Couverture ElectroniqueS n°127

Les start-up qui réussissent sont bien souvent positionnées sur des marchés à la recherche de solutions innovantes et répondant à de nouveaux besoins tels que la santé, les smart cities, les drones, ou l'agriculture. Les entreprises ici présentes ne sont pas (encore) les plus médiatisées, mais elles sont déjà exemplaires en termes de croissance. C 'est particulièrement au sein des pôles de compétitivité que nous avons vu éclore et se développer de nombreuses start-up au cours de ces dernières années. Cela fait de ce dispositif un élément essentiel de la politique de soutien au développement des start-up. Minalogic, pôle de compétitivité à vocation mondiale dédié à la nano et microélectronique, àl'op-tique-photonique et aux logiciels, a par exemple vu la naissance de Eveon, début 2009… qui n'est déjà plus unestart-upentermesd'effec-tif puisqu'elle emploie à ce jour 30 personnes, alors qu'elle ne comptait que 3 personnes lors de sa création. Plus de 50 % de son effectif sont des ingénieurs, docteurs et techniciens dédiés au développement de produits. Eveon, qui développe des dispositifs médicaux intelligents pour faciliter la préparation des médicaments et leur mode d'administration, est issu d'un partenariat avec Polytech Grenoble et d'une collaboration forte avec le Leti. « Nous avons grandi par paliers. L'an dernier, notre effectif a progressé de 35% et depuis le début de l'année, nous avons encore embauché 4 personnes. Dans le domaine des dispositifs médicaux, le cycle de développement est long. Nous n'avons pas encore de produit commercialisé au sens strict du terme, mais nous avons déjà livré des produits pour des essais cliniques afin de les valider. Nous avons des contrats de partenariat à long terme qui nous ont déjà permis de réaliser un chiffre d'affaires de 2Me en 2015», précise Vincent Tempelaere, Pdg d'Eveon. < Pour un médicament qui nécessitait 16 manipulations en ayant recours aux méthodes traditionnelles, le dispositif de la société Eveon permet de réduire la préparation à 3 ou 4 étapes. Eveon: une réponse aux besoins de l'industrie pharmaceutique Pour ses seringues sans aiguille, la société utilise la technologie des Mems. Le dispositif automatique proposé par Eveon, très simple d'utilisation, permet une grande répétabilité et une grande précision dans l'injection du produit actif. Plus généralement, la société s'efforce de répondre aux besoins des labora-toires pharmaceutiques. Avec des médicaments qui sont de plus en plus complexes à réaliser, certaines préparations effectuées avec des méthodes traditionnelles demandent 20 à 25 minutes de temps de reconstitution, pouvant entraîner un nombre important de manipulations et des risques d'erreurs. Pour un médicament qui nécessitait 16 manipulations en ayant recours aux méthodes traditionnelles, le dispositif de la société Eveon permet de concentrer la préparation sur 3 ou 4 étapes. On peut ainsi réduire le temps de préparation à 7 minutes avec une solution automatisée et une meilleure répétabilité. Ce système permettra ainsi de faciliter l'administration de médicaments et le maintien à domicile du patient. Il sera possible de mieux suivre ce dernier et de contrôler s'il suit correctement son traitement en lui rappelant par des alertes le jour et l'heure de prise de son médicament. «Cela est très important, car ne pas suivre correctement une prescription peut induire d'autres maladies que celle pour laquelle le patient est soigné. En outre, le praticien pourra savoir s'il faut adapter la dose prescrite en cours de traitement. Une étude de l'OMS couvrant les pays occidentaux a montré que le taux d'observance exact de prise des médicaments est inférieur à 50 % , précise Vincent Tempelaere. D'ici 2 ans, les produits que nous commercialiserons aux laboratoires, puis qui seront diffusés aux patients par ces mêmes laboratoires, nous permettront de faire des bénéfices», assure-t-il, ce qui correspond bien au cycle de commercialisation des produits dans le médical qui est de l'ordre de 10 ans. Et cela au bout de trois levées de fonds qui auront permis de recueillir un total de 5 Me. Eveon a reçu le prix « Drug Deli-very » avec une mention spéciale « praticité et facilité d'utilisation » pour son dispositif de prise de médicaments Intuity Lyo, au cours du salon Pharmapack dédié à l'industrie pharmaceutique ( voir encadré ). Spinetix se focalise sur un marché ciblé: l'affichage professionnel Un autre exemple de réussite de start-up nous vient, cette fois, de Suisse, précisément de Lausanne, où la société Spinetix a été créée en 2006. Le démarrage de la société s'est effectué avec une équipe de 8 fondateurs pour atteindre aujourd'hui un effectif de 20 personnes. Pour comprendre la genèse de Spinetix, il est nécessaire de revenir à