Avec l’acquisition de NCF, Eolane représente 2 300 personnes et un chiffre d’affaires de 270 millions d’euros. Le sous-traitant met en place une nouvelle organisation juxtaposant au découpage traditionnel par filiales, un second découpage par segments de marché.
Avec le rachat de NCF, Eolane représente désormais 2 300 personnes disséminées dans 20 filiales, un chiffre d’affaires de 270 millions d’euros, un portefeuille de plus de 400 clients et une puissance d’achats de 135 M€.
Au plan de l’électronique professionnelle (par opposition à l’électronique grand public ou de grande diffusion), Eolane peut maintenant prétendre à une quatrième place de sous-traitant en Europe au coude à coude avec Jabil Europe, Elcoteq Europe, le suisse Enics et le hongrois Videoton, et derrière Hon Hai Precision (700 M€), Flextronics (540 M€) et l’allemand Zollner (370 M€).
Toutefois, la société ne veut surtout pas se laisser griser par les chiffres; elle insiste au contraire sur la nécessité de conserver et promouvoir une culture d’entreprise familiale reposant sur l’autonomie, le sens de la responsabilité et une vision à long terme, ainsi que l’a rappelé Paul Raguin, son président, lors de la huitième édition de la Rencontre Partenaires.
Les 900 collaborateurs de NCF apportent à Eolane leur savoir-faire en ferroviaire, secteur qui représentait 60 % des ventes de cette société. Le nouvel Eolane accentue ainsi sa présence dans ce domaine (25 % de son CA), la Défense arrivant en seconde position (19 %) devant l’industriel (16 %), l’automobile (11 %), l’aéronautique (9 %), le médical (6 %), les communications (5 %), le restant (9%) étant composé de recherche pétrolière, sécurité, mesure scientifique, photovoltaïque…
A partir de ces huit segments de marché, le sous-traitant met en place une nouvelle organisation commerciale et industrielle qui se juxtapose à l’organisation par filiales (c’est-à-dire par site). Ainsi, chaque segment de marché aura son responsable commercial.
Et au plan industriel, chaque site sera davantage impliqué dans un, deux voire trois secteurs de marché. Ce qui ne l’empêchera pas de travailler pour des secteurs non cœur de cible. «Il ne s’agit pas de trop spécialiser les filiales», note ainsi Thierry Sachot, directeur général du groupe. «Les filiales restent indépendantes», souligne à son tour Marc Pasquier, également directeur général d’Eolane. « Il y a un groupe avec un petit «g» et des filiales autonomes», conclut-il.
L’intégration de NCF, dont la filiale marocaine (ex Assiopole) est spécialisée en câblage notamment pour le ferroviaire, l’aéronautique et Défense, et le médical, renforce grandement les capacités d’Eolane dans ce domaine. Cette activité complète parfaitement celle de l’usine de Berrechid (Maroc) d’Eolane dédiée, elle, à l’assemblage de cartes électroniques.
Globalement, NCF apporte une contribution conséquente à Eolane en câblage pour environnement sévère, activité qui représente maintenant 20 % du chiffre d’affaires du nouvel Eolane.
Au sein du groupe, la fabrication de cartes électroniques compte, elle, pour 40 % des ventes, l’intégration de matériels – qui est appelée à se développer – pour 35 %, et l’ensemble logistique et livraisons, pour 5 %.
Au plan géographique, Eolane est maintenant partout présent dans l’Hexagone, excepté dans le grand sud où, selon M. Sachot, « il y a des choses à faire »…
Douze sites Eolane sont basés en France, ce qui représente environ 1 800 personnes. Au Maghreb, le sous-traitant s’appuie maintenant sur trois unités, deux au Maroc et une en Tunisie, Medielec (Tunis), forte de 50 personnes, qui est une joint-venture apportée par NCF et spécialisée en câblage filaire.
A noter qu’à partir du 1er novembre prochain, toutes les filiales seront rebaptisées. Elles adopteront le nom d’Eolane auquel sera accolé le nom de la localité d’accueil. Exemple : Selco deviendra Eolane-Combrée.
Lors de la Rencontre Partenaires, Eolane a indiqué qu’avec NCF, ses achats allaient atteindre un volume annuel de 135 M€ dont 97 M€ en composants et 13 M€ en circuits imprimés.
Consciente de son poids dans ce domaine, la société va mettre à contribution ses fournisseurs puisqu’elle annonce aussi qu’elle souhaite réduire de 20 % le montant de ses stocks.
Au plan de la R&D pour laquelle la contribution de NCF demeure minime, Eolane a rappelé qu’elle s’appuie sur 200 personnes disséminées dans six centres dans l’Hexagone.
La société a annoncé un objectif d’augmentation de la part ODM (sous-traitance à la fois de conception et de fabrication) : celle-ci devrait ainsi représenter 35 % du chiffre d’affaires en 2013, contre 22 % actuellement.
Surtout, Eolane a montré, notamment par la voix de son président, M. Raguin, son souci de demeurer une société humaine. «Il ne faut pas grossir mais grandir, c’est-à-dire conserver notre identité propre», a-t-il déclaré.