Le conseil d’administration de Bouygues estime que l’offre d’Altice présente un risque important, en particulier en matière de droit de la concurrence. De son côté, Martin Bouygues, le Pdg du groupe, déclare que “tout n’est pas à vendre” et qu'”une entreprise n’est pas une marchandise comme une autre”.
Réuni le mardi 23 juin, le conseil d’administration de Bouygues a décidé à l’unanimité, après un examen approfondi, de ne pas donner suite à l’offre non sollicitée du groupe Altice, présidé par Patrick Drahi, visant à acquérir Bouygues Telecom.
Le conseil d’administration, qui précise les raisons de sa décison dans un communiqué, estime que “le marché des télécoms est à l’aube d’une nouvelle ère de croissance portée par le développement exponentiel des usages numériques”. Il considère que Bouygues Telecom est particulièrement bien placé pour bénéficier de cette croissance sachant qu’il dispose d’un avantage concurrentiel fort et durable grâce à son portefeuille de fréquences et à son réseau 4G. L’accélération de la transformation de l’entreprise conduit à une structure de coûts de plus en plus compétitive, affirme le conseil d’administration.
Par ailleurs, le conseil estime que l’offre d’Altice présente un risque important, en particulier en matière de droit de la concurrence. “Aucune réponse pleinement satisfaisante n’est apportée par Altice sur ce sujet essentiel. En outre, elle ne prend pas en compte le lancement imminent de la procédure d’attribution des fréquences 700 MHz et ses conséquences sur l’opération”.
Enfin, le conseil souligne avoir apporté une grande attention aux conséquences d’une consolidation du marché sur l’emploi ainsi qu’aux risques sociaux nécessairement liés à une telle opération. En effet, cette réduction du nombre d’opérateurs de 4 à 3 sur le marché français n’augurait certainement rien de bon ni pour les consommateurs, ni pour les salariés, en raison des doublons existants dans les deux entreprises.
De son côté, Martin Bouygues, le Pdg du groupe, a déclaré sur RTL que “tout n’est pas à vendre”. “Une entreprise n’est pas une marchandise comme une autre, tout n’est pas une histoire d’argent”, a-t-il ajouté. Selon lui, “un projet d’entreprise pour Bouygues Telecom a été recréé avec beaucoup de sacrifices pour les salariés”.