Par Andrew Patterson, Mentor, a Siemens business.
Les technologies de systèmes d’aide à la conduite (Advanced Driver Assist Systems, ADAS) et de communications de véhicule à infrastructure routière (Vehicle to Infrastructure, V2X) peuvent radicalement réduire le nombre d’accidents dus à des erreurs de conducteurs et à des événements de circulation imprévus. L’Union européenne a déjà mis en place des initiatives visant à réduire le nombre de victimes de la route, et les fabricants automobiles développent des technologies qui joueront un rôle essentiel dans l’avenir de la sécurité routière.
Systèmes de transport intelligents (STI)
Les systèmes de transport intelligents (STI) représentent un composant clé de cette initiative de sécurité automobile. De nombreux éléments peuvent composer un STI, depuis les systèmes au sein du véhicule (tels que la navigation, les alertes de circulation, l’aide au stationnement, l’information routière en temps réel et les mises à jour des conditions météorologiques) jusqu’aux ressources basées sur le « cloud » externe qui regroupent les données des véhicules et de l’environnement. En dehors du véhicule, l’infrastructure sans fil doit être en mesure de communiquer avec tous les véhicules à sa portée, et de rediriger en temps réel des données pertinentes liées à la position de ce véhicule.Par exemple, des travaux de voirie sur la chaussée opposée à celle du véhicule présentent une priorité moindre que celle accordée à un embouteillage à venir un kilomètre en aval.Les données disponibles des véhicules peuvent être transmises à un serveur sur le « cloud » pour ensuite y être fusionnées et traitées. La détection d’événements rendue possible par les usagers, comme la pluie (détectée par une l’activité des essuie-glaces) et les embouteillages (détectés par une activité de freinages fréquents) peut ensuite être communiquée à des véhicules individuels sous la forme de recommandations de conduite.
En novembre 2016, la Commission européenne a adopté une stratégie relative aux systèmes de transport intelligents coopératifs (C-ITS) qui vise à développer une mobilité automatisée, connectée et coopérative. Cette stratégie a pour but de faciliter la convergence d’investissements et de cadres réglementaires à travers l’UE, afin de favoriser le déploiement de services de systèmes de transport intelligents coopératifs dès 2019.
Parties prenantes
De nombreuses parties tireront avantage de véhicules plus sûrs, capables de communiquer entre eux et avec le « cloud ». Les fabricants automobiles doivent offrir des fonctionnalités favorisant la vente de véhicules, et répondre à leurs obligations en matière de sureté de fonctionnement, de sécurité et de fiabilité afin d’éviter de coûteux litiges et la dévalorisation de leur marque. Le propriétaire d’un véhicule sera intéressé par la sécurité individuelle, et donc par des fonctionnalités d’aide à la conduite facilitant et sécurisant la conduite. Il se préoccupera aussi du coût de tout service de données sans fil, et de son bon fonctionnement dans différentes zones géographiques. Les conducteurs voudront que leurs données soient sécurisées et à l’abri de toute attaque par déni de service, et qu’aucune donnée de véhicule ou personnelle ne puisse être utilisée à leur insu.
Les organismes de voirie s’intéressent aux véhicules connectés en tant que sources d’information sur la circulation provenant des usagers et en tant que moyens de sécurisation des routes. Dans un monde où plusieurs millions de véhicules autonomes connectés pourraient finalement évoluer, les organismes de voirie voudront être en mesure de répartir les trajets des conducteurs selon la capacité routière disponible. Des organismes de voirie cherchent d’ores et déjà à diffuser des informations de circulation actualisées aux systèmes électroniques des véhicules par le biais de portiques et d’équipements situés sur l’infrastructure routière.
De même, les fournisseurs de réseaux ont un très fort intérêt pour les véhicules connectés : En parallèle à l’Internet des objets (Internet of Things, IoT), la connectivité des véhicules représente une source lucrative de nouveaux clients qui nécessitent tous des forfaits de données haut débit. Comment ces forfaits seront-ils combinés aux forfaits de smartphones personnels existants ? Peu d’entre nous seront prêt à payer bien plus pour une utilisation supplémentaire de données, alors que les fournisseurs de services réseau auront besoin de récupérer leurs investissements dans l’infrastructure et dans l’accroissement des débits.
Connexion des équipements routiers aux véhicules
Mentor Graphics fournit des composants logiciels intégrés pour un projet multifournisseur visant à tester les méthodes de communication entre les équipements routiers et les systèmes d’information embarqués des conducteurs. L’un des objectifs initiaux du projet est de maximiser les options de connectivité de chaque véhicule. En conséquence, la passerelle de communication est un module de contrôle électronique (ECU) dédié, capable de prendre en charge le Wi-Fi, les communications dédiées à courte portée (DSRC) et les fonctionnalités cellulaires intégrées, et de se connecter automatiquement au signal de meilleure qualité disponible. L’affichage des informations du conducteur prendra la forme d’un système GENIVI Linux embarqué, qui coordonnera l’acquisition et l’affichage des informations de circulation et des alertes de sécurité routière destinées aux occupants du véhicule.
Figure 1 : Les différents choix de technologies d’interface de communication pour véhicules
Conclusion
Les véhicules font déjà partie intégrante de l’Internet des objets, et la sécurité routière sera considérablement renforcée par les systèmes de transport intelligents et une communication en temps réel des informations de circulation essentielles à la sécurité. Les nouveaux véhicules seront de plus en plus connectés à l’infrastructure routière, incluant des technologies qui permettront de transmettre des alertes de sécurité en temps réel aux occupants des véhicules.
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Biographie de l’auteur
Andrew Patterson est directeur du développement commercial de Mentor Graphics Embedded Software Division. Cette division met un accent particulier sur les logiciels et l’électronique automobiles, et Andrew a dirigé récemment de nombreuses initiatives produits dans ce domaine, avec des solutions RTOS et Linux sur un grand éventail de plateformes matérielles. Avant de rejoindre Mentor, Andrew a travaillé pendant 20 ans sur le marché de l’automatisation de la conception, spécialisé dans différentes technologies dont la conception de faisceaux de câblage, le développement de modèles de simulation automobiles, le prototypage virtuel et la mécatronique. Andrew est diplômé d’un master en génie et sciences électriques de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni).
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