A l’occasion de l’ARM European Technical Conference qui s’est tenue à Paris le 21 octobre, le CEO du fournisseur de cœurs de processeurs, Warren East, a répondu aux questions de nos lecteurs. Quels sont les volumes de ventes visés pour les puces à cœur ARM dans les années à venir ?
Warren East : Entre 1998 et 2010 se sont vendus environ 20 milliards de circuits à cœur ARM ; entre 2010 et 2020, ce chiffre devrait passer à 100 milliards de puces, grâce à l’envol de l’Internet mobile et, au-delà, de l’intégration d’Internet dans une foule d’objets du quotidien. Et, aussi, de l’arrivée de nouveaux cœurs. Lors du dernier trimestre écoulé, 93 % des 1,4 milliard d’unités livrées étaient encore équipés d’un cœur ARM7, ARM9 ou ARM11. Les modèles Cortex vont décoller dans les années à venir : d’ici 2014, on table sur 3 milliards de Cortex A, 10 milliards de Cortex-R et 16 milliards de Cortex-M.
Pourquoi y a-t-il aussi peu de solutions ARM dans des applications comme l’aéronautique, le spatial ou même les infrastructures filaires ?
Warren East : Il y a plusieurs raisons à cela, à commencer par les faibles volumes de vente et l’absence de circuits standard jusqu’à récemment. Les longs temps de développement ont aussi favorisé les architectures plus anciennes, comme le PowerPC, au détriment d’ARM.
Comment se fait-il que certains de vos licenciés offrent des cœurs ARM bien plus rapides que vos propres versions ?
Warren East : Cela fait partie de notre modèle commercial, basé, disons, sur un marketing conservateur : ARM lance les versions standard des cœurs, à charge pour ses licenciés de les personnaliser pour différencier leur offre sur le marché. Certains choisissent de se démarquer en utilisant des éléments spécifiques et des astuces de conception pour augmenter la fréquence de fonctionnement d’un cœur de 20 ou 25 %, très bien. Cela ne veut pas dire qu’ARM ne sait pas concevoir de cœurs rapides, en témoigne le Cortex-A15, qui devrait faire son apparition sur silicium fin 2012 – début 2013 avec des fréquences allant jusqu’à 2,5 GHz.
Propos recueillis par Frédéric Rémond
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le numéro de novembre d’Electroniques