Un plan d’actions portant notamment sur des “programmes de R&D ambitieux” sur les sites de production français de micro- et nanoélectronique va être lancé”, nous a précisé Christian Estrosi.
Pourriez-vous détailler le plan d’actions “d’un à deux milliards d’euros” que vous venez d’annoncer suite au rapport remis par Laurent Malier, directeur du CEA-Leti ?
Christian Estrosi : Les modalités précises de ce plan seront définies à l’issue de la consultation publique lancée le 7 juin dernier, en lien avec Nathalie Kosciusko-Morizet et avec René Ricol, sur le volet numérique des “investissements d’avenir”.
Ce plan d’actions pourrait notamment porter sur des programmes de R&D ambitieux sur les sites de production français de micro- et nanoélectronique, sur l’investissement dans des lignes de production “pilotes”, prototypes des usines de demain, ou encore sur des actions complémentaires visant à assurer la diffusion de ces technologies dans des secteurs industriels variés. Un premier appel à projets sera lancé dès cet été.
La contribution publique (Etat, collectivités) devrait se compter en plusieurs centaines de millions d’euros, dont la majorité sera issue de l’emprunt national.
Quels en seront les principaux bénéficiaires au plan industriel ?
Christian Estrosi : L’industrie des semiconducteurs recouvre un tissu diversifié, non seulement quant à la taille des entreprises, mais aussi quant à leur positionnement dans la chaîne de valeur (fondeurs, IDM – “integrated devices manufacturers” – ou “fabless” ; équipementiers, fournisseurs de matériaux ou encore d’outils de conception…). Ce qui est déterminant à mes yeux, c’est la contribution de chaque acteur à la compétitivité industrielle et technologique de notre territoire.
Au-delà, les enjeux de la micro- et nanoélectronique intéresseront également l’ensemble des branches industrielles. En effet, les intégrateurs, qu’il s’agisse de PME ou de grands groupes, dépendent de plus en plus étroitement, pour l’innovation de leurs produits et systèmes, des avancées technologiques de la micro- et nanoélectronique. Et le poids relatif de ces technologies dans la valeur ajoutée intégrée dans les produits et systèmes des industriels français est croissant. Le plan d’actions porté par le gouvernement et les retombées en termes de croissance et d’emplois bénéficiera donc à l’ensemble de nos filières industrielles.
En retour, ces filières constituent autant d’opportunités de croissance pour les sites concernés. Ce sont bien ces atouts et notamment la différenciation des technologies et produits qu’il convient de renforcer. J’ai la conviction que le plan d’actions que nous proposons dans le cadre des investissements d’avenir peut y contribuer de manière décisive et conforter le rôle de la France dans le club restreint des pays leaders du secteur.
Propos recueillis par Jacques Marouani
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(Crédit photo : MINEIE)