Couverture ElectroniqueS n°127

Il n'est plus question de pénurie comme en 2017. Néanmoins de nombreuses inconnues demeurent quant à l'évolution de la demande de cuivre, notamment en provenance de la voiture électrique et de la voiture autonome, ainsi que de l'offre, du fait des aléas de production des sites miniers. E n 2017, il était question d'une pénurie de feuilles de cuivre - utilisées pour la fabrication des circuits imprimés - du fait notamment d'un afflux de demande de cuivre en provenance des fabricants de voitures électriques et de voitures autonomes, qui sont de gros consommateurs de métal rouge. Ainsi, le véhicule électrique a-t-il besoin de quelque 80 kg de cuivre contre 20 kg pour le véhicule conventionnel. Aujourd'hui, les fabricants de circuits imprimés ne mettent plus en avant un tel manque. De la même façon, les fabricants de matériels électroniques ne parlent plus de difficultés d'obtention des circuits imprimés. « En 2017, les producteurs de cuivre ont tiré la sonnette d'alarme du fait de nouvelles commandes en provenance de la voiture électrique et du véhicule autonome... En fait, il n'y a pas eu de pénurie et le soufflé est retombé», résume Loïc Pasco, directeur marketing d'Icape Group. Néanmoins, l'équilibre entre l'offre et la demande en cuivre est instable. Côté demande, il est difficile de cerner l'évolution de la voiture électrique et de la voiture autonome, et de la consommation en cuivre des infrastructures dédiées à l'électricité et aux communications dans les pays en forte croissance (comme la Chine et l'Inde). Il est aussi difficile de mesurer les retombées au plan industriel et au plan commercial de la politique atypique de Donald Trump... Des aléas de l'offre et de la demande Selon les dernières statistiques de l'International Copper Study Group (ICSG), durant les dix premiers mois de 2018, la consommation de cuivre raffiné a progressé de 2,8 % par rapport à la même période de 2017, à 20,183 millions de tonnes. Selon les prévisions publiées par l'ICSG en octobre 2018, la consommation mondiale de cuivre raffiné devrait progresser de 2,6% à 24,890 millions de tonnes en 2019. Alors qu'elle excédait la production mondiale en 2017 et 2018, cette demande serait, cette année, inférieure à la production mondiale de cuivre raffiné {25,646 millions de tonnes). C'est la consommation de la Chine, le premier pays consommateur de cuivre raffiné dans le monde, qui pèserait le plus sur l'équilibre entre l'offre et la demande. En effet, en raison de la pollution qui affecte les grandes villes chinoises, Pékin mise sur la voiture électrique. Il le fait aussi dans l'idée de s'affirmer en tant que constructeur automobile d'envergure mondiale, un statut qu'il n'a pas réussi à acquérir avec la voiture conventionnelle. Les programmes de modernisation des infrastructures de l'Empire du Milieu comptent aussi beaucoup dans la consommation mondiale de cuivre. Au total, la croissance de la consommation chinoise de cuivre raffiné devrait progresser de 3,2 % en 2019, soit plus que la croissance mondiale (+2,6%). Léquilibre entre l'offre et la demande en feuilles de cuivre, utilisées notamment pour la fabrication des circuits imprimés, reste précaire. La prévision de consommation de cuivre est difficile et la production connaît des aléas Selon ICGS, durant les dix premiers mois de 2018, la production mondiale de cuivre raffiné a, quant à elle, enregistré une hausse de 1,2 % (à 19,635 millions de tonnes) par rapport à la même période de 2017. L'Asie, avec notamment la Chine, demeure la première région du monde pour la production de cuivre raffiné ; elle représente plus de 50 % de la production mondiale de ce métal raffiné. ICGS attribue la faible croissance de 2018 à une multiplication des arrêts de fonctionnement des fonderies du fait d'incidents techniques, ainsi qu'à de nombreux travaux de maintenance. Minerai de cuivre: une chute de l'extraction en Indonésie Tout en amont, selon les prévisions de l'ICSG, l'extraction de minerai de cuivre devrait représenter, en 2019, 21,233 millions de tonnes (+1,2% par rapport à 2018). En 2018, elle avait crû de 1,9% par rap-port à 2017, à 20,471 millions de tonnes. La moindre croissance de 2019 serait notamment due à une chute de la production de la mine de Grasberg (Indonésie), qui est la deuxième mine mondiale de cuivre. Cette production diminuerait ainsi de 2,1 millions de tonnes en 2018 à 1,2 million de tonnes cette année, en raison du passage d'une exploitation de type « mine à ciel ouvert » à une exploitation de type « mine souterraine ». Tous les aléas concernant la production de cuivre se doublent de mouvements spéculatifs avec achats et ventes de cuivre en fonction de l'actualité relative à la production (grèves, problèmes techniques... ) comme à la consommation (nouvelles infrastructures, nouveautés concernant la voiture électrique...).

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