La radio numérique terrestre fait l’objet d’une troisième mission en moins d’un an afin de réexaminer les conditions dans lesquelles elle pourrait être lancée. Les conclusions de cette mission, confiée à David Kessler, ancien directeur de France Culture, devraient être connues en novembre.
Comme nous l’annoncions dans notre édition du 2 juin dernier, Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, et Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat à la prospective et au développement de l’économie numérique, viennent de lancer officiellement la mission sur “l’avenir numérique de la radio”, confiée à David Kessler, ancien directeur de France Culture.
Cette réflexion conjointe doit permettre de réexaminer les conditions dans lesquelles la radio numérique terrestre (RNT) pourrait répondre aux attentes des auditeurs, des éditeurs et des industriels, “tout en prenant en compte l’impératif de maîtrise des comptes publics“. Cela sous-entend donc que des financements pourraient être accordés par les pouvoirs publics, peut-être au-delà des seules radios associatives.
S’appuyant sur les réflexions déjà conduites sur ce sujet et sur la comparaison avec la situation dans d’autres pays, “elle s’attachera à dessiner les contours d’un modèle économique soutenable pour la RNT“, en réexaminant des paramètres tels que les modalités de son déploiement, son degré de couverture territoriale, la norme technologique utilisée, de même que l’opportunité d’un recours aux autres modes de distribution de la radio numérique que sont Internet et la voie satellitaire. Sur ce sujet complexe, les pouvoirs publics appellent les professionnels à apporter à David Kessler, dont la mission arrive à échéance en novembre 2010, “une contribution active et constructive, afin d’élaborer des solutions pragmatiques qui toucheront tous les Français, pour dessiner l’avenir numérique de la radio“.
La RNT a déjà fait l’objet de deux rapports contradictoires, commandés l’un à l’inspecteur général des affaires culturelles, Emmanuel Hamelin, et l’autre à l’ancien président de France Télévisions, Marc Tessier. Dans son rapport d’octobre 2009, rendu public en mars 2010, Emmanuel Hamelin avait estimé que le lancement de la RNT coûterait peu et soutiendrait le développement du secteur, à contre-courant des conclusions de Marc Tessier rendues au Premier ministre en novembre dernier qui pointaient le coût important du passage à la RNT.
Déjà repoussé à deux reprises, le lancement de la RNT est prévue en 2011. A moins que la mission Kessler en décide autrement..