En 50 années d’existence, la filiale française du groupe allemand a su se diversifier à bon escient vers des domaines tels que le broadcast, la sécurité, la défense et la cybersécurité. Si bien qu’aujourd’hui, les équipements de test et mesure ne représentent plus « que » 50% de son chiffre d’affaires.
C’est bien connu, celui qui résiste le mieux aux crises n’est pas le plus fort mais celui qui s’adapte le mieux aux circonstances. Telle pourrait être la devise de Rohde & Schwarz France qui a célébré ses cinquante années d’existence à l’occasion de ses Technical Days qui se sont déroulés début mars dans ses locaux situés à Meudon la Forêt. L’une des plus anciennes filiales du groupe allemand Rohde & Schwarz n’a en effet cessé de se remettre en question, de flairer les bonnes opportunités et de mettre à profit son expertise en radiocommunications pour explorer de nouveaux marchés et trouver de nouveaux relais de croissance.
Après une longue activité presque exclusivement dédiée aux équipements de test et mesure, la filiale française a ainsi su se diversifier dans les années 1990 en s’engouffrant sur le marché du test des mobiles. « A l’aube du 3è millénaire, Rohde & Schwarz France comptait quelque 200 salariés pour un chiffre d’affaires qui s’élevait à 100 millions d’euros, rappelle Jean-Christophe Prunet, président de Rohde & Schwarz France (photo). Il faut dire qu’à cette époque, la France abritait un quart de la production mondiale de téléphones portables. »
A l’éclatement de la bulle internet en 2001, qui coïncide peu ou prou avec l’arrivée de Jean-Christophe Prunet à la tête de Rohde & Schwarz France, la filiale française aurait pu sombrer. Elle a souffert mais a su résister à cette crise grâce à sa capacité d’adaptation qui l’a portée rapidement vers deux nouveaux segments de marché porteurs. Tout d’abord, le broadcast, avec le démarrage de la TNT en France au début des années 2000 et le passage à la TNT HD aujourd’hui. La société affirme ainsi que ses émetteurs TNT permettent de couvrir quasiment la totalité du territoire français. L’autre débouché sur lequel la société s’est concentrée après 2001 est la défense et la sécurité. Rohde & Schwarz France est par exemple partie prenante d’un consortium travaillant sur la détection des drones, a développé un portique de sécurité d’aéroport actuellement testé à Roissy, participe à de grands projets tels que RIFAN 2 (Réseau Intranet des Forces Aéro-Navales, étape 2) et a travaillé en tant que systémier sur l’A400M d’Airbus. Et depuis peu, le groupe se déploie également sur le créneau de la cybersécurité. Il a procédé à l’acquisition de plusieurs sociétés dans ce domaine et vient de créer une filiale dédiée en Allemagne.
Avec ces modifications, le profil de Rohde & Schwarz France a bien changé au fil des ans puisque les équipements de test et mesure ne représentent plus aujourd’hui « que » 50% du chiffre d’affaires de la filiale (la répartition du groupe est à peu près identique) qui s’élève aujourd’hui à environ 50 millions d’euros et fait de l’entité française la 5è filiale de Rohde & Schwarz. Elle compte 80 à 90 salariés dont 15 à 20% sont des ingénieurs de développement. Le groupe Rohde & Schwarz dans son ensemble réalise pour sa part un CA de près de 2 milliards d’euros pour un peu moins de 10 000 salariés.
A noter qu’à compter du 1er juillet 2016, Christian Leicher, petit-fils de l’un des co-fondateurs de cette entreprise familiale, prendra les rênes de la société.