Si les actionnaires votaient pour les candidats de Broadcom, le nouveau conseil d’administration pourrait renverser la direction qui s’est opposée à l’OPA du 6 novembre dernier sur Qualcomm.
Le groupe de semi-conducteurs Broadcom, qui a lancé récemment une OPA sur son concurrent Qualcomm, et qui a été écouduit par ce dernier, va tenter de prendre le contrôle du conseil d’administration de sa cible pour arriver à ses fins, a-t-il indiqué dans un communiqué. Broadcom compte présenter 11 candidats au conseil d’administration de Qualcomm lors de l’assemblée générale des actionnaires prévue le 6 mars 2018, a-t-il précisé.
Concrètement, si les actionnaires votaient pour ces candidats, le nouveau conseil d’administration pourrait renverser la direction qui s’est opposée au rachat. Broadcom avait proposé le 6 novembre 130 milliards de dollars (y compris 25 milliards de dette) pour racheter Qualcomm, qui avait rejeté l’offre une semaine plus tard, la jugeant sous-évaluée.
Cette annonce n’a toutefois pas été accompagnée d’une d’offre d’achat améliorée de la part de Broadcom. Sa proposition est donc maintenue à 70 dollars par action, dont 60 dollars en numéraire. De nombreux actionnaires de Qualcomm et bon nombre d’analystes considèrent qu’un prix plus proche de 80 dollars serait plus acceptable.
Selon le patron de Broadcom, Hock Tan, cité dans le communiqué, “de nombreux actionnaires” et clients de Qualcomm sont en faveur d’un rapprochement. Malgré l’annonce sur le conseil d’administration, “nous préférerions nettement entamer un dialogue constructif avec Qualcomm”, assure-t-il. En réponse, Qualcomm s’est redit opposé au rachat, qui selon le groupe américain pose d’énormes problèmes en terme de concurrence et de financement.
Un rachat de Qualcomm, qui produit notamment des composants pour smartphones, créerait un nouveau géant de l’industrie des semi-conducteurs, alors que le secteur est en pleine consolidation en raison du développement des technologies liées aux véhicules autonomes et aux objets connectés. Ce mouvement est amplifié par le passage de la 4G à la 5G avec la coexistence des ordinateurs et des smartphones.
En 2015, Broadcom était lui-même né du rachat du groupe américain du même nom par le groupe américano-singapourien Avago Technologies. La nouvelle entité avait conservé le nom de Broadcom mais le siège avait été établi à Singapour. Qualcomm a son siège à San Diego (Californie). Après une rencontre avec le président Donald Trump le 6 novembre, le groupe avait indiqué qu’il comptait relocaliser le groupe aux Etats-Unis.