Competence Brest, ex-Jabil Brest, en butte à son actionnaire Mercatech

Le 22/12/2010 à 14:46 par Didier Girault

Mercatech ne peut pas rembourser 12 millions de dollars laissés par Jabil pour financer le fonds de roulement de Brest et de Gallargues. Ces deux usines sont obligées de passer par Jabil pour que ce dernier paie les fournisseurs. Les salariés sont dégoûtés.

Le 13 décembre, après huit jours de grève, les salariés de Competence Brest (ex-Jabil Brest) ont voté la reprise du travail «sans conviction, ni enthousiasme», ainsi que l’exprime le syndicat FO dans les colonnes du Télégramme de Brest.
Il y a de quoi : le fonds d’investissement Mercatech, qui a acquis les deux sites français en juillet dernier, ne rembourse pas 12 millions de dollars qu’il a empruntés à Competence lors de l’acquisition; cet argent avait été théoriquement laissé par Jabil pour le financement du fonds de roulement de ses ex-usines françaises.

Or, depuis septembre dernier, la trésorerie de ces deux sites est au plus bas et ils sont obligés de faire appel à leur ancien propriétaire, Jabil, pour que celui-ci leur avance l’argent nécessaire au paiement des fournisseurs…
Face à cette situation, en novembre dernier, les commissaires aux comptes ont déclenché leur droit d’alerte et ont demandé la convocation d’une assemblée générale de la société de façon à savoir si Mercatech souhaitait ou non poursuivre l’activité des sites rachetés en juillet.
Depuis, les évènements se sont précipités. Sylvain Gros, président de Competence France SAS, a ainsi demandé l’ouverture d’une procédure de conciliation auprès du Tribunal de Commerce de Brest.
Le conciliateur désigné dispose de quatre mois pour régler le problème entre Competence et Mercatech. Il faudra qu’il fasse très vite pour éviter à Brest et Gallargues, le redressement judiciaire.

De leur côté, les syndicats FO – syndicat qui, en juillet dernier, avait souhaité un report du vote des salariés de Jabil France pour la reprise des sites par Mercatech du fait d’un manque d’informations sur le fonds d’investissement américain – et CGT ont rencontré, le 17 décembre dernier, M. Giudicelli, conseiller d’Eric Besson pour les affaires territoriales.
M. Giudicelli leur a assuré que l’Etat met tout en œuvre pour déterminer s’il y a eu ou non des fraudes et/ou des infractions, ainsi que pour tenter de récupérer auprès de Jabil, d’Alcatel ou de banques, l’argent manquant à la trésorerie (une dizaine de millions d’euros). Affaire à suivre, donc.

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