Un projet de fusion avec la start-up Crosslux est en cours et une levée de fonds est envisagée… Le plan devrait être présenté d’ici le 15 juillet prochain.
Le 2 mars dernier, EDF avait annoncé un plan de cessation d’activité pour sa filiale photovoltaïque Nexcis, basé à Rousset (Bouches du Rhône), menaçant 120 emplois directs et indirects. Une décision qui avait suscité l’incompréhension des salariés au moment même où le gouvernement faisait la promotion de sa politique de transition énergétique. “Comment explique-t-on cette contradiction entre les engagements du gouvernement pour développer les énergies renouvelables et l’attitude de cette société détenue à 65% par EDF? “, avait dénoncé le syndicat CGT de l’entreprise.
Qui plus est, la société dispose, selon les salariés, d’un “produit innovant et abouti de vitrage photovoltaïque pouvant générer des centaines d’emplois” sur une zone déjà sinistrée, “et pouvant maintenir un centre de recherche parmi les plus performants au monde”.
Mais pour EDF, “le produit n’a pas sa place dans un marché saturé par la production asiatique”. Ce que réfutent les salariés de l’entreprise qui a développé un produit BIPV (“Building Integrated PhotoVoltaic” ou panneaux photovoltaïques intégrés au bâti) ! Nexcis serait “le seul à disposer d’un produit si abouti, déjà commercialisable” et à répondre au grand défi de la fameuse transition énergétique.
“400 emplois potentiels pourraient créées si on engage la phase industrielle”, affirment les salariés qui rappellent que 75 millions d’euros d’argent public ont été investis dans l’entreprise !
Mobilisé, le personnel a obtenu que la fermeture du site, initialement prévue le 31 juillet, soit reportée au 30 septembre. Un délai de 2 mois supplémentaires qui pourrait bien être salutaire, puisqu’un plan de sauvetage prévoyant la continuité de l’activité sur le site actuel, tout en développant l’emploi et l’outil industriel, est en cours d’élaboration. La partie recherche et développement serait également maintenue dans le cadre de ce plan.
80 cadres, chercheurs, techniciens et opérateurs
Dans ce cadre, les salariés de Nexcis seraient associés à Crosslux, une startup qui travaille, elle aussi, depuis 2011 sur le développement d’un vitrage photovoltaïque. Elle a été co-fondée par Marc Ricci et Pierre-Yves Thoulon. Depuis sa création, Crosslux envisageait de travailler avec Nexcis, mais avait essuyé une fin de non-recevoir de la part de la direction de la filiale d’EDF.
Or, les deux sociétés sont complémentaires, affirment les salariés de l’entreprise. Nexcis sait produire un vitrage photovoltaïque semi-transparent mais n’a pas de clients. Crosslux a analysé le marché, a établi des relations commerciales avec des clients potentiels (dont Bouygues) et a une vision du produit à 5 ans. Par contre, ils n’ont pas de produit disponible immédiatement. D’où l’intérêt pour les deux sociétés de fusionner pour adresser un marché immédiatement et faire évoluer le produit vers la demande des architectes d’ici 5 ans. Le nom de la future société résultant de cette fusion est encore à définir.
Les deux partenaires affirment avoir entamé une phase de levée de fonds et espèrent que le projet sera déposé d’ici le 15 Juillet prochain.
Nexcis est composée de 80 cadres, chercheurs, techniciens et opérateurs qui développent en outre des panneaux photovoltaïques à fort rendement pour un coût de fabrication au niveau des meilleurs mondiaux.