Le Snese guide la sous-traitance électronique vers la robotisation

Le 13/10/2016 à 11:01 par Didier Girault
Snese

Le dynamique syndicat français de la sous-traitance en électronique fait tester par quelques entreprises pilotes, qui se sont dotées à cet effet de robots collaboratifs, certaines tâches jusqu’alors réalisées par des opérateurs.

Lors d’une conférence de presse Midest organisée à l’Usine IO (Paris 13ème), ce 13 octobre, le Snese, syndicat français de la sous-traitance en électronique, a détaillé sa participation au Midest et a profité de l’occasion pour dévoiler ses travaux visant à améliorer la compétitivité des entreprises.

Parmi ces travaux, figurent notamment des recherches, menées chez des adhérents du Snese, en robotique collaborative, pour la réalisation de tâches encore réservées à ce jour à des opérateurs humains.

A Midest, le Village des électrotechnologies (ex Village de la sous-traitance en électronique) organisé par le Snese (plus de 200 adhérents), devrait regrouper une trentaine de participants. Parmi ceux-ci, notons la première participation du sous-traitant breton Novatech.

La sous-traitance en électronique – qui représentait quelque 485 entreprises en France, en janvier 2016 – a de quoi pavoiser : son chiffre d’affaires progresse régulièrement depuis 12 ans. Le dynamisme de son syndicat lui est d’une grande aide. Ainsi, au cours de la conférence, Michel de Nonancourt, le président du Snese, a dévoilé les travaux menés par le syndicat pour améliorer la compétitivité des entreprises de ce domaine.

La robotisation est le premier des axes de travail du syndicat. Jusqu’alors cette robotisation concernait exclusivement le montage et le brasage des composants CMS sur les cartes électroniques. Aujourd’hui, le Snese travaille à y inclure des opérations demeurées manuelles : manipulations et circulations de composants dans l’atelier, pose de composants traversants, manipulation des cartes et sur les cartes – comme la pose de caches avant vernissage – et intégration de matériels électroniques.

Pour ce, le syndicat a confié à cinq entreprises adhérentes le soin de se doter de robots collaboratifs et de tester l’utilisation de ces derniers dans deux opérations aval à l’assemblage : l’alimentation d’un testeur – il s’agit de placer la carte sur le testeur puis de l’enlever une fois le contrôle réalisé – et la préparation de la carte au vernissage – pose de caches et de capots.

Le but est de réaliser un démonstrateur. Car le Snese souhaite que ses adhérents se départissent d’une possible mainmise des fabricants de robots collaboratifs sur des applications ciblées sans possibilité d’adaptation à des applications « voisines ». « Nous souhaitons des robots multi-usages », résume M. de Nonancourt. « Il nous faut montrer la voie », conclut-il.

Un Ticio amélioré

Deuxième axe de travail du Snese : doter Ticio, le système d’échange d’informations numérisées entre fournisseurs et clients, indépendant des standards sectoriels, de possibilités de gestion des devis et des facturations. Car, selon Michel de Nonancourt, Ticio n’a pas eu jusqu’alors le succès qu’il mérite auprès des entreprises de sous-traitance en électronique de l’Hexagone. Remarquons, à ce sujet, que la gestion des devis est au programme de Ticio depuis 2009…

Troisième action du syndicat : le lancement d’une plateforme d’e-learning de façon à pallier la suppression, depuis la rentrée 2016, de la formation en électronique dans les collèges. En effet, les sous-traitants ont toujours besoin d’opérateurs et autres personnels. Les modules de formation (Mooc) seront réalisés avec l’appui de professionnels de la formation.

Enfin, quatrième et dernier point, pour mettre en valeur les compétences des entreprises, le Snese va reprendre son système de labellisation RoHS – créé en 2006 – en y incluant une nécessité de re-labellisation régulière. Ce système comprend trois niveaux de reconnaissance : le premier récompense la connaissance du RoHS par l’entreprise ; le deuxième, la mise en place d’un plan de formation pour la production RoHS ; et le troisième, la maîtrise par l’entreprise de la fabrication en RoHS. Ce label devrait aussi être étendu à d’autres activités que la production, comme les achats.
 

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