Un récent rapport dévoilé par le Gimelec et le Symop et réalisé par le cabinet Roland Berger indique que l’industrie 4.0, concept qui prône notamment l’intégration du numérique dans l’usine afin de produire plus efficacement, devrait créer suffisamment d’emplois en France dans les 10 ans à venir pour compenser la désindustrialisation massive de notre pays.
Il y a un an, le Gimélec (Groupement des industries de l’équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés) publiait son document-phare “Industrie 4.0 : l’usine connectée” afin de sensibiliser les acteurs aux enjeux technologiques, économiques et culturels de cette 4ème révolution industrielle qui prône l’intégration du numérique dans l’usine afin de produire plus efficacement. Selon le Gimelec, une dynamique s’est depuis enclenchée pour mener à bien cette transformation, qui s’inscrit dans les priorités de la politique industrielle française, comme en témoigne le plan « Usine du Futur » de la Nouvelle France Industrielle dévoilé par le gouvernement.
Le 15 septembre dernier, le Gimelec a remis le couvert avec la publication d’un second document intitulé “Industrie 4.0: les leviers de la transformation” dans lequel le syndicat professionnel aborde les solutions technologiques à mettre en oeuvre pour faire de l’industrie 4.0 une réalité dans les usines françaises.
“Après un premier document l’an passé où nous jetions les grandes bases et les grands principes de l’industrie 4.0, ce second ouvrage aborde les solutions concrètes de l’industrie 4.0, qui n’a rien d’un coup marketing. Car en un an, beaucoup de choses de se passées, beaucoup d’innovations ont été mises en place dans les entreprises industrielles françaises avec pour objectif de produire de manière plus efficace, ce qui est la finalité de l’industrie 4.0”, a ainsi indiqué Laurent Siegfried, délégué du Gimelec en préabule à la conférence de presse du 15 septembre dernier lors de laquelle l’ouvrage a été présenté et plusieurs sociétés (ABB, Actemium, Bosch Rexroth, Schneider Electric, SEW-Usocome, Siemens) ont témoigné sur les solutions qu’elles avaient mises en place dans leurs unités de production respectives au cours de l’année écoulée.
Par ailleurs, le Gimélec a mené, en partenariat avec la DGCIS (Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services) et le Symop (Syndicat des machines et technologies de production), une étude confiée au cabinet Roland Berger. Parmi les 18 recommendations concrètes de ce rapport, figure notamment la
nécessité de débloquer 50 milliards d’euros en 10 ans pour redynamiser l’investissement et l’outil industriel français et aider les PME à intégrer les nouvelles technologies et à exporter pour faire en sorte qu’elles deviennent des ETI (Entreprises de taille intermédiaire) encore trop peu nombreuses en France, mais qui font en revanche la force industrielle de l’Allemagne.
Dans ce contexte, l’industre 4.0 aura un rôle majeur à jouer. “Nous ne sommes plus en mesure de revenir à la production de masse; il faut donc produire autrement et c’est là que l’industrie 4.0 peut être bénéfique pour réindustrialiser notre pays, affirme Max Blanchet, le Monsieur Industrie du cabinet Roland Berger et auteur du
rapport. Depuis la fin des Trente Glorieuses, la France perd 600 à 700 000 emplois industriels chaque décennie; sur la période 2000-2011, c’est 800 000 emplois qui ont été supprimés dans l’industrie en France. Je suis persuadé que l’industrie 4.0 peut permettre à notre pays de créer plus de 600 000 emplois industriels en 10 ans et ainsi d’arrêter cette hémorragie et de conserver dans les 10 années à venir les 3 millions d’emplois que compte actuellement l’industrie française”, ajoute-t-il.