Manque de rigueur au niveau de la gestion des produits et des employés, difficulté à contrôler une très forte croissance de chiffre d’affaires : il y a plusieurs raisons au placement en redressement judiciaire de cette start-up, qui, entre 2013 et 2016, est passée de 3 salariés à 400.
Save (ex Save My Smartphone), jeune entreprise spécialisée dans la réparation de smartphones et de tablettes, est entrée en redressement judiciaire le 5 juillet dernier. Cela, alors que cette start-up progresse à pas de géant depuis sa création en 2013.
Ayant débuté avec 3 personnes, elle en comptait environ 400 début 2016. « Les 18 derniers mois, nous sommes passés de 30 salariés à près de quatre cents et de 100K€ de chiffre d’affaires par mois à 100K€ par jour [soit 36M€ par an, ndlr] », selon Damien Morin, fondateur et directeur général de Save. La progression de Save a d’ailleurs su convaincre, en septembre 2015, plusieurs investisseurs – dont Xavier Niel, fondateur de Free -, de lui octroyer un financement de l’ordre de 15M€.
Depuis début 2015, Save a créé 100 boutiques et s’est déployé dans cinq pays d’Europe. Avec plus ou moins de bonheur, toutefois : « l’Allemagne et l’Espagne ont été un échec », constate ainsi M. Morin.
Une restructuration
Mais c’est surtout un manque de rigueur au niveau de la gestion des produits et des salariés, ainsi qu’une difficulté à contrôler la très forte progression de chiffre d’affaires de l’entreprise qui ont causé les difficultés ayant mené au redressement judiciaire. « On avait un mauvais contrôle de nos achats, la finance était approximative, et notre gestion des stocks, brinquebalante », avoue le directeur.
D’où, une restructuration – en cours – passant par l’installation d’outils de gestion des entrées, des sorties et des stocks, par une définition stricte des activités et des responsabilités de chacun au sein de l’entreprise, et par des licenciements.
Les investisseurs semblent prêts à soutenir Save dans cette passe difficile, puisque la société a obtenu des financements « pour passer cette étape en toute sécurité », assure Damien Morin.