromer commercialise le ST5, un VAEde luxe au prix de 8900e. Pesant 30 kg, le ST5 est équipé d’un moteur de 800W etd’une batterie de 1000 Wh permettant une vitesse de 45km/h et une autonomie entre 60 et 160km (suivant l’assistance choisie). Le ST5 est doté d’une Led puissante, d’un freinmoteur et d’un feu arrière commandé par le freinage. Quelques entreprises proposent des VAEqui détonent de par leur degré d’innovation. Ainsi, l’E-Drive powered by Michelin est un vélo traditionnel qui se transforme en VAE via ajout d’un moteur et d’une batterie. Il afallu trois ans à Wayscral et Michelin pour mettre au point cet ensemble pour lequel neuf brevets ont été déposés. Le procédé d’entraînement de la roue arrière (crantée) rappelle celui du Solex des années 1960 –utilisé, dans ce cas, avec la roue avant. Le kit d’électrification de 3kg regroupe la batterie, le moteur et le gestionnaire de fonctionnement. La batterie –rechargeable en 4heures –permet une autonomie de fonctionnement de 50km. Pesant 18kg, ce VAE est vendu seulement 1000e. Enfin, la société Veloci Industries (Olivet, Loiret) amis au point l’U-Feel, un VAEqui utilise un super-condensateur à la place de la batterie. Il devrait être commercialisé en 2020.

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