Ce plan s’articule autour de cinq domaines technologiques que sont lescomposants numériques basse consommation, les composants de puissance pour le véhicule électrique, les capteurs intelligents (pour les caméras d’aide à laconduite…), les équipements et les semi-conducteurs composés (applications 5G, transferts de données, …).
Le Conseil nationale de l’Industrie (CNI) a donné les détails du plan Nano 2022, le 28 mai dernier, à l’occasion du lancement du Comité stratégique de filière électronique, sous la dénomination de “Mission Nanoélectronique”. L’industrie des composants électroniques constitue pour la France et pour l’Europe une filière d’excellence, source d’innovation pour de nombreuxsecteurs avals (transports, défense et sécurité, objets connectés,…) mais aussi un enjeu de souveraineté économique. Elle représente en France 19400 emplois directs, et génère un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros, dont 90% réalisés à l’exportation.
Le plan Nano 2022, qui s’inscrit dans une démarche structurante portée au niveau européen, vise des développements technologiques jusqu’à la phase de pré-industrialisation, pour des applications dans l’automobile, l’Intelligence artificielle embarquée, les objets connectés, l’aérospatial et la défense. Les travaux et investissements prévus s’appuieront sur un financement combiné de l’Europe, de l’Etat, des collectivités territoriales et des partenaires du programme. La France mobilise un soutien annoncé par le président de la République à hauteur de 800 M€, qui génèrera un investissement total de 5 milliards d’euros.
Le marché mondial des semi-conducteurs s’élèvait à 412 milliards de dollars en 2017, avec une progression de 22% de la consommation mondiale de composants en un an. La France possède dans ce domaine l’un des cinq pôles de R&D industrielle les plus avancés. Par leur impact sur les filières avales, stratégiquement positionnées en France et en Europe, les composants électroniques représentent un enjeu de souveraineté nationale et économique. Les risques liés à une dépendance en approvisionnement sont accrus par la concentration des acteurs et par une politique volontariste des grandes puissances sur ce secteur stratégique.
Le développement des moyens de production nécessite des investissements lourds, de plusieurs centaines de millions d’euros à plusieurs milliards selon lestechnologies. Les prises de décision en matière de travaux de R&D et d’industrialisation des technologies mais aussi d’investissement doivent souvent être prises bien avant la sécurisation des contrats. Un soutien public est alors nécessairepour lancer ces travaux et permettre les investissements productifs locaux.
Les enjeux d’un tel soutien pour la France et pour l’Europe sont notamment le maintien et le développement des sites industriels et des emplois associés, la croissance des exportations, l’aide à l’innovation pour les filières avales ainsi que la sécurité de leur approvisionnement.
Contenu du plan Nano2022
L’avenir du soutien public à la filière nanoélectronique s’appuie sur le plan Nano 2022, qui s’inscrit dans un grand projet à échelle européenne en cours de construction associant la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni. Ce projet s’articule autour de cinq domaines technologiques que sont lescomposants numériques basse consommation, les composants de puissance pour le véhicule électrique, les capteurs intelligents (pour les caméras d’aide à laconduite…), les équipements et les semi-conducteurs composés (applications 5G, transferts de données, …).
Les technologies couvertes visent les filières avalestelles que l’automobile, l’IoT, l’aérospatial et la défense. Nano 2022 est piloté par 7 chefs de file industriels qui ont déjà rassemblé plus de 70 partenaires industriels et académiques présents en Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Île-de-France, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Le soutien public au plan Nano 2022 entraînera en France de nombreux effets positifs pour la filière et au-delà : des dépenses de travaux et d’investissements de 5 milliards d’euros réalisés par les partenaires ; 4000 emplois directs créés ou maintenus ainsi que 8000 emplois indirects et induits potentiels ; la création de nouvelles capacités de production sur le territoire national ; un renforcement des liens entre fabricants de composants et filières avales à l’échelle européenne, en faveur de l’innovation et de la numérisation des industries ; une garantie d’approvisionnement en composants-clés. Les aides nationales prévues dans le cadre du plan font l’objet d’une procédure de notification auprès de la Commission.