Couverture ElectroniqueS n°127

Déploiement de réseaux Wi-Fi, 3G et 4G de qualité dans les trains et dans les gares, mutation vers des bus électriques, modernisation des espaces de travail dans les TGV sont quelques-uns des grands chantiers lancés dans les transports publics depuis la fin de l'année 2015. > En 2015, la SNCF a lancé «Digital pour Tous », un programme de transformation numérique dont l'objectif est d'enrichir les expériences client, salarié et d'améliorer la productivité industrielle par le numérique. D epuis un peu plus d'un an, plusieurs grands chantiers électroniques et numériques ont été lancés dans le domaine des transports publics, tant à la RATP qu'à la SNCF, en partenariat avec des opérateurs, des fournisseurs de solutions et des industriels spécialisés dans l'intégration des nouvelles technologies. Outre des applications spécialisées, souvent développées par des startup sur le mode de l'open-innovation, pour mieux informer les voyageurs et rendre leurs voyages plus agréables, la RATP a décidé de mettre en place une réelle stratégie dans le domaine du numérique. Elle a créé à cet effet une direction de la stratégie, de l'innovation et du développement afin de coordonner ses projets et se s investissements. La société de transports parisiens a lancé un plan de recrutement de 100 collaborateurs supplémentaires associé à un investissement de 30 millions d'euros sur deux ans « pour se renforcer dans le domaine du numérique », indique la direction. L'un de ses principaux projets consiste à déployer des réseaux Wi-Fi, 3G et 4G de qualité dans les trains et dans les gares, avec des points d'accès et des bornes de rechargement des terminaux numériques dans les gares. Les couvertures 3G/4G des lignes de RER A et B, et de la ligne 1 du métro parisien, devraient être les premières réali-sées, selon la RATP. Celle-ci indique aussi que les arrêts de bus seront équipés progressivement en NFC, SMS ou QR code pour informer les voyageurs du temps d'attente aux arrêts de bus. Mis en concurrence parmi d'autres solutions étrangères, notamment chinoises et espagnoles, le bus électrique de Bolloré a été retenu, suite à un appel d'offres de la RATP. 80% d'autobus électriques dans le réseau de la RATP d'ici 2025 Concernant le matériel roulant, il devrait évoluer vers des équipements de transport plus «propres». La RATP a expérimenté, en conditions réelles, plusieurs solutions, avant de remplacer, d'ici à 2025, la totalité de ses 4500 autobus par de l'électrique à 80% (les 20% restants étant constitués d'un parc d'autobus fonctionnant au biogaz). La RATP a lancé un appel d'offres pour sa future flotte de bus électriques. Mis en concurrence parmi d'autres solutions étrangères, notamment chinoises et espagnoles, le bus électrique de Bolloré a été retenu. D'une longueur de 12 m, il a été baptisé Bluebus. Une première ligne 100% électrique a été expérimentée dans Paris et les premiers Bluebus ont été présentés par la RATP, en décembre 2015, sur le Champ-de-Mars, à l'occasion de la COP21. En mai dernier, la première ligne de bus standard 100% électrique de la RATP, a été officiellement lancée sur la place Charles-de-Gaulle, en présence de Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d'Île-de-France et présidente du STIF (Syndicat des transports d'Île-de-France), d'Élisabeth Borne, Pdg de la RATP, et de Vincent Bolloré, Pdg du groupe Bolloré. La ligne 341, reliant Clignancourt à la place Charles-de-Gaulle-Étoile, sera ainsi la première ligne tout électrique à Paris dans le cadre du projet Bus 2025 dans lequel s'est engagée la RATP dès 2014. Il consiste en la mutation énergétique de son parc de bus dans le but d'intégrer des bus 100% électriques à son réseau de transports en commun, à Paris, d'ici 2025. Elle a ainsi collaboré avec Blue Solutions, filiale du groupe Bolloré, pour que 23 Blue-bus de 12 mètres de longueur (bus 100 % électrique et « Made in France » du groupe Bolloré) intègrent sa flotte. Le Bluebus permettra d'accueillir entre 91 et 101 passagers et aura une autonomie de 180 à 250 kilomètres lui permettant de circuler pendant toute une journée sans avoir à se recharger. Les 8 batteries LMP (Lithium Métal Polymère), technologie unique du groupe Bolloré, lui fourniront une des plus fortes énergies embarquées du marché des bus électriques de sa catégorie. Des tramways électriques sur pneus L'usine de Bolloré qui produit les Bluebus est située sur le site Blue Solutions d'Ergué-Gabéric, près de Quimper (29). Ce site compte déjà 2 usines, l'une qui produit des batteries LMP (Lithium Métal Polymère), l'autre étant l'usine