Couverture ElectroniqueS n°127

Rafale, sous-marins, hélicoptères, armement… les contrats ont été nombreux à l'extérieur de nos frontières, en Inde, au Koweït ou encore en Australie. Concernant les équipements dédiés aux forces militaires françaises, la DGA a aussi notifié des contrats pour la rénovation des Mirage 2000 ou encore le remplacement des drones tactiques. Thales fabrique tous les équipements électroniques présents à bord des Rafale. Conjugué à une bonne dynamique commerciale, ce contrat va doper son carnet de commandes dans les années à venir. D ans la continuité de 2015, l'année 2016 aura été une année exceptionnellement riche en contrats à l'export, mais aussi en France, pour les industriels de la défense. Des contrats ont été signés à l'international avec de nombreux pays, transformant le président de la République et le ministre de la Défense en de véritables VRP de nos grandes entreprises fabriquant des équipements de défense: Rafale, sous-marins, armement… signifiant pour ces dernières un regain d'activité pour plusieurs années, des embauches, voire de nouveaux sites de production. En septembre dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et le Pdg de Dassault Aviation se sont rendus en Inde pour la signature d'un contrat de vente de 36 avions de combat Rafale. Une bonne opération, en particulier, pour les activités d'électronique de défense du groupe Thales. En effet, ce dernier avait relevé fin octobre, ses objectifs de commandes pour l'année 2016 suite à cette acquisition indienne. Thales fabrique tous les équipements électroniques présents à bord des Rafale. Conjugué à une bonne dynamique commerciale, ce contrat va doper son carnet de commandes dans les années à venir. Grâce à cet événement majeur dans l'industrie de l'armement, les commandes de Thales pour 2016 devaient atteindre environ 16 milliards d'euros au lieu des 13,6 milliards d'euros espérés initialement. Par ailleurs, suite au contrat avec l'Inde, l'avionneur Dassault et le conglomérat indien Reliance Group ont annoncé le 3 octobre dernier, la création d'une coentreprise, Dassault Reliance Aerospace. 30 hélicoptères Caracal pour le Koweït D'autres contrats ont été signés entre la France et le Koweït portant sur un volet de vente d'équipements militaires et sur la création d'un fonds d'investissement. Les contrats d'armement terrestre, aérien et maritime portent sur un montant de 2,5 milliards d'euros. Le Koweït avait indiqué en juin 2015 son intention d'ac-quérir 24 hélicoptères lourds Caracal d'Airbus Helicopters pour un mon-tant d'environ un milliard d'euros. Cette commande a ensuite été revue à la hausse pour atteindre 30 hélicoptères. Les premières livraisons pourraient intervenir d'ici deux ans. Le Koweït a par ailleurs signé un autre gros contrat pour renouveler ses équipements aéronautiques avec l'acquisition de 28 Eurofighter en avril. Deux autres volets ont été discutés. Ils portent sur des véhicules terrestres de Renault Truck Defense ainsi que sur le réarmement de patrouilleurs de la société française DCI (Défense Conseil International), avec la marine koweïtienne. La création d'un fonds d'investissement public-privé destiné au financement de PME et ETI françaises dans les secteurs stratégiques, un partenariat de sécurité et de défense, ainsi qu'une coopération culturelle et scientifique sont également prévus avec le Koweït. Ainsi Bpifrance financera avec les institutions financières koweïtiennes des fonds français de capital-risque à hauteur de 450 millions d'euros. Fin décembre, c'est avec l'Australie que la France a conclu un contrat pour la fourniture de douze sousmarins Shortfin Barracuda. Cette signature intervient huit mois après la sélection par les autorités australiennes du français DCNS pour douze submersibles afin de remplacer les sous-marins Collins. Cet accord engage les deux États pour les cinquante prochaines années. Des premiers rendez-vous sont prévus pour suivre l'avancée du programme, en avril, puis en septembre 2017. En France, 4000 personnes seront mobilisées pendant six ans chez DCNS et ses 200 sous-traitants. La part dans ce contrat revenant aux industriels français est estimée à 8 milliards d'euros. C'est dans la ville australienne d'Adélaïde, où se trouvent des chantiers navals, que les sous-marins seront construits. Environ 2 800 emplois devraient être créés sur place, selon le gouvernement australien. La France a conclu un contrat avec l'Australie pour la fourniture de douze sous-marins. 