“Le morcellement du paysage industriel européen est un frein à notre développement”, a-t-elle souligné lors de son discours vantant la loi de programmation militaire 2019-2025 qui a pour ambition de renouveler les équipements militaires et l’innovation dans les armées françaises.
La ministre des Armées, Florence Parly, a exhorté les industriels européens de la Défense à s’unir face à “des concurrents américains et asiatiques toujours plus forts” et plaidé pour une “grammaire” unique des armements afin de donner corps à la Défense commune voulue par la France et l’Allemagne, lors de l’inauguration, à Villepinte de l’édition 2018 d’Eurosatory, salon international de Défense et de Sécurité terrestres et aéroterrestres qui se tient jusqu’au 15 juin.
“Le morcellement du paysage industriel européen est un frein à notre développement”, a-t-elle souligné lors de son discours vantant la loi de programmation militaire 2019-2025 qui a pour ambition de renouveler les équipements militaires et l’innovation dans les armées françaises. “Il empêche les industries européennes d’atteindre des tailles critiques, de pouvoir peser pleinement face à des concurrents américains et asiatiques toujours plus forts. Je ne vois aucun panache à tenter de survivre seul, quand nous pouvons réussir ensemble”, a-t-elle dit, saluant l’exemple du champion européen de l’armement terrestre, KNDS, issu de la fusion en 2015 du français Nexter et de l’allemand Krauss Maffei Wegmann (KMW).
KNDS, symbole de la volonté de rapprochement de la France et de l’Allemagne en matière de Défense, produit notamment les chars Leclerc, le canon Caesar ou les blindés VBCI. “Unir nos forces, a insisté Florence Parly, c’est remporter des marchés, faire les meilleurs équipements au meilleur prix.”
La chancelière allemande a fait cette semaine un pas vers les propositions d’Emmanuel Macron pour une défense et sécurité communes renforcées en Europe en approuvant notamment son projet d'”Initiative européenne d’intervention” et en plaidant pour une “culture stratégique” collective. Une avancée notable eu égard aux réticences historiques de l’Allemagne en matière militaire.
Dans cette perspective, Angela Merkel a souligné la nécessité de coordonner les systèmes d’armements européens, afin qu’ils puissent communiquer entre eux, relevant pas moins de 178 systèmes d’armes différents dans l’Europe des 28. En comparaison, les Etats-Unis en disposent d’une trentaine. “Il faut créer une grammaire des équipements”, a conclu Florence Parly.
“Nous ne pouvons nous contenter de dire qu’il faut des interventions communes, et continuer à avoir des équipements qui ne fonctionnent pas ensemble, qui ne se parlent pas, qui ne communiquent pas. Nos armements doivent se comprendre”, a-t-elle expliqué. Une mission qui pourrait incomber à l’Agence européenne de Défense (AED), créée dans le cadre de la Coopération militaire structurée (Pesco) à laquelle 25 états européens ont adhérée en décembre dernier.
Un sommet franco-allemand de défense se tiendra le 19 juin prochain et abordera le sujet de l’Europe de la Défense.