Avant d’envisager une cession, Yazid Sabeg avait tenté de faire grossir Altis par acquisition, car l’entreprise souffre de sa faible taille au regard de ses différents concurrents. Mais la proposition avait été refusée par les autorités françaises. La division numérique de ST avait alors été fermée.
Selon “Challenges”, Yazid Sabeg, qui détient 57% des parts d’Altis, serait en négociations avancées pour la vente du fabricant français de semi-conducteurs Altis à l’allemand X-Fab (330 millions de dollars de chiffre d’affaires pour 2500 salariés). Des industriels américains et asiatiques seraient aussi en lice pour racheter le groupe. Altis a confirmé les négociations en cours.
Altis, dont l’usine de Corbeil-Essonnes emploie un peu moins d’un millier de salariés, était à l’origine une société commune à IBM et à l’allemand Infineon. Suite au désengagement des deux partenaires en 2010, le site avait été racheté pour 200 millions d’euros par Yazid Sabeg, avec le soutien financier de l’industriel Serge Dassault, sénateur de l’Essonne. Le fonds souverain du Qatar, Qatari Diar, était entré au capital en 2011, à hauteur de 40% environ.
Altis a traversé de nombreuses turbulences et notamment une forte baisse de ses commandes début 2015 qui avait abouti à de nouvelles mesures de chômage partiel. Lors d’une réunion au CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle), le 8 septembre dernier, Yazid Sabeg avait même évoqué la possibilité de nommer un mandataire du fait du contexte de forte dégradation de la trésorerie de l’entreprise. Selon “Challenges”, cette crise a coûté son poste au P-dg d’Altis Jean-Paul Beisson, qui a été remplacé le 28 juin dernier par le directeur de la stratégie Arnaud Salomon.
Avant d’envisager une cession, Yazid Sabeg avait tenté de faire grossir Altis par acquisition, car l’entreprise souffre de sa faible taille au regard de ses différents concurrents. Il avait en effet proposé au P-dg de STMicroelectronics, Carlo Bozotti, de reprendre la division numérique du groupe franco-italien, ainsi que son usine Crolles 200, près de Grenoble, qui travaille comme Altis sur la technologie 200mm. Mais la proposition avait été refusée par les autorités françaises. La division numérique de ST avait alors été fermée.
Selon une source proche du dossier évoquée par “Challenges”, Bercy pousse en revanche vers le rachat d’Altis par X-Fab afin que la société reste dans le giron d’un groupe européen. L’opération donnerait naissance à un groupe d’environ 420 millions d’euros de chiffre d’affaires qui serait trois fois plus gros que le seul Altis.