Le ministère de l’Economie avait demandé un report de 5 jours pour exprimer sa décision de poursuivre ou non les négociations. Le conseil d’administration de Renault avait donc reporté son vote, mais FCA s’est impatienté.
Le conseil d’administration de Fiat Chrysler Automobile (FCA) a décidé de retirer sa proposition de fusion faite au groupe Renault il y a moins d’une semaine. FCA était fermement convaincu de la logique du processus de concentration proposée qui offrait selon lui des avantages substantiels à toutes les parties. “Cependant, il est devenu clair que les conditions politiques en Franc n’existent pas actuellement pour qu’une telle combinaison se poursuive avec succès”, écrit le groupe italo-américain dans un communiqué.
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a déclaré prendre acte de la décision de FCA en précisant que l’Etat (actionnaire de Renault à 15,01%) “l’a accueillie avec ouverture et a travaillé de manière constructive avec l’ensemble des parties prenantes”.
L’Etat avait fixé quatre conditions à son accord définitif : la réalisation de cette opération dans le cadre de l’alliance entre Renault et Nissan, la préservation des emplois industriels et des sites industriels en France, une gouvernance respectueuse des équilibres de Renault et FCA, la participation de ce futur ensemble industriel à l’initiative des batteries électriques engagée avec l’Allemagne
Un accord avait été trouvé sur trois de ces conditions. Il restait à obtenir un soutien explicite de Nissan, précise le communiqué du ministère de l’Economie. Ce dernier avait demandé un report de 5 jours pour exprimer sa décision de poursuivre ou non les négociations. Le conseil d’administration de Renault avait donc reporté son vote, mais FCA s’est impatienté et a déclaré qu’il retirer son offre de fusion.
Dès le 30 mai, l’entourage de Fiat Chrysler expliquait aux “Echos” que son offre n’était “pas négociable” : “C’est à prendre ou à laisser, et rapidement !” “C’est une offre amicale et elle doit le rester. (…) L’Etat n’est pas aux abois”, avait répliqué Bercy dans “Le Monde”
“Depuis le début, FCA a mis une pression énorme sur le timing et a essayé de nous pousser à prendre ou à laisser. Nous avons clairement indiqué que nous ne serions pas soumis à une telle pression”, a indiqué le cabinet de Bruno Le Maire à France Info. “C’est 100% normal qu’il faille du temps pour conclure un accord aussi massif. On assume de nous donner le temps nécessaire et approprié pour travailler, estime-t-il.