L’Union européenne a adressé un argumentaire sévère aux Américains pour éviter que la guerre commerciale s’étende aux automobiles.
Donald Trump prépare des mesures protectionnistes sur le marché des automobiles. A sa demande, le ministère du Commerce américain mène actuellement une enquête préalable qui pourrait conduire à une hausse des droits douaniers sur les importations automobiles. La Commission européenne a demandé à être entendue dans le cadre des auditions publiques organisées les 19 et 20 juillet par le ministère du Commerce américain. Bien entendu, si Donald Trump devait persister dans cette voie et imposer des droits de douane de 25 % sur les automobiles européennes et les pièces détachées, l’Union européenne prendrait des mesures de représailles qui frapperaient jusqu’à 294 milliards de dollars de produits américains, soit 19% des exportations américaines en 2017.
Une fois de plus, le président américain invoque une « menace sur la sécurité nationale » des Etats-Unis. On ne voit pas bien le rapport… L’Europe dénonce une fois de plus la violation des règles du commerce international. Ce sont les véhicules légers et les utilitaires qui sont visés par Trump, et plus spécialement les constructeurs allemands.
Au nom des 28 États membres, la Commission de Bruxelles, qui possède le mandat commercial européen, proteste contre cette enquête et a publié un argumentaire qui tend à démontrer qu’il n’y a pas de déséquilibre commercial entre la production américaine d’automobiles et les importations de véhicules européens.
Les constructeurs européens basés aux Etats-Unis exportent environ 60 % des automobiles vers des pays tiers, y compris vers l’Europe ! Autrement dit, ils contribuent à « améliorer la balance commerciale des États-Unis », relève ironiquement la Commission de Bruxelles. « Près d’un cinquième des dépenses de recherche et développement aux Etats-Unis provient de filiales étrangères, observe encore l’Union européenne. L’industrie automobile de l’Union européenne contribue également activement à l’amélioration des compétences de la main-d’œuvre américaine. »