une précédente success story qui a impliqué l'équipe. Celle-ci a d'abord œuvré au sein de la société Visiowave qui était, à l'origine, une start-up française créée en 1999, avant de s'implanter en Suisse. Cette société, spécialisée dans les cartes d'acquisition d'images pour les systèmes de surveillance, a été vendue en 2004 à General Electric alors qu'elle comptait déjà une centaine de personnes. Un pool de huit personnes a alors créé Spinetix en octobre 2006, dont la spécialité est de fabriquer des systèmes d'affichage, après avoir travaillé pendant deux années en tant que salariés de General Electric suite au rachat de Visiowave par le géant américain. Francesco Ziliani, précédemment responsable d'une équipe de recherche au sein de Visiowave, est devenu aujourd'hui Pdg de Spinetix. Grâce aux indemnités de départ et à l'entrée au capital de la société française de capital-investissement Banexi Ventures, dès 2007, Spinetix a pu opérer un démarrage financièrement sécurisé. Elle a eu la chance de débuter ses activités juste avant la chute de Lehmann Brothers et de la crise de 2008 ; cet argent frais lui a en effet permis d'affronter la crise sereinement. «Après 10 ans d'existence, nous sommes considérés comme le choix numéro un pour les intégrateurs et les installateurs de systèmes d'affichage numérique. Nos dispositifs sont présents dans les gares, les bus, les hôtels, les musées. Nous faisons ce que l'on appelle du Narrowcasting par opposition au Broadcasting . Cela signifie que nous nous adressons à un public restreint, mais ciblé. Notre marché de base, c'est bien sûr la publicité, mais dans le futur, nous nous adresserons aussi au marché de la diffusion, de la sécurité et du big data , avec un potentiel très important dans les domaines de la smart city et des transports intelligents. Autour de nous, il y a des données partout, et l'écran est le meilleur moyen pour valoriser ces informations, à l'approche des tunnels, des villes, pour donner des options de sortie en amont sur des routes embouteillées par exemple», explique Francesco Ziliani. Les systèmes d'affichage de Spinetix sont vendus aux intégrateurs et aux installateurs capables de répondre aux besoins les plus variés en termes d'utilisation. «Après 10 ans d'existence, nous sommes le couteau suisse de l'affichage numérique. Afin d'assurer la pérennité de notre technologie, nous avons privilégié des fournisseurs de composants comme Texas Instruments pour nos processeurs de signaux numériques. Cela nous garantit un cycle de vie de 7 à 10 ans pour nos produits. Les clients finaux verront ainsi leurs investissements sécurisés car nous leur proposons des solutions très fiables qui vont durer dans le temps», précise Francesco Ziliani. Spinetix, qui réalise un chiffre d'affaires de 10 Me, estime que des relais de croissance sont en vue avec des investissements dans la communication provenant de l'industrie des transports, à condition de parvenir à intégrer des masses de données ( big data ) pour améliorer l'expérience des utilisateurs. La technologie Led peut être considérée comme une ouverture importante pour ce type de produits. Outre les nouveaux débouchés liés aux smart cities , la réussite de la société tient à une équipe soudée dont les membres se connaissent depuis 20 ans. «Nous sommes des marathoniens, pas des sprinteurs. Parmi les valeurs extrêmement importantes que nous défendons, il y a naturellement la qualité de nos produits et l'écoute des clients, le choix des intégrateurs, distributeurs, fournisseurs et sous-traitants, parmi lesquels figure l'usine de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) d'Eolane, et aussi la faculté à simplifier l'utilisation des produits», ajoute le Pdg de Spinetix. La société, contrôlée à 65% par ses fondateurs, et à 35% par Banexi et des investisseurs privés, n'a réalisé qu'une levée de fonds de 8 millions de francs suisses et génère des bénéfices depuis déjà 5 ans. Les systèmes d'affichage de Spinetix sont vendus aux intégrateurs et aux installateurs capables de répondre aux besoins les plus variés en termes d'utilisation. Autre start-up en vue : la société ITK. Elle est positionnée sur un marché traditionnel, celui de l'agriculture, qui tire de plus en plus profit des innovations de l'électronique. L'innovation en agriculture vient d'ailleurs de faire l'objet d'un plan gouvernemental. À l'origine du succès d'ITK, et en amont de la création de l'entreprise, c'est la reconnaissance d'un projet innovant mené par un homme, Éric Jallas, qu'il faut mentionner. Issu de la recherche publique, cet ex-directeur de recherche au Cired (Centre de recherche agro-tropicale) a été par deux fois lauréat du concours de création d'entreprises innovantes organisé par le ministère de la Recherche. Créée administrativement en 