Couverture ElectroniqueS n°127

Loin de se résoudre, les difficultés d'obtention des composants électroniques, qui s'étaient faites jour au premier trimestre 2017, se sont aggravées depuis l'automne dernier. Les experts ne prévoient pas un retour à la normale avant la fin de 2018. Outre un déficit de capacités de production, est aussi en cause un manque de prévisions, souvent lié à une stratégie d'achats opportuniste qui privilégie le court terme… L'automobile serait un des principaux domaines à l'origine de la hausse de la demande en composants, d'après Éric Burnotte, le président du Snese: «D'une part l'habitacle inclut maintenant l'équivalent d'une tablette; d'autre part, la voiture électrique est une grande consommatrice de composants de puissance». L es retards dans les livraisons de composants, qui ont débuté au premier trimestre de 2017, se sont aggravés depuis et pour certains se sont transformés en allocations. Une pénurie s'est installée. « La pénurie perdure et s'aggrave en particulier en composants passifs », déclare Éric Burnotte, le président du Snese, le syndicat de la sous-traitance en électronique. « Nous n'avions pas connu une telle situation depuis 2000 – lors de l'éclosion de la bulle télécoms et réseaux », estime, quant à lui, Pascal Fernandez, le président du SPDEI, le syndicat de la distribution de composants électroniques. « À partir de septembre-octobre 2017, on est passé de longs délais de livraisons à des délais délirants et à des allocations ; et ça empire », précise Marc Balussaud, le président-directeur-général de l'entreprise de sous-traitance BSE Electronic. « Beaucoup de composants sont concernés comme les mémoires, les condensateurs, les Mosfets haute tension… Cette crise a pris de l'ampleur en octobre dernier et on voit actuellement des délais de 30 à 40 semaines, des allocations et des augmentations de prix notamment en “commodities”… De grands clients qui n'avaient pas pris les choses au sérieux ont été contraints de stopper des productions du fait de manques de petits composants », renchérit Olivier Flamand, le directeur général d'Arrow Electronics France. « De nombreuses familles sont touchées : les mémoires pour lesquelles l'approvisionnement devrait demeurer problématique tout au long de 2018, des composants destinés à l'automobile comme les microcontrôleurs 16 et 32 bits qui présentent des délais importants et, de plus en plus, des composants passifs standards (résistances, condos…) avec des délais de plus de 30 semaines ou des allocations », remarque M. Fernandez. « C'est pire depuis janvier notamment pour les commodities. Les résistances et les condensateurs de plusieurs grands fabricants sont concernés, ce qui pose problème quand les clients nous imposent des marques… En semi-conducteurs, les mémoires flash sont sous allocation », confirme Mme Maurice, responsable des achats de la PME de sous-traitance Pige Electronique. « Il y a 6 mois, on nous avait indiqué un délai de l'ordre de 30 à 40 semaines pour des selfs. Actuellement, pour une même commande, le délai est encore plus important », complète Pierre Barnaud, gérant et directeur commercial de Pige. « Nous devions recevoir des microcontrôleurs en septembre dernier. Les livraisons ont d'abord été repoussées à décembre puis, en décembre, nous avons reçu une note comme quoi elles allaient encore nécessiter plusieurs mois. Fort heureusement, nous avons réussi, quasiment miraculeusement, à dénicher les références recherchées qui sont destinées à un appareil pour centrale nucléaire », cite pour exemple Marc Balussaud. Les sous-traitants déplorent d'autant plus cette pénurie qu'elle arrive à un moment où les commandes affluent… Pénurie et afflux de commandes… « Il y a une reprise de l'activité, mais elle est entravée par les difficultés actuelles d'obtention des composants », nous a ainsi confié Pierre Barnaud. « Nous venons d'être approchés pour une commande très importante. Malheureusement, son obtention est conditionnée à une livraison des appareils dans les deux mois. Or, certains composants de la nomenclature ne seront pas livrables avant septembre… », se désole, quant à lui, M. Balussaud (BSE Electronic). Un comité commun entre Acsiel, syndicat professionnel des