La conception des téléphones est défavorable au recyclage et au réemploi, car il est délicat de remplacer les batteries de plus en plus soudées dans les téléphones (une opération qui ne peut se faire que par les bricoleurs ou par un professionnel de la réparation).
Les français conservent chez eux cent millions de téléphones mobiles usagés, selon un rapport sénatorial, qui appelle au recyclage de ces appareils. Ce dernier déplore le peu d’entrain de nos concitoyens à faire collecter et recycler leurs anciens appareils, alors qu’ils représentent des gisements de matières premières et d’emplois. Seulement 15% des téléphones mobiles seraient recyclés chaque année
Cette collecte très limitée s’explique notamment par les freins psychologiques au geste de tri, selon le rapport. « Les gens ont peur que leurs données circulent » et pensent que leur ancieb appareil « pourra toujours servir », souligne Marie-Christine Blandin, l’une des auteurs du rapport. En outre, il n’est pas toujours aisé de savoir où déposer un mobile usagé.
Les vendeurs ont pourtant une obligation de reprise lors de l’achat d’un nouvel appareil, souligne le rapport. Cette obligation a été mise en place par une directive européenne datant de juillet 2012, dite directive DEEE ( Déchets d’équipements électriques et électroniques). Elle a pour objectif de favoriser le recyclage de ces équipements et impose aux fabricants et aux importateurs d’équipements électroniques et électriques de prendre en charge les coûts de collecte ainsi que le traitement des déchets d’équipement électriques et électroniques.
« Quarante minéraux et métaux précieux sont perdus », regrette le rapport. Une tonne de cartes électroniques peut comprendre jusqu’à 1 kg d’or, 5 kg d’argent, 9 kg de tantale et 250 kg de cuivre, avance le rapport.
De même, de nombreux emplois pourraient être dédiés au recyclage, même si le nombre est difficile à estimer. Malheureusement, la conception des téléphones est défavorable au recyclage et au réemploi, car il est délicat de remplacer les batteries de plus en plus soudées dans les téléphones (une opération qui ne peut se faire que par les bricoleurs ou par un professionnel de la réparation). Par ailleurs, les vis sont non standard d’un téléphone à l’autre et il est également complexe de changer un écran félé ou cassé.
Outre une campagne nationale appelant à vider ses tiroirs, le rapport préconise de diversifier les modalités de collecte, d’allonger la durée de garantie de deux à quatre ans, d’améliorer l’information des consommateurs sur la composition des téléphones et la provenance des matériaux.