2003, mais avec un démarrage réel en 2006, la raison d'être d'ITK est de développer des outils d'aide à la décision pour l'agriculture à partir des modèles mécanistes de parcelles. Ces outils, livrés sous forme de logiciels, peuvent par exemple simuler la croissance des plantes ou le rythme d'absorption d'eau. «C'est de la biologie sous forme de modèles mathématiques», résume le fondateur de la société basée à Montpellier qui, après 10 années d'activité, emploie aujourd'hui 53 salariés, dont la plupart sont des docteurs et des ingénieurs. « Le bénéfice que tire l'exploitant agricole de l'utilisation de nos outils est de produire mieux en qualité et en quantité. Ils ont été utilisés par Bayer pour réduire les risques de développement de maladies fongiques sur les vignes. Ils ont permis de limiter l'utilisation de pesticides de 30 % à 40 %, entraînant ainsi un gain économique, qualitatif et environnemental. Le traitement pesticide coûte de l'ordre de 70 e par hectare. En Champagne, 22 traitements sont nécessaires entre avril et septembre, à Montpellier, il faut 10 à 12 traitements par saison en moyenne, tandis que 8 traitements par an seulement sont nécessaires en Provence. En effet, les maladies fongiques se développent davantage en atmosphère humide. La vigne ne représente que 3,5% de la surface utile agricole en France alors qu'elle génère 20 % de la consommation totale de pesticides» , explique Éric Jallas. En uti-lisant moins de pesticides, une meilleure qualité de la grappe de raisin, et donc de la qualité du vin, est obtenue. La production est ainsi mieux valorisée, et peut être vendue à un prix très supérieur. Un partenariat est en cours entre ITK et l'opérateur Verizon aux États-Unis. Grâce à un réseau de capteurs connectés, une mesure d'irrigation très précise des parcelles est obtenue. 94% du chiffre d'affaires d'ITK (5 Me en 2015) est réalisé à l'export. Parmi les 53 salariés actuels, 16 ont été recrutés en 2015 et 13 en 2014. ÉRIC JALLAS, Pdg de ITK “ Le bénéfice que tire l'exploitant agricole de l'utilisation de nos outils est de produire mieux en qualité et en quantité. Nos outils mathématiques permettent de limiter l'utilisation de pesticides de 30 % à 40 %, entraînant ainsi un gain économique, qualitatif et environnemental. La société devrait encore embaucher une vingtaine de personnes cette année. Elle attribue son expansion rapide à une demande qui explose tant aux États-Unis qu'en Europe. « La France est beaucoup moins réceptive à l'innovation dans l'agriculture, car celle-ci est, chez nous, très subventionnée et contrôlée. En Allemagne ou en Angleterre, il y a beaucoup plus de sociétés privées qui gèrent les exploitations agricoles et qui sont davantage tournées vers des améliorations. Elles sont donc plus réceptives aux outils innovants qui pourront améliorer la qualité de la production », souligne Éric Jallas. ITK a réalisé trois levées de fonds d'un montant total de 1,5 Me, d'abord auprès d'investisseurs privés, puis auprès du fonds parisien Starquest, ainsi qu'auprès d'un industriel américain, Land O' Lakes. Elle dispose d'une filiale aux États-Unis et a démarré une activité en Afrique sous le nom d'une société-sœur baptisée e-Tumba. La société s'est autofinancée très rapidement et participe au programme de recherche Gate-One avec le CEA et la start-up Blumorpho, broker de technologies, dans le cadre du développement d'une technologie de récupération d'énergie. EVEON RÉCOMPENSÉ POUR SON DISPOSITIF MÉDICAL INTUITY LYO AU SALON PHARMAPACK 2016 > Eveon, concepteur et fabricant de dispositifs médicaux intelligents pour la préparation et l'administration de médicaments complexes, s'est vu décerner un prix au salon Pharmapack Europe, qui rassemble les acteurs mondiaux de l'industrie pharmaceutique, pour son dispositif Intuity Lyo, avec une mention spéciale «Convenience & Easy of use» (praticité et facilité d'utilisation). > Intuity Lyo propose une alternative unique et entièrement automatisée qui simplifie la préparation de médicaments complexes en réduisant le nombre de composants et d'étapes pour le patient. Quel que soit l'utilisateur, l'homogénéité du médicament est garantie, de façon totalement sécurisée, fiable et répétable, sans manipulation et sans contact direct avec le produit. Intuity Lyo est adapté à de très nombreux médicaments complexes, notamment les médicaments biologiques formulés sous forme de lyophilisats ou forme sèche. Ces médicaments connaissent un fort développement dans le traitement des cancers, des maladies auto-immunes et de nombreuses maladies chroniques. Ces molécules nécessitent de nombreuses manipulations pour être administrées. Eveon facilite et permet la mise à disposition de ces molécules grâce à des solutions automatiques et simples d'utilisation. > Le jury a été