4000 personnes seront mobilisées pendant 6 mois chez DCNS et ses 200 sous-traitants. En France, c'est la DGA qui est au centre des achats d'armement pour équiper nos forces militaires engagées sur les terrains internationaux pour lutter notamment contre l'État islamique au sein de la coalition internationale. En cohérence avec le livre blanc de 2013, ainsi que la loi de programmation militaire et son actualisation en 2015, la DGA a notifié un certain nombre de contrats auprès des industriels du secteur de la défense. Chantier de rénovation de 55 des 71 Mirage 2000D de l'armée de l'air (assurée par Dassault Aviation et MBDA) pour de premières livraisons attendues à l'horizon 2020, ou encore le contrat de remplacement des drones tactiques attribué à Safran. Ce contrat baptisé SDT (Systèmes de drones tactiques) prévoit la livraison de deux systèmes opérationnels destinés à l'armée de terre. Ces matériels remplaceront les systèmes de drones tactiques intérimaires, en service depuis 2004. Le programme SDT offre des performances accrues en termes d'endurance, de qualité des images produites et d'empreinte logistique ainsi qu'une capacité de recherche plus efficace obtenue par une approche multicapteur. Pour la réalisation du programme, Safran s'appuiera sur le « Cluster Patroller », groupement de PME de hautes technologies majoritairement françaises, qui apportera des briques technologiques déterminantes pour la performance de la cellule et de la chaîne de mission. L'aéronef repose sur un partenariat avec la société allemande Ecarys (Stemme), avionneur réputé dans le domaine des moto-planeurs et avions légers. LE BUDGET DE LA DÉFENSE VA AUGMENTER EN FRANCE > En septembre dernier, lors de l'Université d'été de la Défense, le gouvernement a annoncé que la France allait devoir continuer à augmenter son budget de défense, face à la menace terroriste, pour atteindre 2% du produit intérieur brut (PIB), et peut-être plus. Le budget français de la Défense atteint aujourd'hui 1,8% du PIB. Face à l'étendue de la menace, le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, plaide pour que la France atteigne au plus vite cet objectif, avant l'échéance de 2025 sur laquelle les pays de l'Otan se sont engagés. L'effort, notamment sur les opérations extérieures, devrait se poursuivre, en raison des multiples enjeux sécuritaires pour l'Europe. Un tel effort doit notamment permettre de «combler les lacunes les plus marquantes» en matière capacitaires (hélicoptères, avions de transport, drones, etc.). > De son côté, la DGA a souhaité la création d'un fonds d'investissement public pour l'innovation et la défense, à l'occasion du forum innovation qu'elle a organisé fin novembre, à l'École Polytechnique. Elle est particulièrement préoccupée par le rachat par des groupes étrangers de quelques PME spécialisées dans des composants électroniques et d'usage dual (civil et militaire), selon les dires du délégué général de l'armement, Laurent Collet-Billon. > «De plus en plus de sociétés d'autres continents tentent de s'emparer de certaines de nos PME “pépites” et nous n'avons pas d'outil pour les défendre, d'où la réflexion sur la création d'un fonds de défense pour investir dans le capital de certaines de ces PME», a-t-il expliqué. Le fonds d'investissement en faveur de la défense devrait démarrer dès l'an prochain avec des moyens modestes, le but étant aussi d'avoir un effet de levier sur les investisseurs privés. Ce sont plus de 17 milliards d'euros d'investissements qui sont prévus au budget 2017 dans les équipements militaires. L'effort comprend également la création nette de 500 emplois, à la place de plusieurs milliers de suppressions prévues initialement. C'est ainsi que seront livrés, en 2017, trois avions de transport stratégique A400M, six hélicoptères d'attaque Tigre, une quatrième frégate multimissions (Fremm), des avions légers de renseignement, ainsi que des missiles de croisière navals.

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