Spécial Viva Technology – La Poste expose un robot suiveur pour le transport des colis

Le 28/05/2018 à 9:25 par Didier Girault
Didier Girault

Ce chariot est destiné au transport des colis dans les zones urbaines très peuplées. Il suivra le facteur lors de sa tournée. Il est fonctionnel mais il reste encore à diminuer le prix de sa fabrication.

Le volume global de courrier distribué par les facteurs augmente. Et la solution consistant à accroître la hauteur et/ou la largeur des chariots actuels de distribution se heurte à des problèmes de visibilité et/ou de maniabilité. « D’où l’idée d’un chariot suiveur », annonce Pierre Adrien Desmaizières, responsable d’études techniques au sein du département « Avant-projets innovants & Robotique » de l’ingénierie de traitement du courrier – colis à La Poste.

Ce robot a été réalisé à partir d’un châssis qui est un chariot Effibot de la société Effidence (11 personnes), entreprise également à l’origine d’un kit de navigation autonome (Effinav). L’Effibot est équipé d’un Lidar qui permet le suivi du facteur ainsi que la détection d’obstacles (avec évitement ou arrêt du robot).

L’aménagement de la partie supérieure du robot a été confié à Kyburz, une société suisse spécialiste de l’assemblage des véhicules postaux. Une fois finalisé ce robot – qui a été baptisé en interne Alf pour « Assistant de livraison pour le facteur », La Poste a procédé, durant 3 semaines, à des tests sur le terrain, à Nantes.

Les facteurs impliqués ont constaté une moindre fatigue et une meilleure sécurisation du courrier – qui fait parfois l’objet de vols – en même temps qu’ils ont pointé un trop grand nombre de manipulations à effectuer.

Pour les colis et les centres urbains

« La Poste a alors décidé d’orienter l’utilisation du robot Alf vers le transport de colis, ce d’autant mieux que si le volume de lettres a diminué de 50% en 10 ans, le volume de colis a, quant à lui, progressé de 100% durant le même laps de temps», indique M. Desmaizières.

Le chariot a donc été adapté à cette spécificité et une nouvelle expérimentation a eu lieu à Paris, dans le Marais, « un endroit complexe en ce qui concerne la circulation ». Les résultats de ce test se sont avérés plus que satisfaisants : « le temps de livraison est passé de 4h30 avec une camionnette à 2h30 avec le robot suiveur », annonce ainsi Pierre –Adrien Desmaizières. A noter que l’autonomie du véhicule est de 8 heures en moyenne.

A la suite de ce test, la cible d’Alf a été confirmée : le transport de colis dans les centres villes denses. Et une troisième expérimentation avant déploiement est prévue à Paris.

Demeure un problème : les coûts de fabrication sont élevés par rapport au budget prévu. Des propositions de la part d’industriels de l’Hexagone pourraient le résoudre.

 

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