séduit par la technologie d'Eveon qui permet de répondre à des enjeux importants et actuels des systèmes de santé: maintien du patient à domicile, amélioration du suivi patient et de l'observance, sécurité, facilité d'utilisation et précision. > Autour d'une plateforme technologique unique, Intuity, Eveon propose des solutions de dispositifs médicaux utilisables par les patients et les professionnels de santé, à domicile ou dans un environnement médicalisé ou hospitalier. Les dispositifs médicaux Eveon sont protégés par 13 familles de brevets. Delair Tech et Squadrone: le marché des drones prend son envol C'est aussi dans le domaine des drones que l'on observe une certaine réussite pour plusieurs start-up. L'une des plus en vue, Delair Tech, n'a que 5 ans d'existence et vient de lever 13Me auprès d'investisseurs, notamment le fonds Andromède et Bpifrance (nous l'avons d'ailleurs choisie comme start-up du mois dans ce numéro, et nous y reviendrons donc en détail page 34). Il faut souligner qu'elle a été l'une des sociétés accompagnées par Bpifrance, l'an passé, dans le cadre du programme d'accélération « Scale-up » qui vise justement à faire évoluer des start-up d'aujourd'hui vers des sociétés de la taille d'une PME ou d'une ETI. Lancée par 4 associés fondateurs, elle a notamment pour clients la SNCF et ERDF. Présente dans 30 pays, elle emploie aujourd'hui 50 personnes à Toulouse, et prévoit d'embaucher 30 personnes supplémentaires cette année, particulièrement pour renforcer l'équipe commerciale. Elle a vendu 300 drones en 5 ans. « À chaque fois que nous commercialisons nos produits dans un pays, nous nous efforçons bien sûr de bien connaître la réglementation locale. C'est ainsi que nous pressentons aujourd'hui une ouverture du marché américain. Cela nous a conduits par exemple à ouvrir un bureau en Australie, pays très utilisateur de drones, et en juin prochain, aux États-Unis. Sachant que notre modèle DT18 est très léger, nous pouvons l'emporter dans une valise et le vendre potentiellement partout dans le monde. 50 % de notre chiffre d'affaires est ainsi réalisé au grand export , c'est-à-dire en dehors d'Europe sur un total de 2Me de ventes», précise Benjamin Benharrosch, directeur général en charge des ventes de Delair Tech. Toujours dans le domaine des drones, Squadrone System est une autre start-up prometteuse. Spécialisée dans le développement de drones autonomes pour faciliter la captation d'images aériennes, elle est née en février 2014. La première levée de fonds, réalisée sur une plateforme participative ( crowdfounding ), lui a permis de récolter 1,3Me en juin et juillet 2014, suivie d'un investissement privé à titre individuel de 3Me en mai 2015. Son produit phare est le drone Hexoplus vendu, en premier lieu, aux passionnés de sports d'action à un prix unitaire de 999 e. C'est ce que l'on appelle une innovation d'usage: le drone permet d'être filmé en pleine action sans télécommande ni pilote, un peu comme une Go-Pro qui prendrait une vue d'ensemble, sans perche, au-dessus du sportif. Le drone, d'une autonomie de 15 minutes, embarque une batterie lithium-ion de 5000 mAh. Il est piloté via une application sur smart-phone. Des applications professionnelles sont également visées telles que la surveillance, l'inventaire d'entrepôts ou encore l'inspection d'ouvrages ou de tunnels. Dans le futur, il est en effet question de ne plus avoir besoin de piloter le drone, mais d'embarquer de l'intelligence à base d'électronique et de logiciels. 3000 drones ont été vendus à ce jour par Squadrone System, et ses ventes sont passées de 300000e en 2014 à 2Me en 2015. 8% seulement du chiffre d'affaires est réalisé en France, et plus de 50 % des clients sont basés aux États-Unis. L'entreprise compte 5 employés à San Francisco, essentiellement pour les ventes et le marketing, et 18 personnes à Grenoble, en grande partie pour la R&D. Le modèle DT18 de Delair Tech est très léger. Il peut être emporté dans une valise et donc être vendu potentiellement partout dans le monde. sous-traitant BSE, tandis que le plastique est injecté en région Rhône-Alpes par le groupe RGF. Le business plan prévoit dès cette année un chiffre d'affaires de 12Me, soit six fois le chiffre d'affaires de 2015. «Le distributeur Drone Volt s'engage déjà à vendre 5000 appareils en Europe. Il s'y ajoutera un réseau de distributeurs aux États-Unis permettant d'atteindre un total de 12000 unités. La vente d'accessoires associés aux drones permettra également de faire grimper le chiffre d'affaires. L'effectif, aujourd'hui de 23 salariés, devrait grimper à 40 salariés à la mi-2017, année au cours de laquelle les premiers bénéfices devraient être enregistrés», précise Antoine Level, Pdg de Squadrone System.

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