On y est presque ! Ce numéro nous parle ainsi de sonar pour malvoyant, de veste permettant au sourd d’entendre, d’œil bionique qui redonne la vue… De quoi faire pâlir d’émoi les vendeurs d’évangiles.
Et ce n’est qu’un début : la démocratisation de l’information grâce à Internet et la décentralisation-miniaturisation des possibilités de calcul réalisée grâce à la diffusion des smartphones ont dopé, et dopent toujours, la créativité dans le domaine de la santé.
Il est aujourd’hui possible de diagnostiquer un cancer avec un smartphone en moins d’une heure et pour moins de 1,80 dollar (1,65 euro)… Des caractéristiques qui permettent aussi d’envisager un développement rapide de ce type de test dans les pays en voie de développement chez lesquels les matériels d’imagerie médicale manquent crûment.
L’augmentation de l’offre en capteurs favorise également l’émergence de nouvelles idées pour améliorer le confort du malade : en témoignent la mise au point d’un drap anti-escarres et d’un robot de prise de sang et, surtout, la signature d’un accord entre Google et Johnson & Johnson pour la création d’une nouvelle gamme de robots chirurgicaux de précision – occasionnant moins de pertes de sang lors des intervention ainsi que de moindres cicatrices.
Plus généralement, la miniaturisation des technologies aide à résoudre des problèmes considérés jusqu’alors comme insolubles : la mise au point d’un dispositif à ondes acoustiques qui permet de séparer les cellules tumorales circulantes des autres cellules va, par exemple, booster le suivi des évolutions des cancers ainsi que le suivi des chimiothérapies administrées.
Après que l’Eglise a, sans succès, tenté de rapporter la pensée à une spiritualité, après que le positivisme a, sans plus de succès, tenté de rapporter la vie à une pensée, la technique, qui octroie des outils de libération, semble avoir la sagesse de laisser à la spiritualité, à la pensée et à la vie, le soin de statuer chacun sur son devenir « dans l’état actuel des choses ».