Le tribunal de commerce de Paris a entériné la reprise du sous-traitant électronicien français éolane, en redressement judiciaire, par le Suisse Cicor. C'est, sans doute, un moindre mal puisque les offres concurrentes ne portaient que sur des portions plus modestes d'éolane. Cicor, lui, s'engage à investir et à reprendre près de 90% de ses effectifs et sept des sites de fabrication de cartes électroniques du sous-traitant, ne laissant de côté, en France, « que » celui de Valence (150 salariés environ) qui devrait être cédé séparément - les fabricants Selha et Merem ainsi que l'investisseur Verdoso seraient intéressés.
Il demeure que cette opération interroge, à l'heure où les pouvoirs publics multiplient les discours sur la réindustrialisation et la souveraineté. Non seulement éolane passe sous le pavillon d'un groupe extérieur à l'Union européenne, mais il était aussi impliqué dans la fabrication de cartes électroniques ciblant des débouchés aussi stratégiques que le militaire et l'aéronautique et des clients comme Thales, Airbus, Safran et Nexter. Il ne se passe pas une semaine sans qu'un rachat majeur ne s'opère en sous-traitance électronique, preuve d'une concentration des moyens industriels dans ce secteur ; il ne faudrait pas que la France y soit marginalisée.
Cicor, un moindre mal pour éolane ?

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