Les acteurs de la sécurité numérique viennent de créer une organisation baptisée “Alliance pour la confiance numérique” (ACN). Sa vocation est notamment de coordonner des actions concrètes dans ce domaine vis-à-vis des pouvoirs publics.
Les acteurs français (fédérations professionnelles, entreprises, investisseurs) ont décidé de mettre en commun leurs efforts afin de développer le marché de la sécurité numérique. Ce dernier représenterait d’ores et déjà, à lui seul, de l’ordre de 10 milliards d’euros en France, selon la Fieec, et peut profiter de nombreux débouchés à l’exportation.
Les acteurs de cette industrie viennent, à cet effet, de créer une organisation baptisée “Alliance pour la confiance numérique” (ACN). Sa vocation est de représenter l’industrie auprès des pouvoirs publics afin de pouvoir peser dans les débats tant au niveau national qu’européen, et de coordonner des actions concrétes. L’ACN regroupe dès à présent deux grandes fédérations industrielles (la Fieec — Fédération des industries électriques, électroniques et de communication — et le Gifas — Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), des entreprises (Bull, CS, Cassidian — filiale d’EADS spécialisée dans les systèmes et solutions de sécurité –, Orange, Gemalto, Keynetics, Radiall, Morpho — ex-Sagem Sécurité –, Siemens et Thales) et un investisseur d’intérêt général (la Caisse des dépôts). Cette alliance est ouverte à d’autres industriels, groupements ou fédérations qui souhaiteraient la rajoindre.
La confiance numérique concerne en particulier la sécurisation des identités, des communications, des transactions et des flux des personnes et des biens, au bénéfice des usagers.
La France a de sérieux atouts dans ce domaine sur l’ensemble de la chaîne de valeur (composants, logiciels et services informatiques, services de télécommunications, produits finis, systèmes). “S’il est difficile de quantifier précisément les emplois induits, on peut affirmer qu’ils sont dès à présent de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers en France“, estime la Fieec. Une grande partie des outils et technologies de la sécurité existe déjà, mais le déploiement de ces outils au niveau national et leur adaptation aux besoins des citoyens sont plus difficiles. Le sujet a, en effet, du mal à émerger au niveau des décideurs de manière structurée, d’où la nécessité de s’organiser. Une politique industrielle et de soutien de la souveraineté se doit d’être définie, mais elle nécessite une coordination des instances de décision. Par exemple, il n’y a pas un seul ministère mais plusieurs ministères concernés (Défense, intérieur, finances,…).
L’ACN propose notamment qu’une politique nationale dans les domaines normatifs soit mise en place afin d’éviter l’imposition de normes venant de l’étranger, que l’Etat mette en place un outil de soutien aux exportations dans ce secteur, qu’il veille à ce que les projets de recherche, financés sur budget national ou européen, correspondent aux besoins des clients (Etat ou opérateurs), enfin qu’il favorise le rapprochement entre opérateurs publics et privés.