Couverture ElectroniqueS n°127

Pour répondre à la demande des industriels, Isorg a implanté une usine à Limoges. La mise en place de l'outil industriel a nécessité un investissement de 20Me et reçu le soutien du programme des investissements d'avenir. I sorg, qui va se lancer dans la production avec une usine de capteurs d'image en électronique imprimée à Limoges, est persuadé que de nombreuses applications sont en train d'émerger, et en premier lieu celles concernant l'imagerie médicale à rayons X. « Nous avons collaboré avec des partenaires dans ce domaine d'applications depuis 2012 pour réaliser des capteurs de grande dimension avec des matériaux organiques imprimés, d'abord avec des développements sur substrat en verre pour remplacer les solutions existantes à base de silicium amorphe. La 2 e génération a consisté à développer des capteurs de grande surface sur substrat plastique pour apporter notamment davantage de mobilité et de résistance aux chocs. Ces capteurs peuvent occuper une surface pouvant aller jusqu'à 43cmx43cm », explique Emmanuel Guerineau, cofondateur et directeur général d'Isorg. Outre leur robustesse, les produits en plastique permettent de réaliser des dispositifs moins lourds et plus facilement portables, et répondent ainsi à une demande de nouveaux usages. « Nous sommes dans une phase de validation, et nous avons déjà des capteurs qui équipent des matériels à rayons X. Des premières séries ont été réalisées pour Trixell, joint-venture commune à Thales, Siemens et Philips », précise Emmanuel Guérineau. < L'usine devrait démarrer réellement sa production à l'horizon 2019 et un chiffre d'affaires de plus de 100M e est prévu à l'horizon de 10 ans avec une équipe d'une centaine de personnes. Parmi les autres applications, citons des solutions logistiques optiques pour gérer en temps réel les stocks de pièces fournies par le groupe allemand Würth – c'est ce que l'on appelle la logistique connectée de l'Industrie 4.0 (il s'agit d'une solution de réapprovisionnement automatisée) – ou encore des solutions biométriques à destination des services de sécurité. Aujourd'hui, lors de passages aux frontières, les voyageurs présentent un seul doigt, mais de plus en plus, les autorités qui assurent la sécurité aux frontières et les services de police demandent à s'équiper de systèmes biométriques performants adaptés à la vérification de quatre doigts, d'où le besoin de capteurs haute résolution de plus grande surface, peu encombrants et portables à des coûts compétitifs. Des démonstrateurs ont été présentés pour ce type d'applications. Des collaborations existent en Italie, en Allemagne et aux États-Unis, et un premier système compatible avec la norme FBI sera opérationnel d'ici la fin de l'année. Enfin, une quatrième application a été initiée avec Airbus pour réaliser des capteurs spécifiques permettant d'évaluer l'écoulement d'air sur les ailes des avions. Jusqu'à présent, il n'y avait pas de moyen de faire des mesures en temps réel, lors des décrochages ou des turbulences en vol. Avec ces nouveaux capteurs qui se présentent sous la forme d'anneaux, il est possible de mesurer des angles et donc de procéder à des mesures précises en continu lors d'un vol. Mais il s'agit encore d'un projet de R&D qui demandera de l'ordre de 18 mois pour être finalisé. « Pour répondre à la demande des industriels, nous avons choisi d'implanter notre usine à Limoges, car nous avons bénéficié d'aides à l'im-plantation et d'un accompagnement de la part de la région Aquitaine. La mise en place de l'outil industriel a nécessité un investissement de 20Me. Le bâtiment a d'ores et déjà été construit et livré, et la salle blanche également, le tout pour un coût de 9 Me. La phase de commande des équipements a démarré pour une livraison et une installation d'ici la fin de l'année, pour un montant qui s'élève quant à lui à 11 Me. Ensuite, nous passerons à une phase de qualification des équipements et la validation devrait intervenir au 4 e trimestre 2018 », précise Emmanuel Guérineau. Créée en 2010, la société a bénéficié d'un soutien de l'État – via le programme des investissements d'avenir – et de la Caisse des dépôts et consignations. L'usine devrait démarrer réellement sa production à l'horizon 2019 et un chiffre d'affaires de plus de 100Me est prévu à l'horizon de 10 ans avec une équipe d'une centaine de personnes (contre 35 personnes actuellement). Une levée de fonds de 8Me avait été réalisée en 2014. Une autre devrait avoir lieu prochainement pour l'industrialisation et la finalisation du développement des produits. « Nous avons travaillé pendant 5 ans sur une ligne pilote, à Grenoble, pour valider les meilleurs équipements et procédés en partenariat avec le CEA. Désormais, nous allons passer du stade de R&D pur à l'industrialisation en volume », conclut Emmanuel Guérineau.

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