fabricants de composants, d'équipements de production et de matériels de test et mesure, le Snese, syndicat de la sous-traitance en électronique, et le SPDEI, syndicat de la distribution des composants électroniques, a d'ailleurs été créé, en janvier dernier, pour trouver des remèdes à « la pénurie de composants qui a démarré en début 2017 et qui impacte plus particulièrement les sous-traitants de l'électronique soumis à des arrêts de production, à des pénalités de la part de leurs clients ainsi qu'à des annulations de commandes ». Selon ce comité, la crise touche tout particulièrement les composants de puissance, les mémoires, les capteurs et les condensateurs céramique. En semi-conducteurs les problèmes concernent surtout les mémoires –notamment les mémoires Flash Nand et Nor pour lesquelles il y a des allocations et des augmentations de prix–, certains microcontrôleurs dédiés à l'automobile et des discrets (Mosfet, par exemple). La pénurie fait perdre des affaires aux sous-traitants: BSE Electronic a été approché pour une commande importante conditionnée à la livraison des appareils dans les deux mois. Or, certains composants de la nomenclature ne pourront pas être obtenus avant septembre… Tous coupables « Cette pénurie devrait durer une bonne partie de 2018 car la demande progresse – déjà Gartner a revu à la hausse sa prévision de fin 2017 et prévoit maintenant une croissance de 7,5 % du marché mondial des semi-conducteurs en 2018 – et les investissements en équipements de production consentis en 2017 ne devraient pas se concrétiser avant la fin de l'année », prévoit Pascal Fernandez. En tout cas, cette crise induit des comportements singuliers dont certains ont l'allure de diktats : tel fournisseur annonce, par exemple, la disponibilité d'un lot de 100 000 condensateurs « à saisir de suite à un prix non négociable », selon ce que nous a indiqué un distributeur. En fait tous les maillons de la supply chain sont en cause: des fabricants de composants auraient multiplié les annonces d'obsolescences de façon à faire de la place en production pour les produits en grande demande. Ce avec des délais qui, dans certains cas, pourraient avoir été inférieurs à la règle (6 ou 12 mois entre l'annonce de l'obsolescence et l'arrêt de production, suivant les composants en cause). Par contre, il est injuste d'accuser les fabricants de composants de favoritisme à l'endroit des grands clients, selon Gilles Rizzo, le délégué général d'Acsiel: « les fournisseurs ont pour règle de servir tous les clients ; ils ne privilégient aucun fabricant de matériels électroniques ». Néanmoins, au plan mondial, le poids des mastodontes que sont Apple et Samsung, par exemple, qui, ensemble ont représenté, l'an passé, 19,5 % des achats mondiaux de semi-conducteurs, incite certainement les fournisseurs de composants à se soucier en priorité de l'approvisionnement de ces gros acheteurs… Côté clients, les « dérapages » les plus courants consistent en doubles commandes qui déstabilisent le marché et peuvent aboutir, chez ceux qui les pratiquent, à du surstockage. Un comportement que dénonce le comité commun Acsiel-Snese-SPDEI: « en cas de pénurie, les acheteurs ont tendance à réagir en surévaluant leurs besoins ». La pénurie perdure et s'aggrave en particulier en composants passifs. Les résistances et les condensateurs –en particulier les composants céramique– de plusieurs grands fabricants sont concernés. D'une manière générale, les composants pour l'automobile sont les plus touchés. Selon Olivier Flamand, le directeur général d'Arrow Electronics France: «Nous enregistrons des commandes avec des prévisions courant jusqu'en 2019 de la part de sociétés qui, jusqu'alors, ne prenaient pas au sérieux les demandes de prévisions». Une demande forte et inattendue Les raisons de cette pénurie sont triviales : demande plus forte que prévue et capacités de production insuffisantes. Le comité Acsiel-Snese-SPDEI pointe ainsi « une croissance soudaine et imprévisible du marché mondial des composants (+20%) » notamment due à « des applications émergentes en forte progression » parmi lesquelles figurent les objets connectés, le smartgrid, l'éolien, la voiture connectée, les drones… Selon Éric Burnotte, l'automobile