L’Europe de l’électronique reste à faire : les différents centres de R&D en microélectronique, pourtant alimentés en deniers publics depuis Bruxelles, sont souvent plus concurrents que complémentaires, et les trois grands fabricants de semi-conducteurs du Vieux Continent se battent peu ou prou sur des marchés et des gammes de produits similaires. L’Europe de la Défense, elle aussi, avance à pas très mesurés, pour des raisons similaires liées à la nature de l’Union Européenne, qui se voudrait plus qu’un marché commun mais reste bien moins qu’une fédération d’Etats.
Le développement conjoint mené par la France et le Royaume-Uni d’un drône de combat unique est donc à saluer. Ce drône succèdera aux projets menés séparément par la France (Neuron de Dassault) et le Royaume-Uni (Taranis de BAE Systems). En ordre dispersé, les fabricants européens ont jusqu’ici fait pâle figure sur ce marché face aux américains et aux israéliens, derrière qui ils accusent une bonne décennie de retard.
Rassemblés, espérons que ces adversaires historiques sauront combiner leurs talents. Si, bien sûr, les britanniques restent dans l’Union Européenne…