Picore est un exemple de recherche partenariale. Ce matériel est issu d’une coopération entre l’institut Carnot Irstea, la société de recherche sous contrat Alciom, la société d’accélération du transfert de technologies AxLR et la branche française de l’industriel Sika Dr Siebert & Kuhn.
Traditionnellement, les agriculteurs consignent les traitements phytosanitaires des surfaces cultivables de leurs exploitations sur des cahiers ou des fichiers Excel, ce qui induit un risque d’erreur lors de la transcription des données et omet un facteur important pour la pertinence du traitement à réaliser, à savoir le stade de croissance des cultures traitées. En outre, une telle approche ne permet pas d’envisager une simplification et une optimisation des réglages du pulvérisateur.
C’est avec pour objectifs de permettre une automatisation des réglages du pulvérisateur et, concomitamment, une économie des produits à pulvériser que la branche française de Sika Dr Siebert & Kuhn (350 personnes, 45M€ de CA), un fabricant allemand d’appareils de contrôle et de mesure, s’est associée à l’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture), un organisme de recherche labellisé Institut Carnot, pour la mise au point du système Picore.
Cette solution embarquée de gestion des traitements phytosanitaires assure l’enregistrement des données de pulvérisation (notamment la consommation d’eau et de produits pulvérisés), leur conservation sur un serveur Web, leur affichage sur l’écran du smartphone ainsi que la commande relative à chaque pulvérisation via smartphone. Son utilisation permet une économie de 15 à 20% sur la consommation des produits de traitement.
Dans la pratique, le Picore se présente sous la forme d’un boîtier qui s’installe sur le matériel agricole. Ce boîtier inclut un module GPS, une interface Wi-Fi, un ensemble d’acquisition et un calculateur embarqué. Les données de la pulvérisation (parcelles à traiter, doses de produits…) sont transmises au serveur Sika-Picore.
Au plan des travaux réalisés par les divers partenaires technologiques de ce projet, signalons : le concours de l’Irstea pour le développement des logiciels applicatifs, du serveur web et de la maquette du boîtier ; de la société Intactile Design pour la mise au point des interfaces homme-machine et des logiciels d’acquisition- transmission du serveur et du smartphone ; et de la société de recherche sous contrat Alciom pour la réalisation du prototype fonctionnel du boîtier et le développement des logiciels d’acquisition embarqués.
Un prototype réalisé en 5 mois
Contactée par l’Irstea, Alciom, qui est une PME spécialisée dans les applications innovantes des signaux mixtes (systèmes sans fil, hyperfréquences, acquisition et traitement du signal, capteurs, signaux faibles, électronique rapide et basse consommation), a mis au point, en 5 mois, un prototype montrant la faisabilité industrielle du projet.
« Grâce à son architecture électronique, Picore s’adaptera aux évolutions technologiques et aux besoins futurs sans nécessiter de redéveloppement important de l’électronique », remarque aussi Thomas Demarne, directeur d’Alciom pour la région Sud-Ouest.
Un partenaire financier a également contribué au succès du projet Picore : la société d’accélération du transfert de technologies (SATT) AxLR, qui prend en charge la région Sud-Ouest. Comme son intitulé l’indique, cette structure a pour objectif de transformer les travaux de recherches en produits ou en services commercialisables.