serait l'un des principaux domaines à l'origine de la hausse de la demande en composants : « D'une part, l'habitacle inclut maintenant l'équivalent d'une tablette avec ce que cela repré-sente de mémoires, microcon-trôleurs, etc. ; d'autre part, la voiture électrique est une grande consommatrice de composants de puissance », explique le président du Snese. En tout cas, s'il y a eu crise, c'est parce que les experts n'ont pas su prévoir à temps cette hausse importante de la demande. Les nombreuses révisions des prévisions de croissance du marché mondial des composants tout au long de 2017 en sont la preuve. Parti d'un + 1,6 % de prévision de croissance (Gartner, janvier 2017), ce marché a fini avec une hausse supérieure à 20 % (+21,6%, selon le WSTS, février 2018). Cette envolée de la demande est à mettre au compte de l'irruption de nouvelles applications pour lesquelles les quantités de matériels ainsi que la part d'électronique dans ces derniers sont mal cernées. De façon plus terre à terre et plus systématique, elle est aussi liée à « un manque de prévisions fiables à suffisamment long terme de la part de s fabricants de matériels électroniques », rappelle le comité Acsiel-Snese-SPDEI. Ce manque de prévisions fiables, devenu structurel, serait lui-même dû à « une mauvaise maîtrise de l'outil informatique de planification » ainsi qu'à un comportement d'achat opportuniste. En effet, nombre d'acheteurs auraient pour seule préoccupation de trouver « le meilleur prix» là où il faudrait une analyse fine et qualitative des composants de façon à réaliser le meilleur « compromis qualitéprix»… Le président du Snese met en cause un manque de connaissances techniques des nouveaux acheteurs issus pour beaucoup d'écoles de commerce –là où il aurait fallu des ingénieurs. Manquant de données prévisionnelles, les fabricants ont joué la carte de la prudence et ont peu investi en équipements de production de semi-conducteurs en 2016 : + 13 % (quand même) par rapport à 2015, à 41,2 milliards de dollars, selon l'organisme Semi –données de mars 2017. D'où, en 2017, suite à une demande beaucoup plus forte que prévue, une saturation rapide des unités de production, des allongements des délais de livraison, puis des allocations… Quant aux investissements élevés de 2017 (+ 35,6 % par rapport à 2016, à 55,9 milliards de dollars, selon Semi), ils ne se concrétiseront qu'en fin 2018 voire au début 2019 car il faut au moins un an entre les investissements et le démarrage des productions correspondantes. D'où « un début de résorption de la crise pas avant la fin de 2018 ou le début de 2019 », selon Gilles Rizzo, le délégué général d'Acsiel. Dans le domaine des composants passifs, le manque de prévisions des acheteurs a été encore plus déterminant dans la survenue de la pénurie. C'est le faible coût des composants passifs (quelques centimes pour des résistances ou des condensateurs…) qui incite les acheteurs à ne pas se préoccu-per de ce type de produits. Or, si les fabricants de composants passifs peuvent répondre à une augmentation raisonnable de la demande, l'an passé, certains, comme TDK, ont enregistré une progression de 300 % des commandes. « En outre, en fin d'année 2017, l'accentuation de la pénurie a favorisé les commandes à fin de stockage sécuritaire », remarque Éric Burnotte. < Pour Pascal Fernandez, le président du SPDEI: «la pénurie devrait durer une bonne partie de 2018 car la demande est en hausse et les investissements en équipements de production consentis en 2017 ne devraient pas se concrétiser avant la fin de l'année». Une supply chain à repenser? Cette crise arrive après que des changements radicaux ont affecté le paysage productif en électronique. En effet, la production de matériels électroniques a connu un bouleversement à partir des années 1980, durant lesquelles le PC a fait son apparition. « Les grands groupes de l'électronique étaient structurés de façon verticale, incluant alors une fabrication de composants. Et ces structures ont fait place à des entités ne conservant que les matériels électroniques et fonctionnant avec des sous-traitants – notamment des fabricants de composants », explique Éric Burnotte. « Jusqu'alors, ces grands comptes– parmi lesquels