Blue-tram, inaugurée en 2014, qui développe un tramway 100% électrique sans rail ni caténaire. Blue Solutions est la société qui regroupe les activités de stockage d'électricité développées par le groupe Bolloré. À partir de cette expertise et après 20 ans de R&D, le groupe a mis au point des batteries et solutions de stockage d'électricité qui reposent sur une technologie unique, la batterie LMP (Lithium Métal Polymère) ainsi que sur la technologie des supercapacités. La construction de cette nouvelle usine, d'une superficie de 5 000m 2 , ainsi que les travaux de R&D pour la conception du bus de 12 m, a représenté un investissement total de 40 millions d'euros sur les années 2015 et 2016. La production des Bluebus a commencé en décembre 2015 et la capacité de production atteindra 200 Bluebus par an. Cette nouvelle usine permettra à terme de créer 150 emplois dédiés à la fabri-cation de ces bus. Le Bluebus 12m est équipé de batteries LMP qui lui permettent d'assurer entre 180 et 250 km d'autonomie (soit une journée entière d'exploitation). L'efficacité du Blue-bus est en outre renforcée par l'utilisation de systèmes de récupération d'énergie en décélération, qui favorise la recharge en cours d'utilisation. Les caractéristiques du Bluebus et de sa technologie embarquée permettent l'implantation des batteries LMP sur le toit, améliorant la sécurité et la maniabilité du véhicule. Les batteries LMP se distinguent par leur forte densité énergétique et leur sécurité d'utilisation. Ce sont des batteries sèches (c'est-à-dire « tout solide» et donc sans solvant), ce qui leur confère de nombreux avantages, notamment en termes de sécurité puisqu'elles sont insensibles aux variations climatiques et résistent aux températures élevées. Dépourvues de composants toxiques, ces batteries sont recyclables. Le pack de batteries LMP, développé pour les applications de mobilité, a une capacité unitaire minimale de 30kWh. Dans des conditions normales d'utilisation, les batteries disposent d'une durée de vie supérieure à 3000 cycles de charge. Les futurs TGV Atlantique disposeront d'un véritable espace de travail avec une prise électrique de 230V et une prise USB individuelle qui permettra de recharger un téléphone ou tout autre périphérique nomade USB. Sur ce site a lieu également la construction de véhicules électriques que Bolloré appelle « tramways électriques sur pneus ». Il ne s'agit donc plus vraiment de tram-ways au sens où on l'entend habituellement, puisqu'ils ne seront pas guidés par des rails, mais plutôt de superbus… Le « Bluetram » utilise des supercondensateurs fabriqués dans l'usine Bolloré d'Odet. Lorsqu'il sera en circulation, il se rechargera à chaque station en 20 secondes au moyen d'un bras télescopique sortant du toit. « L'infrastructure à déployer revient beaucoup moins cher que celle des tramways classiques, dix fois moins cher même, 30 M€ par rame au lieu de 300 M€ », affirme Vincent Bolloré, président du groupe Bolloré, « car il n'est pas nécessaire d'installer des rails et des caténaires », le «Blue-tram» ayant assez d'énergie pour parcourir 1,5km sans recharge. Le « Bluetram » représente une grande avancée pour le transport public dans les villes moyennes qui ne peuvent pas s'offrir des réseaux de transport onéreux, et qui pourront, grâce au « Bluetram », permettre à leurs administrés de se déplacer sans voiture… qui plus est avec un moyen de transport beaucoup moins polluant! De son côté, la SNCF a présenté ses futurs TGV Atlantique, dotés d'un véritable espace de travail en première classe. Ce dernier comprend une prise électrique de 230V ainsi qu'une prise USB individuelle qui permettra de recharger un téléphone par exemple, ou tout autre périphérique nomade USB (5 V, 1 A). L'ensemble est situé au-dessus de la tablette placée devant le voyageur, à un endroit facilement accessible, et non plus en position basse comme cela est le cas dans les TGV Méditerranée. Par ailleurs, la SNCF prévoit d'équiper tous ses trains en Wi-Fi dès cette année. 128 gares devraient être équipées du Wi-Fi gratuit. Elle planche sur le TGV du futur et a créé à cet effet Speedinnov, une co-entreprise portée également par Alstom et l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'Énergie), dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA). Ce « TGV du futur » devrait offrir une capacité allant jusqu'à 750 places. Le coût complet à la rame sera optimisé avec une consommation énergétique fortement réduite (objectif de - 35%), ainsi qu'un coût de maintenance très inférieur à celui des rames actuelles.

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