PSA n’ira pas au delà du niveau 3 en matière de véhicules autonomes, en tout cas à courte ou moyenne échéance, a déclaré le P-dg du groupe, Carlos Tavares.
Premier revers de taille pour la voiture autonome. Le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, a annoncé il y a quelques jours que son groupe n’irait pas au delà du niveau 3 en matière de véhicules autonomes, lors du salon automobile de Genève, rapporte notre confrère “Les Echos”.
Il ne développera donc pas de fonctionnalités capables de déléguer au véhicule la prise en charge de la sécurité (niveau 4), et encore moins de le rendre totalement autonome (niveau 5).
Rappelons qu’au niveau 3, le conducteur peut déléguer la conduite dans certaines circonstances (autoroutes, embouteillages) tout en étant à même de reprendre le contrôle du véhicule à tout moment.
« Compte tenu du coût additionnel de la technologie, le coût de la voiture devient tel que celui qui peut se la payer n’est de toutes les façons pas derrière le volant, mais plutôt sur la banquette arrière… », ironise Carlos Tavares.
Si PSA est le premier constructeur à annoncer un choix aussi radical, il n’est toutefois pas le seul à reconnaître – pas toujours publiquement – qu’il sera difficile d’aller au delà du niveau 3 dans des délais raisonnables. Les constructeurs se sont, en effet, retrouvés dans un tourbillon d’annonces qu’il était difficile de contredire, et les uns après les autres avaient donc pris des engagements qu’ils savaient impossibles à tenir d’ici 2020 ou 2021, estiment les experts du secteur automobile. Compte tenu des obstacles réglementaires et juridiques et des réticences des assureurs, c’est maintenant l’échéance de 2030 qui est parfois cité pour parvenir à une autonomie totale des véhicules particuliers. « Audi, aujourd’hui le seul à maîtriser le niveau 3, ne l’a jamais activé », estime un consultant cité par “Les Echos”.
Bien évidemment, cela ne présage pas de lapossibilité de mettre en service des navettes autonomes sur des circuits restreints ou privés (stations de ski, campus universitaires par exemple).
Alors que la voiture électrique demande aussi d’importants investissements, la voiture totalement autonome n’est plus prioritaire.