Alcatel, Philips, Sagem, Thomson… –produisaient eux-mêmes des composants dédiés de façon à disposer d'un avantage concurrentiel au plan de leurs produits », souligne le président du Snese. Il en résultait que « les besoins en composants étaient parfaitement déterminés » car fonction des quantités d'équipements à commercialiser, elles-mêmes fixées par l'évolution des courbes de ventes ou par des études amont au lancement de nouveaux produits. L'offre en com-posants « collait » donc à la demande. Toutefois, l'apparition du PC a légitimé puis dopé la fabrication de circuits intégrés standardisés : microprocesseurs, microcontrôleurs, mémoires… Ce qui a favorisé l'apparition de sociétés exclusivement tournées vers la production de semi-conducteurs (exemple : Intel), proposant des technologies de plus en plus fines permettant davantage de miniaturisation, des fréquences de fonctionnement plus élevées et une moindre consommation, des technologies pour lesquelles il leur fallait investir des sommes de plus en plus importantes. Le comité Acsiel-Snese-SPDEI pointe «une croissance soudaine et imprévisible du marché mondial des composants (+20%)» notamment due à «des applications émergentes en forte progression» parmi lesquelles figurent les objets connectés, le smartgrid, l'éolien, la voiture connectée, les drones… Cette émergence de nouveaux acteurs en semi-conducteurs a fait tache d'huile en Europe. « D'autant mieux que les départements composants des grands groupes (Alcatel, Philips, Sagem, Thomson…) enregistraient une rentabilité très inférieure à celle des productions de matériels électroniques », rappelle Éric Burnotte. D'où, comme évoqué plus haut, la décision de ces groupes d'externaliser leurs productions de composants (actifs et passifs). Avec pour objectif de créer des structures plus rentables et plus à même de financer les productions en technologies avancées. Ces mêmes considérations ont poussé les nouveaux propriétaires à regrouper leurs fabrications de semi-conducteurs. C'est ainsi que, par exemple, SGS-Thomson (devenu depuis STMicroelectronics) a vu le jour en 1986. Ces nouvelles structures ont proposé non plus des circuits dédiés, mais des circuits intégrés standardisés à destination d'un large panel de clients. De ce fait, le lien entre l'offre de ces nouveaux fournisseurs et la demande s'est distendu et il y a eu émergence d'un nouveau phénomène: les cycles du semi-conducteur, c'est-à-dire des alternances de suroffre et de sous-offre. Au cours de la période de sous-offre, le fabricant de semi-conducteurs pouvait augmenter ses prix et récupérer ses investissements. Dans son premier communiqué de presse, le comité Acsiel-Snese-SPDEI a d'ailleurs dénoncé une concurrence exacerbée entre fabricants de composants lors des phases d'équilibre entre demande et offre ainsi qu'en cas de surcapacité de production: cette concurrence aboutit à une diminution excessive des prix des composants et donc à une réduction des marges des fabricants qui, de ce fait, ne peuvent plus investir suffisamment pour les productions ultérieures… Ces fabricants sont alors amenés à augmenter de manière excessive les prix de leurs composants lors des phases de sous-offre… UN COMITÉ COMMUN ANTI-PÉNURIE ENTRE ACSIEL, LE SNESE ET LE SPDEI > Acsiel Alliance Electronique, syndicat professionnel des fabricants de composants, d'équipements de production et de matériels de test et mesure, le Snese, syndicat de la sous-traitance en électronique, et le SPDEI, syndicat de la distribution des composants électroniques, ont créé, en janvier dernier, un comité dédié à la lutte contre la pénurie de composants. > Dans la pratique, ce comité se réunira une fois par trimestre pour évaluer la situation et proposer, si besoin est, des actions correctives. Il se donne notamment pour tâches d'échanger des informations relatives aux besoins réels des clients finaux de la filière, de mettre en place des outils communs de recensement de ces besoins, de prévoir les pénuries et d'informer les adhérents des divers syndicats constitutifs du comité lors des crises, de définir précisément les rôles et les devoirs de chacun des maillons de la chaîne d'approvisionnement vis-à-vis des clients finaux, ainsi que de