Le fabricant français de terminaux de paiement a annoncé son refus d’une offre d’achat proposée, selon des sources concordantes, par le groupe américain Danaher. Après avoir examiné le contenu et les modalités de l’offre d’achat qui lui était soumise le 14 décembre dernier, la société française Ingenico, n°2 mondial dans le domaine des terminaux de paiement derrière l’américain Verifone, n’y a pas donné suite. Selon la presse économique, l’offre provient du conglomérat américain Danaher (impliqué dans les domaines de l’électronique professionnelle et de l’instrumentation électronique) qui aurait proposé 1,4 milliard d’euros pour cette acquisition (soit 28 euros l’action).
Selon Les Echos, les pouvoirs publics seraient intervenus pour surseoir à la vente du groupe français en raison d’actifs jugés stratégiques au sein d’Ingenico. En particulier une technologie de cryptage fournie à la division biométrie de l’équipementier Safran, dont l’Etat détient 30 %. L’Etat est également le principal actionnaire d’Ingenico, à hauteur de 22 % environ.
Le ministre de l’Industrie, Eric Besson, après avoir estimé qu’il s’agissait d’une bonne décision car “Ingenico est une entreprise stratégique et essentielle pour la filière électronique française“, n’a toutefois pas fermé les portes à un éventuel rachat. Il a notamment affirmé auprès de nos confrères de l’AFP qu’il n’excluait pas l’entrée d’investisseurs étrangers au capital de l’entreprise, tout en précisant que son rôle de ministre est aussi de se “préoccuper en la circonstance du maintien en France de technologies sensibles, de l’emploi et de la recherche et développement.“
Le titre Ingenico a gagné plus de 60 % depuis le début de l’année. La société, qui a annoncé en octobre dernier un chiffre d’affaires au troisième trimestre en hausse de 31,6 %, à 231,8 millions d’euros, visait alors un chiffre d’affaires supérieur à 865 millions d’euros en 2010.