“L’an 1 de la robonumérique”, manifestation qui s’est déroulée le 25 novembre dernier à Saint-Quentin, dans l’Aisne, a accueilli plus de 1200 visiteurs.
La manifestation “L’an 1 de la robonumérique” s’est déroulée le 25 novembre dernier à Saint-Quentin, dans l’Aisne. Tout au long de cette journée, se sont succédés experts, chefs d’entreprises, chercheurs et acteurs de cette “nouvelle révolution industrielle” autour des innovations de demain. Cette manifestation a accueilli plus de 1 200 personnes.
“La France a manqué le virage de la machine-outil ; elle ne peut pas manquer le virage de la robonumérique : si nous avons un train d’avance, nous aurons la possibilité de produire des robots sur notre territoire au lieu d’utiliser des robots produits en Allemagne ou au Japon”, a déclaré Xavier Bertrand, président de la Communauté d’agglomération de Saint-Quentin.
“La France est le 5ème pays au monde à avoir affirmé sa volonté de faire de la robotique un levier de croissance. Cette décision politique, qui doit être relayée par des initiatives territoriales, est appuyée par plusieurs dispositifs : un fonds d’investissement créé pour financer des start-up ; le plan Symop (du nom du syndicat des machines de production qui est porteur du projet Robot Start PME soutenu par les pouvoirs publics) ; la sensibilisation des écoles et de la recherche afin de former des roboticiens français. Au cours des vingt prochaines années, 100% des jeunes qui se formeront en robotique auront un emploi garanti”, a affirmé pour sa part Bruno Bonnell, président du fonds Robolution Capital et chef de file de la filière robotique.
Voici quelques extraits des débats qui ont été organisés au cours de cette journée qui montrent les grandes tendances de la robotique et les répercussions que cette science aura sur notre quotidien :
– “Imaginons le parcours d’une personne se déplaçant dans la rue en 2025. Cette personne a de fortes chances de se déplacer avec un véhicule autoguidé et de posséder des robots d’assistance personnelle, à titre ludique ou de soutien. Des robots interviendront dans les écoles, d’autres interviendront dans les canalisations, d’autres collecteront les déchets… La robotique sera présente dans tous les aspects de la vie quotidienne et dans tous les secteurs d’activité. En 2013, nous comptons 2,2 milliards d’objets connectés. Ces objets devraient être au nombre de 50 milliards en 2020. Ils forment une intelligence collective”.
– “Le rêve de la robotique a longtemps été déçu. On attendait la révolution robotique à l’orée des années 2000. Les technologies, qui, prises séparément, n’étaient pas mûres, sont dorénavant associées. L’avenir réside dans une certaine simplicité pour les utilisateurs, ce qui permettra de lever les réticences”.
– “En 2013, 178 000 robots ont été vendus dans le monde, dont 36 000 en Chine”.
– “Les pays les plus robotisés présentent le taux de chômage le plus faible (Japon, Corée, Allemagne…). La robotique permet donc de créer des emplois. Nous confondons « mutation » et « suppression » : il est clair que nous assistons à une mutation, de même que l’arrivée de la machine à vapeur n’a pas été favorable à l’activité des maréchaux ferrants. Nous devons consentir un important effort en matière de formations, mais la robotique créera de nouveaux espaces”.
– “Les sociétés qui robotisent génèrent à nouveau de la marge et peuvent investir. Les emplois évoluent vers des postes qui exigent davantage de formations”.
– “Nous avons besoin de formations à tous les niveaux, au niveau « ingénieur », mais aussi au niveau Bac+3 et Bac+5. Il convient également de consentir un effort de formation colossal à destination des personnes n’ayant pas de formation de base. En quelques mois, ces personnes peuvent devenir pilotes d’une ligne automatisée. Un titulaire d’un BTS en maintenance robotique trouve du travail en une heure ! “
– “Il faut partager l’espace de travail. L’être humain analyse l’environnement et prend des décisions, tandis que le robot exécute les tâches aliénantes et/ou difficiles”.
– “Il convient de fabriquer des robots qui nous rendent plus humains”.
– “Une entreprise qui souhaitait se délocaliser s’est finalement robotisée et est restée en France, ce qui a permis de sauvegarder 200 emplois”.
– “Les grandes entreprises sont déjà bien robotisées. C’est le tissu de PME qui a besoin de se robotiser pour rester sur le territoire français”.
– “Grâce à un robot, un fabricant de matériel agricole a doublé sa capacité de production du jour au lendemain”.
– “Nous ne pouvons que nous féliciter de constater que les robots « détruisent » des emplois à forte pénibilité (bâtiment et logistique), ce qui s’accompagne d’une réduction du nombre d’accidents de travail et du coût économique inhérent”.
– “Les robots sont déjà présents dans l’agriculture, comme les robots de traite. Ceux-ci représentent une véritable réussite commerciale, à travers 5 000 exemplaires en France, au point que l’agriculture représente le second marché de la robotique. Il existe également des robots de distribution d’aliments. Le robot permet d’épargner à l’agriculteur des tâches quotidiennes répétitives”.