rechercher des solutions à ce type de problème. > Cette décision fait suite à la pénurie de composants qui a démarré en début 2017 et qui impacte plus particulièrement les sous-traitants en électronique qui sont soumis à des arrêts de production, à des pénalités de la part de leurs clients ainsi qu'à des annulations de commandes. Un manque de prévisions fiables Toutefois, il semble qu'au fur et à mesure, les prévisions fournies par les grands donneurs d'ordres de l'électronique se sont faites plus précises. Ce qui s'est traduit par une atténuation de l'amplitude des cycles et une augmentation de leur périodicité. Au moins jusque dans les années 2012-2013 où l'arrivée de nouvelles applications liées à l'Internet (Internet des objets, voiture connectée), à la prise en compte d'énergies renouvelables et de nouvelles consommations énergétiques plus respectueuses de l'environnement (smartgrid, voiture électrique…) a compliqué la donne. En effet, pour ces nouveaux équipements, les prévisions de marché s'avèrent floues et le contenu en électronique souvent mal maîtrisé. Ce qui a contribué au déclenchement de la pénurie de 2017. Attention toutefois, il n'y a pas que les nouveaux marchés à créer de l'incertitude quant à la demande en composants. En effet, les clients traditionnels de la sous-traitance fournissent de moins en moins de prévisions, ainsi que le dénonce régulièrement le Snese. En outre, « les organismes publics – EDF, SNCF…– ne donnent pas le bon exemple puisqu'ils ne fournissent pas de prévisions d'achats », remarque Éric Burnotte. Remplacer la défiance par le partenariat Confrontés à la pénurie de composants, les fabricants de matériels électroniques s'arrangent comme ils peuvent. « Nous faisons jouer les brokers », indique, par exemple, Mme Maurice (Pige Electronique). « Nous faisons appel à des confrères ou à des brokers. En outre, notre bureau d'études (15 personnes) se charge de trouver des équivalents et de procéder, le cas échéant, aux adaptations nécessaires », ren-chérit Marc Balussaud (BSE Electronic). Toutefois, ces solu-tions induisent un surcoût : le broker se fait rémunérer pour sa recherche et les adaptations doivent être suivies de qualifications… Nombre d'acheteurs auraient pour seule préoccupation de trouver «le meilleur prix» là où il faudrait une analyse fine et qualitative des composants de façon à trouver le meilleur «compromis qualité-prix». Un manque de connaissances techniques est en cause. Le problème de fond est un problème de regard des uns sur les autres dans une situation extrême. Ainsi en cas de guerre, certains citoyens dépassent leurs différences pour adopter une démarche active commune alors que d'autres renforcent leurs comportements égoïstes, utilisant l'incertitude du moment pour « en profiter encore davantage ». Dans le contexte de pénurie qui nous occupe, c'est la même chose: certains clients ont continué à faire la sourde oreille alors que d'autres se sont mis à fournir des prévisions circonstanciées aux distributeurs et aux fabricants de composants. « Nous enregistrons des commandes avec des prévisions courant jusqu'en 2019 de la part de sociétés qui, jusqu'alors, ne prenaient pas au sérieux les demandes de prévisions », annonce ainsi Olivier Flamand (Arrow Electronics). En période de pénurie, il s'agit donc de substituer à des comportements répréhensibles (doubles commandes…), des comportements vertueux (qualification de secondes sources…). La prévention étant la clé, Éric Burnotte (Snese) souhaite qu'une vision à long terme anime l'en-semble des acteurs de la supply chain de l'électronique. Il préconise que « les acheteurs de composants ne dépassent pas certaines limites, de façon, par exemple, à ce que les fabricants de composants passifs qui produisent encore dans l'Hexagone puissent gagner suffisamment pour continuer à produire ». Le comité Acsiel-Snese-SPDEI enfonce le clou en prônant la mise en place de partenariats solides entre fournisseurs et acheteurs de composants. « Actuellement, les clients qui s'en tirent le mieux sont ceux qui ont passé des contrats à long terme avec les fabricants ou les distributeurs de composants », constate Gilles Rizzo (Acsiel).

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