Les tensions dans le Pacifique profitent aux arsenaux français

Le 18/05/2016 à 15:15 par Frédéric Rémond

 

A Lorient, on dit encore “aller travailler à l’arsenal”. La DCNS y demeure un employeur incontournable, autant qu’un marqueur identitaire fort de la ville entièrement détruite en 1943-44 (les Alliés visaient la base sous-marine allemande, seul bâtiment ayant survécu aux bombardements) et qui s’est en partie reconstruite autour de ce pôle.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, connait bien la ville : il y est né, en a été le maire de 1981 à 1998, et demeure président de la région Bretagne en faisant fi du non-cumul des mandats. En assurant une solide charge de travail à “l’arsenal”, l’obtention de l’énorme marché des sous-marins australiens a retenti comme un soulagement, tant dans la ville qu’au ministère de la Défense.

Concrètement, la France devrait pouvoir compter sur 8 des 34 milliards de dollars du contrat – l’Australie construira ces douze sous-marins de la classe des 4000 tonnes, mais leur conception, leur équipement et leur maintenance occuperont plus de 4000 salariés français sur les sites de Lorient, Cherbourg, Brest ou encore Nantes.

Peut-être pour conjurer le sort, l’Australie avait déjà été choisie comme invitée du prochain Festival interceltique de Lorient – en dépit d’une population celte toute symbolique sur l’île-continent. En espérant que cette annonce ne finisse pas comme celle des rafales brésiliens…

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